Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
La destruction créatrice
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- Écrit par : Patrick Juignet
La théorie dite de la « destruction créatrice » a été développée par l'économiste autrichien Joseph Aloïs Schumpeter pour expliquer les mouvements cycliques de la croissance économique. L’idée apparaît en 1911 dans Théorie du développement économique, lorsque Schumpeter note que les innovations (de toutes sortes, mais surtout techniques) créent de nouveaux développements économiques qui provoquent la disparition des entreprises devenues obsolètes ou non-compétitives. Ce sont des « processus de mutation industrielle […] qui révolutionne incessamment de l'intérieur la structure économique, en détruisant les éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs. » (p.116). Schumpeter a ensuite développé cette théorie dans d’autres travaux. Dans Le Cycle des affaires, publié en 1939, il montre que les cycles économiques dépendent des innovations et, en particulier, des « grappes d'innovation ». Cela signifie qu’un progrès scientifique ou technique (par exemple : la machine à vapeur) amène avec lui d'autres innovations portées par cette découverte et que l’ensemble est pour un temps un facteur de mutation et de développement économique.
Voir : La destruction créatrice et ses limites
Hypothèse hippocampique sur la schizophrénie
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- Écrit par : Patrick Juignet
Les souvenirs ne se forment pas isolément. Ils sont associés et organisés en structures formant un savoir qui permet la pensée. L'incapacité à exprimer une pensée cohérente est une caractéristique-clé de la schizophrénie. Une recherche d'Ayesha Musa et coll. (2022) explore l'hypothèse selon laquelle ce trouble de la pensée découlerait de cartes cognitives hippocampiques désorganisées.
La recherche est conduite en combinant deux lignes directrices, l'une concernant les signatures neuronales de la cartographie cognitive, et l'autre qui cherche à comprendre les fonctionnement cellulaires d'un niveau inférieur aux mécanismes de la cognition, dans un cadre de systèmes dynamiques. Ce travail aboutit à l'idée que plusieurs pathologies distinctes convergent vers la diminution des attracteurs hippocampiques, donnant lieu à des cartes cognitives hippocampiques désorganisées, ce qui entraîne une désorganisation conceptuelle. Les auteurs discutent des preuves disponibles de type informatique et comportemental ainsi que neurobiologiques, tant au niveau des réseaux de neurones qu'au niveau cellulaire. Ils présentent des prédictions vérifiables à partir de ce cadre, ainsi que des hypothèses qui permettraient d'unifier les principales théories chimiques et psychologique de la schizophrénie ; ce qui pourrait permettre de comprendre l'étiologie et améliorer le traitement de la maladie.
The shallow cognitive map hypothesis: A hippocampal framework for thought disorder in schizophrenia. Schizophrénie (2022) 8:34 ; https://doi.org/10.1038/s41537-022-00247-7
Science ouverte aujourd'hui
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- Écrit par : Patrick Juignet
« La science ouverte est une question essentielle aujourd'hui. On voit les transformations du monde, les transformations de la société qui appellent des solutions nouvelles, difficiles ; qui appellent à bien comprendre ce qu'est un fait, une réalité complexe, ce qui est une opinion ou ce qui est une croyance. On a à lutter contre les fake news, on a à lutter contre les théories complotistes, donc on a à développer l'esprit critique. Et pour ça, il faut encore plus qu'avant, et c'est une responsabilité sociale majeure des universités, mettre à disposition des citoyens les outils critiques pour faire leur choix politique. On n'a pas à créer la République des experts, on a à éclairer les débats citoyens. Donc la science ouverte, c'est vraiment à la fois repositionner le mouvement de la connaissance et la recherche sur une ligne plus sereine et plus productive ; et en même temps, refonder le rapport à la société. » (Jean Chambaz, Président de Sorbonne Université et de l'Alliance Sorbonne Université (2018-2021). Fun Mooc. Science ouverte. 2022.)
> Voir l'article : Open access, libre accès, science ouverte