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- Écrit par : Patrick Juignet
- Catégorie : Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Philosophie, Science et Société s'interroge régulièrement sur l'intérêt et la légitimité de la philosophie. Une manière de le faire, consiste à cerner les domaines philosophiques pouvant apporter un savoir effectif. Comme domaines possibles, il y a ceux qui se fondent sur l'interaction entre la réflexion philosophique et les savoirs positifs existants.
Parmi ces derniers, on trouve le droit. De l'interaction entre réflexion philosophique et droit naît un champ disciplinaire spécifique (ou transdisciplinaire) qu’on peut nommer philosophie du droit.
Pierre-Yves Quivigier propose un telle réflexion dans son dernier ouvrage : Penser la pratique juridique. Essais de philosophie du droit appliquée (Laboratoire de Théorie du Droit, 2018).
Selon l'auteur, la philosophie du droit ne devrait être ni un point de vue philosophique sur le droit qui ferait l’impasse sur la spécificité du vocabulaire et du raisonnement juridique, ni une théorisation générale du droit qui ferait l’économie de la méthode philosophique ; elle devrait tenter la rencontre du droit et de la philosophie. La philosophie du droit serait un discours relevant autant du droit que de la philosophie. On peut en douter, car la philosophie, pour garder sa spécificité, se doit d'observer une neutralité axiologique. Réflexion philosophique et normativité ne font pas bon ménage. La philosophie peut se prononcer au sujet du droit, en se référant à l'éthique, mais elle ne doit pas se mêler au droit.
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- Écrit par : Patrick Juignet
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Au XVIIIe siècle, un courant anti-Lumières a existé, composé d'écrivains catholiques ou protestants qui défendent la religion chrétienne et prônent un retour aux sources de sa doctrine. Finalement, il y a une multitude de courants (jansénistes, jésuites, apologistes, etc.) ayant pour point commun la haine des Lumières accusées de mettre en doute l'existence de Dieu et la vérité absolue des écritures. (Didier Masseau, Les ennemis des philosophes. L'antiphilosophie au temps des Lumières, Paris, Albin Michel, 2000).
Favorable à l’émancipation individuelle et à la démocratie, la philosophie des Lumières a ensuite subit au XIXe siècle les critiques des conservateurs nostalgiques de la monarchie et d’un régime autoritaire. Après 1945, les Lumières ont également été dénoncées pour d'autres motifs. On a voulu y voir des principes illusoires masquant la réalité d’un Occident exploiteur, ou le triomphe d’une raison technicienne qui inverse le rapport des moyens et des fins (École de Francfort) ou encore comme le faux-semblant humaniste de la domination (Foucault).
Cette critique post-moderne des Lumières se qualifie elle-même d’anti-humaniste dans les années 1950-60. Elle conteste la possible humanisation de l’homme, car la figure humaine universelle ne serait qu'une construction occidentale factice destinée à masquer des politiques d’exploitation. Ce lien entre les politiques dénoncées et les Lumières est fallacieux. On peut au contraire montrer que les valeurs humanistes ont été un frein idéologique efficace, opposable aux volontés de domination et d’exploitation, en particulier avec les déclarations sur les droits de l’Homme et par leur utilisation par les courants se réclamant de l’émancipation collective et de la lutte contre les dominations de tous ordres (voir par exemple Les Lumières chinoises).
De nos jours, la référence aux Lumières s’efface devant le triomphe de l'idéologie néolibérale, mais aussi devant le retour du religieux et des communautarismes qui avaient été momentanément contenus par le projet d’une émancipation rationnelle et universaliste.
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- Écrit par : Patrick Juignet
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Le problème majeur de l'économie politique contemporaine est la concentration du capital investi dans l'économie, ce qui fait que les décisions économiques échappent à la plupart des acteurs. À ce propos, Brooke Harrington a mené une enquête (difficile) sur le rôle des gestionnaires de fortune, les "Wealth Managers", dans la concentration du patrimoine (capital à usage économique + capital à usage personnel).
Lire la suite : Augmentation du patrimoine et concentration du capital