Société, écologie et environnement
Le système techno industriel, qui a envahi la plupart des sociétés humaines, a un impact négatif sur l’environnement. Comment en est-on arrivé là et quelle va être la suite ? Le point de vue écologique a-t-il une chance de s’imposer ? La discussion systémique sur l'interaction entre société et environnement évite résolument le débat sur la nature, thème pourtant central de l'écologie. C'est une autre façon de poser le débat.
Pour citer cet article :
Juignet, Patrick. Société et environnement. Philosophie, science et société. 2025. https://philosciences.com/societe-et-environnement
Plan :
1. La société comme milieu de vie
2. Un développement technique et industriel massif
3. Les effets sur l’environnement terrestre
Conclusion : écologie et société
Texte intégral :
1. La société comme milieu de vie
Des sociétés humaines
Les humains vivent entourés d’autres humains. Ils tissent entre eux des liens de divers ordres. Il se constitue ainsi des sociétés humaines qui se présentent comme des ensembles complexes, fait d’interactions sont toujours liées à des capacités de communication, des activités techniques, des échanges intellectuels comme des échanges marchands de biens et services.
On trouve toujours des rapports de force, des volontés de domination et d’exploitation au sein des sociétés et entre sociétés concurrentes. En contrepoint, il y a toujours des lois générales et des règles particulières qui limitent la violence et ordonnent les relations. La longue période d’élevage des enfants permet la transmission culturelle qui se fait aussi grâce au chevauchement des générations. Cette transmission a été favorisée l’utilisation de l’écriture sur des supports stables et faciles à transmettre. La division entre homme et femmes dont le rapprochement est nécessaire pour perpétuer l’espèce est régi par des interdits et prescriptions organisent les familles et plus largement la société dans son ensemble.
Nous avons là un ensemble au sein duquel les individus, par leurs relations interpersonnelles et leurs échanges, créent un tissu qui se structure en institutions. Ce tissu est autant le résultat d'une dynamique spontanée de reconnaissance mutuelle que d'une organisation formalisée destinée à maintenir l'ordre et à faciliter la coopération. Chaque interaction, qu'elle soit informelle ou institutionnalisée, contribue à constitution de la réalité sociale.
L’individu humain vit d'abord et surtout dans un environnement humain et social. Cet environnement social est fait d'interactions, de dépendances, de hiérarchies qui préexistent à l'individu, qui lui-même y contribue en retour. Une série de boucles interactives se constitue entre individus et société globale qui ont une réalité indéniable. C’est là que nous voulons en venir. Si par environnement, on désigne ce qui entoure tout un chacun, le premier cercle environnemental humain est social. Ce néo-environnement a une dynamique propre et il peut être compris en termes de système (un ensemble dynamique dont les éléments sont interdépendants). Les sociétés existent et elles construisent un milieu pour les humains.
Un néo-environnement social
L’homme s’est créé collectivement un environnement artificiel, un milieu habitable créé par le travail. Au fil des siècles, se sont formées des sociétés dans lesquelles la technique a une place importante. La sphère technoculturelle humaine a commencé dès le néolithique. On parle d’âge de la pierre, du bronze et du fer, en référence aux matériaux travaillés. Mais, évidemment, il n’y a pas que cela. L’agriculture, l’élevage, la constitution des villes, des systèmes politiques hiérarchisés se sont mis en place. Cette extension a eu dès son début des effets sur l’environnement terrestre, mais de faible ampleur.
L'agriculture a été pendant des millénaires une source de nourriture n'entrainant pas de destruction de l'environnement terrestre. Dès l’Âge du Bronze, s'est créée une société rurale qui a fabriqué les campagnes européennes. La campagne traditionnelle constitue un néo-environnement façonné et habité par l'homme, poreux et compatible avec la biosphère. Les prairies alpines sont un exemple typique d’un néo-environnement créé par interaction avec l’environnement montagnard initial. Un écosystème particulier s’est ainsi créé. Certes, il y eut des déboisements massifs, des surexploitations locales, mais globalement l’écosystème n’a pas été modifié.
