Philosophie et actualité
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- Écrit par : Patrick Juignet
Astres, villes, vivant, robots : quatre objets d’études apparemment profondément différents les uns des autres. Et pourtant, les analogies sont nombreuses. Tous procèdent de la manière la plus simple possible ( symétrie, cohérence). Tous sont soumis à l’entropie, tous ont une complexité qui s’accroît selon une évolution tout à la fois darwinienne (sélection pour meilleure adaptation) et sont organisés en mosaïque : par juxtaposition d’entités de même ordre de complexité qui, tout en conservant une autonomie certaine, sont intégrées dans des structures plus vastes, où le tout est supérieur à la partie. L’architecture des astres, des villes, des robots, est donc semblable à celle des systèmes les plus complexes qu’il nous soit donné d’appréhender : les organismes vivants. Dire que la complexité du vivant mime celle du monde matériel revient à constater que le cerveau, construit sur les mêmes bases que le reste de l’Univers, peut intégrer les lois du monde, et ainsi créer des villes ou de l’intelligence artificielle fondées sur ces mêmes lois. Un dialogue entre quatre disciplines en apparence étrangères les unes aux autres, riche d’enseignements et propre à susciter les questionnements et les débats.
Cet ouvrage met en avant la complexité organisationnelle, mais il fait le pari osé d'une analogie entre des entités appartenant à des champs de la réalité bien différents, comme le système nerveux, la pensée, les astres ou les villes. Quand la complexité augmente, les mêmes contraintes aboutissent-elles aux mêmes formes ?
Mondes mosaïques : Astres, villes, vivant et robots un ouvrage de Jean Audouze, Georges Chapouthier, Denis Laming, Pierre-Yves Oudeyer. éditions du cnrs. 2015.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Ce billet fait suite à la parution du livre Le corps et l'esprit - Problèmes cartésiens, problèmes contemporains.
Certes, c'est un livre qui intéressera surtout les spécialistes de Descartes, mais le problème du rapport entre corps et esprit reste d'actualité pour l'ensemble de la philosophie. Se pose alors l'intéressante question de savoir si c'est le même problème qui préoccupa Descartes. Pensons-nous la même chose lorsque nous entendons avec la même expression ?
Dans son article introductif "Cartésianisme et philosophie de l’esprit", Sandrine Roux s'intéresse à la relation de la philosophie avec son histoire et s'interroge sur la (bonne) manière de se référer aux auteurs du passé.
A ce sujet, on peut évoquer quatre possibilités. Voyons-les successivement :
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- Écrit par : Patrick Juignet
Francisco de Goya a dessiné une série de gravures dans lesquelles il a traité des questions morales qui préoccupaient les intellectuels espagnols de la fin du XVIIIe siècle.
« Le sommeil de la raison engendre des monstres » est devenue l'une des gravures parmi les plus célèbres du siècle des Lumières. On y voit l’artiste, endormi, envahi par d’inquiétantes créatures.
Le sens est double : sur un plan individuel l’imagination laissée à elle-même engendre des pensées morbides et sur un plan politique la déraison et la passion du pouvoir engendrent des formes sociales monstrueuses.
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- Écrit par : Patrick Juignet
À quoi bon reparler d'humanisme ? Au vu des doutes et incertitudes actuelles, il serait probablement utile de réinventer un récit philosophique partageable qui redonne une cohésion et une confiance collective. L'humanisme pourrait être un antidote à la vision utilitariste de l'homme, au vide idéologique contemporain, tout comme aux extrémismes religieux. L'humanisme est une doctrine suffisamment large pour qu'elle soit reprise par beaucoup de personnes de bonne volonté. Mais, il nous faut redéfinir l'humanisme, car si l'on veut qu'il soit efficace, il faut un humanisme sans complaisance.
Mettre l’homme en avant ne suffit pas, car la barbarie est – hélas – très humaine. Chaque homme peut aussi bien devenir un monstre stupide, ignorant, avide, sadique, haineux, qu’un sage empathique, savant, créatif et altruiste. Il peut surtout devenir une victime de l’idéologie. Les pires barbaries ont presque toujours été commises au nom de principes idéologiques et religieux : guerres de religion en Europe, massacres des juifs sous le nazisme, assassinats de masse sous le communisme. C’est toujours au nom de croyances idéologiques et religieuses – ce qui est le propre de l’homme – que le plus inhumain est perpétré.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Les qualités sensibles sont-elles la clé du vivant ? C'est la question que se pose Michel Troublé. La sensibilité est probablement une capacité opérative irréductible à toute interaction physico-chimique. Elle est compatible avec les lois physiques, contrairement à ce qu’affirme le philosophe des sciences Daniel Dennett. Elle constitue un caractère essentiel à la dynamique des structures vivantes et des processus cognitifs. À ce titre, elle est peut-être l'une des clés permettant de comprendre la spécificité du vivant.
Les qualités sensibles : la clé du vivant