Ontologie (définition)

 

Le mot ontologie vient du grec ontos qui signifie étant, et logos qui signifie discours. Il s'agit donc d'un discours sur ce qui est, ce qui existe. Selon Willard Van Orman Quine, l'ontologie répond à la question : Qu'est-ce qui existe ? que l'on pourrait préciser en : comment le Monde est-il constitué ? Nous nous en tiendrons à cette définition.

L'ontologie procède à une réflexion critique sur les postulats premiers utiles à la connaissance (tels que le Monde, l'existence, le réel, la réalité empirique, la temporalité, la causalité, l'espace, le temps, le déterminisme, l'émergence, les universaux, etc.). L'ontologie fait des hypothèses sur la constitution de l'Univers. Pour être sérieuses et admissibles elles doivent être rationnelles et appuyées sur les savoirs apportés par les sciences.

Comme exemple de réflexion ontologique, on peut donner la distinction entre les modes d'existence. Il est souhaitable de distinguer l'existence empirique, celle de la réalité factuelle (phénoménale), celle des faits produits par notre expérience de l'existence en soi constitutive du Monde (le réel) qui dépasse notre expérience et dont les faits empiriques sont la manifestation. D'une manière générale, l’ontologie se prononce sur la nature et la distribution de ce qui existe dans le Monde. Elle concerne la réalité empirique et, plus spécialement, le réel en soi (ce qui est constitutif du Monde).

Le premier mode d’existence (celui de la réalité) est empirique, relatif à notre expérience, et le second mode d’existence (celui du réel) est immanent et constitutif de l'Univers. Nous supposons le second par une conceptualisation à partir du premier. En effet, on ne peut légitimement se prononcer directement sur le réel en soi, comme l'a fait remarquer Emmanuel Kant. Il faut nécessairement passer par l’intermédiaire des savoirs empiriques solides et vérifiés, c'est-à-dire scientifiques, pour connaître de manière pertinente ce qui existe indépendamment.

On peut se forger une idée du réel, mais on ne peut affirmer que le réel soit conforme à cette idée. La démarche ontologique n'aboutit pas à un savoir apodictique. Une ontologie est toujours hypothétique et ne peut prétendre à la vérité, mais seulement à la vraisemblance. Elle se justifie par ses effets sur les connaissances auxquelles elle apporte un fondement explicite utile. Toute conception du réel est sujette à révisions avec l'avancée des connaissances empiriques. L'ontologie se doit d'être limitée, prudente.

Il parait utile de différencier l'ontologie de la métaphysique qui est, selon la définition d'Aristote, une étude « de l'être en tant qu'être » et qui pourrait donc constituer un parfait synonyme. Mais, depuis qu'elle existe, la métaphysique ne s'est pas contenté de se prononcer sur l'existence du Monde ; elle déborde sans cesse vers le transcendant et le supra sensible. 

Il est aussi indispensable de différencier l’ontologie de la mythologie, c'est à dire  la manière dont les humains se conçoivent dans leur environnement et élargissent cette vision intuitive au Monde en général. Par exemple, dire que les êtres humains et non-humains descendent d’ancêtres communs qui résidaient au delà du Monde n’est pas une ontologie mais une mythologie.

Pour en savoir plus, voir l'article : Quelle ontologie proposer aujourd'hui ?