Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Philosophie pour les sciences humaines et sociales
- Détails
- Écrit par : Super User
Parution : Juignet Patrick, Homme, Culture et Société (Épistémologie - Ontologie - Pragmatique), Libre Accès Éditions, Nice, 2024.
Ce livre est un essai philosophique sur les manières contemporaines de concevoir l’Homme, la Culture et la société. Les dichotomies matière/esprit et nature/culture ont été promues en essences ou en substances. Pour surmonter le dualisme certains ont été tentés par le réductionnisme matérialiste. Ces positionnements antagonistes ne vont pas de soi ! Les guerres entre idéalisme et matérialisme, dualisme et monisme, ne sont pas une fatalité.
On peut concevoir le Monde différemment, selon une ontologie pluraliste et émergentiste. Cela permet de délimiter des niveaux émergents diversifiés. Concernant les humains et leurs sociétés, trois domaines fondamentaux et pertinents se dessinent. Ce sont le biologique, le cognitif et le social. La Culture paraît se placer à l’intersection des deux derniers.La thèse de l’existence de niveaux d’organisation spécifiques à l’intellect humain et au social offre une alternative intéressante. Pour tester cette thèse un certain nombre de disciplines classiquement répertoriées comme sciences humaines et sociales et d’autres qui ne le sont pas, comme la biologie, la médecine, le cognitivisme, ont été mobilisées.
Le mouvement de déconstruction amorcé en philosophie avec jacques Derrida a affecté tous les savoirs sur l’Homme, la Culture et la Société. Il a eu pour conséquences l’adoption du nominalisme épistémologique. Ce courant de pensée nie la possibilité de vérité par rapport à une réalité objectivable dans le domaine humain. Le constructivisme y est poussé à l’extrême. Cet ouvrage s’inscrit dans le courant de « La Reconstruction » qui au contraire promeut la possibilité d’une rationalité et d’une scientificité dans les domaines connexes des sciences de l’Homme, de la Société et de la Culture.
Cette recherche s'inscrit dans le cadre plus vaste d'une ontologie pluraliste qui a été exposée dans un autre ouvrage : Un Univers organisé (Essai pour une ontologie réaliste et pluraliste).
Livre broché ; 232 pages ; 23,83 €
L'auteur : Patrick Juignet, philosophe psychiatre et psychanalyste, a été directeur de programme au Collège International de Philosophie (Paris). Il est actuellement chercheur au Centre de Recherche en Histoire de Idées (Nice) et participe au collectif de La Reconstruction.
Mots clés : sciences humaines, sciences sociales, sciences de la culture, épistémologie, ontologie, pragmatique.
Achat direct sur Amazon : https://amzn.to/3NbzBNO
Vers un modèle unitaire de la scientificité
- Détails
- Écrit par : Patrick Juignet
Dans une thèse soutenue en 2024, Jeremy Attard s'est intéressé à deux problèmes épistémologiques. D'une part, la démarcation scientifique, qui consiste à identifier ce qui distingue intrinsèquement un ensemble scientifique d'un autre non scientifique ou pseudo-scientifique. D'autre part, le problème de l'unité épistémologique des sciences, qui consiste à se demander si toutes les disciplines à vocation scientifique peuvent être vues sous un jour unifié.
Ces deux problèmes ont soulevé de nombreux débats ayant mis en évidence un ensemble important de difficultés. Le terme « scientifique » désigne des méthodes empiriques, des constructions théoriques et des pratiques de recherche si hétérogènes qu’il semble voué à l’échec d’en chercher une définition aisée à circonscrire. De plus, les objets des disciplines scientifiques sont eux-mêmes de nature très diverses, ce qui semble rendre pareillement caduque toute recherche d’un concept unique de science qui pourrait s’appliquer indépendamment de la discipline en question.
L'existence du social
- Détails
- Écrit par : Patrick Juignet
L’Homo sapiens a développé des sociétés de plus en plus vastes et complexes. À partir du XVIIe siècle et surtout au XIXe siècle avec la naissance de la sociologie, on s'est intéressé au social pour lui-même (autrement que par le législatif et le politique). Les diverses approches socio-anthropologiques de cette époque donnent peu d’indications sur ce qui constitue le social, ce qui le fait exister. La question fondamentale, à savoir sur quoi reposent les sociétés humaines, reste en suspens. À cette question difficile, plusieurs réponses ont été apportées au XXe siècle, mettant en avant des aspects différents.
Savoir s'il est légitime de supposer une forme d’existence réelle qui soit constitutive des sociétés humaines (ou pas) est le rôle de l'ontologie. On peut prendre cette question sous la forme suivante : peut-on supposer une existence réelle de ce qui constitue les sociétés humaines ? Y a-t-il une existence du social, au même titre que celle du physique, ou celle du biologique ? Une manière d'avancer sur cette question, consiste à interroger la possibilité d'un niveau d’organisation autonome, susceptible de générer les divers aspects sociaux empiriquement constatés.
La réflexion ontologique montre que le social est lié aux capacités intellectuelles humaines, ce qui le relie au culturel et au politique. S'il est possible de les distinguer, il est impossible de les dissocier.
Voir l'article : Ontologie du social