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Une ontologie réaliste et pluraliste
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Juignet Patrick - Un Univers organisé (Essai pour une ontologie réaliste et pluraliste)
L’ontologie a pour prétention de penser ce qui existe. Afin de limiter les risques de cette entreprise osée, une bonne ontologie se doit d’être minimale. Celle qui est présentée dans l'ouvrage Un Univers organisé part du postulat réaliste de l'existence effective et non illusoire du Monde. Le Monde comme totalité étant inaccessible, une ontologie rationnelle se restreindra à la partie qui en est connue par les sciences fondamentales : l’Univers. Le problème ontologique devient alors : comment concevoir ce qui constitue l’Univers ? Depuis l'Antiquité, les réponses ont été nombreuses. Dans ce livre, c'est une conception rationnelle appuyée sur les sciences contemporaines qui sera exposée. Pour les rassembler, l'auteur a fait appel aux idées d’organisation et d’émergence. Il aboutit ainsi à l'idée d'une pluralité de niveaux dans la constitution de l'Univers. Cela a deux conséquences opposées : une critique du réductionnisme, mais aussi des mythologies prétendant tout unifier.
On s’étonnera peut-être de l’emploi du terme d'ontologie, de préférence à celui de métaphysique, alors que cette dernière revient sur le devant de la scène philosophique. La raison en est simple. Les critiques qui en ont été faites par Emmanuel Kant et par les positivistes restent valables. Cependant, elles sont limitatives. Ces considérations conduisent à suggérer une évolution de la métaphysique vers une ontologie réduite au minimum (limitée à des suggestions sur l’Univers faites à partir des sciences fondamentales). C'est un travail qui traite d'un sujet typiquement métaphysique, l'être, mais repris ici sous une autre forme : il s'agit de conceptualiser ce qui existe en tenant compte de l'apport des sciences contemporaines.
Ces dernières montrent que l’Univers n’est pas isotrope et homogène, mais plutôt divers et architecturé. On peut théoriser cette pluralité grâce aux concepts d’organisation et d’émergence. Il s’agit d’éviter la substance en faisant de la relation et de l'interaction les modes privilégiés de l’existence. On peut considérer que l’Univers est formé de niveaux d’organisation, ce qui en donne une vision plurielle et évolutive. C’est la thèse de l’évolutionnisme émergeant mise en avant au début des années 1920 par Samuel Alexander et Lloyd Morgan.
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Mots-clés
Ontologie, épistémologie, organisation, émergence, Monde, Univers.
Philosophie pour les sciences humaines et sociales
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- Écrit par : Super User
Parution : Juignet Patrick, Homme, Culture et Société (Épistémologie - Ontologie - Pragmatique), Libre Accès Éditions, Nice, 2024.
Ce livre est un essai philosophique sur les manières contemporaines de concevoir l’Homme, la Culture et la Société. Les dichotomies matière/esprit et nature/culture ont été promues en essences ou en substances. Pour surmonter le dualisme certains ont été tentés par le réductionnisme matérialiste. Ces positionnements antagonistes ne vont pas de soi ! Les guerres entre idéalisme et matérialisme, dualisme et monisme, ne sont pas une fatalité.
On peut concevoir le Monde différemment, selon une ontologie pluraliste et émergentiste. Cela permet de délimiter des niveaux émergents diversifiés. Concernant les humains et leurs sociétés, trois domaines fondamentaux et pertinents se dessinent. Ce sont le biologique, le cognitif et le social. La Culture paraît se placer à l’intersection des deux derniers.
Cet ouvrage combine une analyse épistémologique et ontologique de la plupart des disciplines répertoriées comme sciences humaines et sociales pour asseoir la thèse de l’existence de niveaux spécifiques à l’intellect humain et au social. Il donne aussi un aperçu du point de vue pragmatique.
Le mouvement de déconstruction amorcé en philosophie avec jacques Derrida a affecté tous les savoirs sur l’humain. Il a favorisé l’adoption du nominalisme épistémologique qui nie la possibilité de vérité par rapport à une réalité objectivable dans le domaine humain. Le constructivisme, par ailleurs justifié, y est poussé à l’extrême et perd sa pertinence. Cet ouvrage s’inscrit dans le courant de « La Reconstruction » qui, au contraire, promeut la possibilité d’une rationalité et d’une scientificité dans les domaines connexes des sciences de l’Homme, de la Société et de la Culture.
Cette recherche s'inscrit dans le cadre plus vaste d'une ontologie pluraliste qui a été exposée dans un autre ouvrage : Un Univers organisé (Essai pour une ontologie réaliste et pluraliste).
L'auteur : Patrick Juignet, philosophe psychiatre et psychanalyste, a été directeur de programme au Collège International de Philosophie (Paris). Il est actuellement chercheur au Centre de Recherche en Histoire de Idées (Nice) et participe au collectif de La Reconstruction.
Mots clés : sciences humaines, sciences sociales, sciences de la culture, épistémologie, ontologie, pragmatique.
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Vers un modèle unitaire de la scientificité
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- Écrit par : Patrick Juignet
Dans une thèse soutenue en 2024, Jeremy Attard s'est intéressé à deux problèmes épistémologiques. D'une part, la démarcation scientifique, qui consiste à identifier ce qui distingue intrinsèquement un ensemble scientifique d'un autre non scientifique ou pseudo-scientifique. D'autre part, le problème de l'unité épistémologique des sciences, qui consiste à se demander si toutes les disciplines à vocation scientifique peuvent être vues sous un jour unifié.
Ces deux problèmes ont soulevé de nombreux débats ayant mis en évidence un ensemble important de difficultés. Le terme « scientifique » désigne des méthodes empiriques, des constructions théoriques et des pratiques de recherche si hétérogènes qu’il semble voué à l’échec d’en chercher une définition aisée à circonscrire. De plus, les objets des disciplines scientifiques sont eux-mêmes de nature très diverses, ce qui semble rendre pareillement caduque toute recherche d’un concept unique de science qui pourrait s’appliquer indépendamment de la discipline en question.