Venu des universités américaines, le wokisme prend pied en Europe : universités, écoles et lycées, entreprises, médias et culture sont touchées. Cette idéologie a plusieurs grands thèmes.

La « théorie du genre » professe que sexe et corps n’existent pas et que seule compte la conscience. La « théorie critique de la race » affirme que tous les Blancs sont racistes, mais qu’aucun « racisé » ne l’est. L’« épistémologie du point de vue » soutient que tout savoir est « situé » et qu’il n’y a pas de science objective, même pas les sciences dures. Le but des wokes et de déconstruire l’héritage culturel et scientifique d’un Occident accusé d’être fondamentalement sexiste, raciste et colonialiste. Ces croyances sont redoutables pour nos sociétés.

Jean-François Braunstein insiste sur le fait que l'idéologie woke n'a pas de relation avec la French Theory et ressemble plutôt au développement d'une nouvelle religion. L’enthousiasme qui anime les wokesévoque plus les « réveils » religieux protestants américains que la philosophie française des années 1970, de même que la culpabilité et la repentance collective qu'elle prêche. C’est la première fois dans l’histoire qu’une religion prend naissance dans les universités. Bon nombre d’universitaires, séduits par ces croyances, récusent raison et tolérance qui étaient au cœur de leur métier et des idéaux des Lumières.

Braustein J.F., La religion woke, Grasset et Fasquelle, 2022.