L'histoire des sciences commence avec Fontenelle et ses comptes-rendus dans le Journal de l’Académie des sciences qui comporte une partie « histoire » à partir de 1702. Il réfléchit (aspect épistémologique) et met en contexte ce qui est présenté dans les Mémoires publiés par l'Académie.

On distingue une approche « internaliste », qui s'intéresse à la logique propre aux évolutions scientifiques, et une approche « externaliste » qui prend en compte l'environnement socioéconomique, politique et les institutions dont dépend le développement des sciences. Les deux peuvent se conjuguer lors de la description de l’évolution au cours du temps d'une science selon les conditions sociales et politiques.

Thomas Kuhn a apporté un nouveau style de philosophie des sciences qui la rapproche de l'histoire des sciences tout en incorporant des considérations sociologiques. Le terme de paradigme scientifique auquel il a donné un sens nouveau est resté célèbre.

Les évolutions dans le temps sont complexes et l’historien va s’efforcer de les restituer fidèlement en vérifiant ses sources. L'histoire des sciences diffère des synthèses épistémologiques qui "lissent" les péripéties, mettent de côté les reculs et les impasses et négligent les aspects biographiques. Ces dernières intéressent l'historien qui peut tenter de replacer les découvertes dans l'histoire individuelle du savant.

La sociologie des sciences s'intéresse aux conditions sociales (générales ou institutionnelles) de la science. Son approche est externaliste, elle cherche les conditions politiques, économiques, techniques qui permettent la pratique scientifique. La science n'est pas considérée comme une construction autonome, mais comme une activité sociale dans son contexte historique et ayant des conséquences sur la société.

Ce champ comporte depuis peu un nouveau domaine qui porte sur la construction, la circulation et la transmission des savoirs les plus divers dans les sociétés humaines. On cherche comment ces savoirs sont investis de valeurs et d'autorité et ce qui a permis leur circulation et leur efficacité sociale. On est plutôt dans le cadre d'une l’histoire et d'une anthropologie des savoirs.

 

voir aussi : Épistémologie et Philosophie des sciences