Thomas Piketty propose comme définition du capital : « l'ensemble des actifs non humains qui peuvent être possédés ou échangés sur le marché » (Piketty Th., Le capital au XXIe siècle, Paris, Seuil, 2013, p. 82).
Cependant, il est intéressant de repérer, au sein de la masse patrimoniale globale, ce qui sert à un usage individuel (la richesse personnelle) et ce qui sert à un usage économique même si, en pratique, cette distinction est difficile à établir, car il y a des passages de l'un à l'autre.
Le capital à usage économique est mobilisé en permanence pour un projet qui vise sa reproduction et son augmentation, en passant par la production de biens et services. Le capital à usage personnel consiste en biens meubles et immeubles possédés pour leur usage à titre personnel ou familial. L'ensemble des deux constitue le patrimoine.
La distinction tient au cycle des échanges et à leur finalité.
À titre personnel ou familial, on vend une marchandise (y compris son travail), afin de toucher de l'argent pour acheter un autre bien. C'est un cycle : Marchandise → Argent → Marchandise, dont la durée tient à l'usage de la marchandise achetée. Une maison est utile pour y habiter et peut être conservée longtemps, voire plusieurs générations. Le temps du cycle est déterminé par la durée d'utilisation du bien.
Concernant le capital mobile investi dans l'économie, l'agent économique achète une marchandise pour la revendre. C'est un cycle : Argent → Marchandise → Argent. La marchandise peut être elle-même de l'argent, ou un équivalent (actions, obligations, etc.). Ce qui est acheté n'est pas utilisé à titre personnel et sera conservé le temps de faire un bénéfice (temps qui peut être très court, inférieur à la seconde dans le trading haute fréquence). Les grands flux financiers mondiaux, la production massive de biens et services, les effets sociétaux et environnementaux de l'économie, sont dus au capital mobile.