Joueur de flute

 

Le courant de la « psychiatrie dynamique » s'est développé principalement aux États-Unis et en Europe à partir des années 1950. Il s’est appuyé sur les concepts de la psychanalyse, tout en intégrant des approches biologiques et psychosociales. Un aspect non négligeable est intervenu : celui de climat intellectuel résolument optimiste. De 1970 à 1980, a régné un certain enthousiasme dû à l’idée que la psychiatrie associée aux sciences humaines permettait non pas simplement de soigner des maladies, mais également d’accéder à l’humain dans sa généralité.

Plusieurs facteurs ont conduit à la régression de la psychiatrie dynamique. Nous ne ferons que les énumérer, car ils sont nombreux. Cela va de la biologisation de l’humain, à l’usage généralisé du codage classificatoire (DSM), en incluant comportementalisme et les nouvelles approches comme l’Evidence-based Medecine et le Research Domain Criteria.

Cet article est un plaidoyer en faveur du retour à une psychiatrie résolument dynamique, telle qu’elle l’a été à un moment heureux de son histoire. Nous employons le qualificatif de dynamique en plusieurs sens.  - Au sens technique indiquant le mouvement par lequel la psychiatrie a intégré la psychanalyse et le social dans sa doctrine. - Au sens général d’une extension qui lui a permis d’aller de l’avant.

Les circonstances idéologiques et politiques actuelles n’y sont pas favorables. La tendance est plutôt à la technicisation, machinisation, informatisation, des humains et de la société. Ce climat pousse vers des réductions inadaptées, des simplifications abusives et des pratiques technocratiques. Il se satisferait pleinement de psychiatres qui soient les techniciens préposés à la régulation des cerveaux et à la rééducation des comportements.

Reconstruire une psychiatrie dynamique, au sens d’une discipline vaste, intégrative, pluraliste, s’occupant de l’humain, est possible. C’est une perspective autrement enthousiasmante que d’en rester à une technologie du pathologique. Le psychiatre occupe un poste d’observation particulièrement heuristique pour la connaissance de l’humain. Il observe les aspects de l’homme habituellement cachés ou fardés par les conventions sociales. Son apport peut être d’un grand intérêt pour les sciences humaines.

Voir l'article : La psychiatrie dynamique en France  https://philosciences.com/psychiatrie-dynamique-france

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