Philosophie et actualité
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- Écrit par : Patrick Juignet
L'incroyable tolérance/complaisance vis-à-vis des aspects rétrogrades et obscurantistes de certaine cultures ou certaines religions , est, en arrière-plan, lié au déni des différences entre les divers processus historiques et civilisationnels. On affirme qui toutes les société ont une histoire, ce qui est vrai, et que cette histoire les mets à équivalence, ce qui est faux car l'évolution historique ne les a pas conduit au même point.
Les cultures et les sociétés évoluent toutes dans le temps, mais pas de la même manière. Il y a d'évidence un déni, ou une ignorance, dans une partie de la population, des évolutions de la civilisation vers plus de liberté, d'humanisme et d'universalisme qui se sont produits en Europe à partir du XVIIIe siècle. Des évolutions se sont produites aussi dans toutes les sociétés, mais ce ne sont pas les mêmes et toutes les évolutions socio-culturelles ne se valent pas sur le plan de l'humanisme et de l'universalisme.
En Europe, il s’est passé deux phénomènes, étroitement liés, qui ont fabriqué la civilisation occidentale : la naissance de l’esprit scientifique et la philosophie des Lumières. Leurs effets ont mis des siècles pour se manifester. Préparées au XVIIe et XVIIIe siècles, elles n'ont abouti qu'au XXe siècle et encore avec difficulté.
En France, la Révolution française, puis les lois sur la laïcité (1880, 1902) ont permis d'empêcher la religion catholique d’imposer sa vérité idéologico-religieuse et son pouvoir politique. Elles ont imposé les lois de la République et, finalement, la religion est devenue une affaire privée. La laïcité s'est imposée dans la sphère publique.
En Occident, le désastre de la Seconde Guerre mondiale a aboutit à la Déclaration universelle des droits de l'Homme (adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris).
Il s'est produit en Europe, et plus largement en Occident, un processus historique particulier qui a permis la connaissance scientifique, la tolérance religieuse, l'apparition de régimes politiques laïques et démocratiques, la reconnaissance des droits humains. C'est un progrès civilisationnel majeur. Le déni de ce progrès contribue au brouillage idéologique contemporain.
Voir aussi l'article :
PIERRE, Sylvie. La laïcité, un principe au fondement de l’école de la République
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- Écrit par : Patrick Juignet
Tandis qu’une partie du monde musulman est incitée à manifester contre la France et à boycotter ses produits, des intellectuels du monde arabe critiquent l’instrumentalisation de l’islam à des fins politiques. Et vont jusqu'à dénoncer un retard civilisationnel causé par l'islamisme.
"Mettre les oulémas à l’honneur et multiplier des mosquées était un moyen de contrôler la population à moindres frais. Il aurait été plus difficile d’ouvrir à leur peuple des écoles et des universités de qualité. (…) Cet attelage entre dictature militaire et discours religieux continue d’exercer son emprise sur des millions de gens". (Abdallah Hassan)
Pourquoi le monde arabe – parlons avec franchise – est-il si arriéré ? À cause des carences volontairement organisées des systèmes d’enseignement par les divers pouvoirs politiques :
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- Écrit par : Patrick Juignet
On parle de terrorisme concernant le meurtre de Samuel Paty. C'est oublier le terreau social, constitué par l'idéologie islamique et la complaisance, qui a permis son développement. Samuel Paty, en tant que professeur d’histoire, se devait de donner un enseignement visant à respecter autrui, transmettre les valeurs de la République et construire une culture civique. Ces valeurs constituent une philosophie qui permet un certain type de vie en société. Ce n'est pas ce mode de vie que veut imposer l'idéologie islamique.
Le meurtre de cet enseignant est le résultat de 20 années de déni, de lâcheté, de complicité face à l'affirmation insistante et grandissante de l'idéologie islamique au sein de notre culture laïque et républicaine. Ceux qui osent critiquer l'obscurantisme islamique se font traiter de racistes et d'islamophobes. Un comble !
La défense de la laïcité, de la liberté de mœurs et d'expression, de l'égalité entre les sexes, fait l'objet d'intimidations et de menaces, absurdement tolérées. Comment une telle soumission, pour reprendre le terme de Michel Houellebecq, s'est-elle instaurée ? Pourquoi est-elle soutenue par la "bien pensance" médiatique et la hiérarchie administrative qui s'en tient à la doctrine du "pas de vague" ?
Nous le relierons à l'anomie ambiante. Forgée par le sociologue Émile Durkheim, cette notion désigne la situation qui survient lorsque les règles sociales sont contradictoires ou qu'elles sont minées par des changements économiques et idéologiques. Il en résulte un brouillage des repères et l'on voit alors les responsables politiques et administratifs rester dans le vague et la complaisance.
L'anomie, le vide philosophique, ouvre la porte aux idéologies simplistes, populistes et extrémistes. De fait, nous les voyons prendre de l'ampleur en ce début de XXIe siècle et l'islamisation en fait partie. L'idéologie n'est pas vaine, elle poursuit un but et a des effets pratiques. L'idéologie islamique vise à instituer un ordre social et politique théocratique.
Des propositions philosophiques appuyées sur une éthique explicite, permettent de prendre de la distance par rapport aux idéologies pernicieuses.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Même s'il existe des arguments scientifiques sérieux pour réfuter l'efficacité de l'hydroxychloroquine comme traitement de la COVID-19 (Fiolet et al. 2020), la polémique est toujours vivante. Le problème dépasse ce cas particulier ! Cette affaire de croyance nous ramène au problème de règne culturel de la post-vérité avec cette forme particulière et pernicieuse de relativisme pour laquelle toutes les opinions se vaudraient.
Le cas Raoult a transformé un débat scientifique banal en une controverse publique où les médias, les commentateurs publics et même les supporters de club de football (l'Olympic de Marseille) sont intervenus, comme s'ils avaient des compétences égales à celles des scientifiques spécialisés. Tout un chacun s'est considéré légitime à prendre des positions dans un débat scientifique difficile, sans argument scientifique.
Ils y ont été encouragés par Raoult lui-même qui s'est autorisé à faire des déclarations péremptoires fondées sur des études très insuffisantes (petit test de laboratoire in vitro et aucune étude clinique). C'est un procédé typiquement charlatanesque (vanter une potion magique dont on est l'inventeur) qui décrédibilise l'autorité de la science déjà bien mal en point. Par chance, la communauté scientifique a résisté et des études sérieuses ou pu être menées.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Le prix Nobel de chimie a été décerné en 2020 à Emmanuelle Charpentier et Jennifer A. Doudnaa « pour le développement d’une méthode d’édition du génome ».
Le procédé nommé CRISPR-Cas endommage un chromosome à un endroit précis. Pour ce faire, on utilise des enzymes, des nucléases, capables de cibler et de couper des sites précis dans le génome. En coupant à un endroit précis, la réparation de la cassure se fera en modifiant l’information contenue par le gène qui se situe à cet endroit. Cela pourra aboutir à ce que le caractère qu’il encode s’exprime de façon différente.
Dans le cadre de thérapies géniques ou d’applications en génie génétique, on espère que la réparation soit favorable. On mise sur les mécanismes de reconstruction de la cellule pour le réparer de façon identique au gène normal.