Essence - Essentialisme (définitions)

 

Le terme essence vient du latin esse qui signifie être. En philosophie, l’essence désigne souvent ce qui est (existe) de manière permanente et elle est quasi synonyme de substance. En un sens concret, l’essence désigne ce qui est extrait d’une chose (essence de fleur, essence de pétrole) et est supposée être son composant essentiel. Au sens courant, essence désigne ce qui constitue le principal, le plus important, la nature de la chose et lui donne sa spécificité.

En métaphysique, par rapport à la substance, l’essence a un caractère plus abstrait, car le concept est fortement marqué par l’idéalisme. Platon est en quête des essences (du beau, de la justice, des choses, etc.) qui sont des Idées existant de manière autonome et éternelle indépendamment des manifestations sensibles. C’est un positionnement ontologique selon lequel les idéalités sont constitutives du réel.

Le concept d’essence repose sur l’opposition entre l’être véritable et l’existence phénoménale (empirique). Pour les idéalistes, l’essence précède l’existence empirique qui en est la réalisation imparfaite. L’idéalisme platonicien sera contesté par le nominalisme, lors de la querelle des universaux. Toute philosophie qui affirme le primat de l'essence sur l'existence sera dite essentialiste. Par exemple, on parle d'essentialisme platonicien ou d'essentialisme augustinien.

L’essentialisme dans les sciences humaines et sociales reprend le sens courant de saisie des caractères principaux. Dans cette perspective, les individus, les groupes sociaux, etc. sont définis par certaines caractéristiques essentielles, visibles et objectives. Cette doctrine devient métaphysique si elle affirme que ces catégories ont une existence inaltérable (pas de changement possible). L’essentialisme opère le passage du repérage empirique par une catégorisation appropriée (traits communs importants, caractéristiques spécifiques) à l’affirmation abusive d’une entité fixe.