Les choses ont changé avec l’expansion industrielle. La sphère technoculturelle humaine s'est industrialisée à partir du milieu du XIXe siècle, et les sociétés sont devenues progressivement plus vastes. Les activités industrielles sont devenues destructrices de l’écosystème à partir du XXe siècle par leur volume et par la nocivité des industries polluantes. L'agriculture elle-même s'est industrialisée et a employé des produits chimiques de synthèse. Une volonté politique a accompagné cette évolution. Les sociétés technicisées et industrialisées sont entrées dans une course à la puissance. Un gigantisme industriel a vu le jour et un fossé s’est creusé entre l’humanité et son environnement terrestre vivant.
De nos jours, la majorité de la population vit dans des villes, grâce à une multitude d’objets de haute technologie qui sont d’évidence le fruit de l’intelligence et de l’action humaines. Même l’eau est devenue un produit technologique distribué industriellement. L’environnement artificialisé a pris une ampleur considérable et enveloppe la vie humaine. Dans la biosphère, les vivants de toutes sortes entretiennent de relations d’interdépendance permanentes entre eux. En opposition, la socio-techno-culture humaine a progressivement constitué une sorte de bulle qui situe les humains hors de ces interdépendances. Elle constitue une protection compte tenu des difficultés de survie en milieu sauvage, mais la protection est devenue coupure.
Une société et une nature mécanisées
Une mégamachine ?
Le terme de « mégamachine »[1], proposé par l’historien Lewis Mumford et repris par Fabian Schneider, est intéressant. Ce concept métaphorique désigne le système à la fois technique, économique et politique, qui structure la plupart des sociétés industrielles. À l’origine de la « mégamachine », l’auteur place la volonté de domination et la violence organisée. Le mot à une force d’évocation intéressante. Il renvoie à cet aspect du social qui est l’industrialisation massive et l’omniprésence des machines dans les sociétés humaines.
Les passions humaines de domination, de volonté de puissance, les tendances à l’avidité, à la démesure, les rivalités mortifères jouent un rôle majeur dans les interactions sociales. Ces passions humaines interviennent aussi dans l’utilisation massive de la technique, caractéristique de la modernité. Ce peut être à des fins d'accumulation absurde de richesses ou à des fins de puissance et de domination. L'augmentation gigantesque d'arsenaux guerriers en est la manifestation évidente. Le développement massif de l’industrie s’est fait sans tenir compte de ses effets délétères sur les humains, sur les sociétés et sur l’environnement terrestre.
Dans toutes les sociétés contemporaines industrialisées, la production des biens et des services se fait dans le cadre d’une économie capitalisée qui n’a de cesse que de croitre toujours plus. Les systèmes techniques, économiques et industriels sont mus par une dynamique en raison de l’idéologie, de la concurrence et de la course à la puissance. Le terme de mégamachine nous a paru intéressant pour exprimer d’un même mot le caractère systémique de cet ensemble et son gigantisme.
Les ressorts idéologiques de départ
En Occident, il existe un rapport ambivalent avec l’écosystème terrestre, pensé comme une Nature. Elle est tantôt considérée comme hostile ou respectable et bienfaitrice, ou comme hostile et à combattre et dominer, ou comme une chose à utiliser, exploiter. On trouve dans le récit de la Genèse un verset qui invite à « dominer » la Terre[2]. C’est à partir du XVIIe siècle que l’idéologie dominatrice prend forme. Francis Bacon dans le Novum Organon annonce le règne de l’Homme qui, par les arts mécaniques, pourra maîtriser la nature. Dans sa nouvelle inachevée Nova Atlantis (1621), il a imaginé une société d’une haute technicité contrôlant la nature qui ressemble à la nôtre.
Lorsque Galilée écrit que « le livre de la nature [...] est écrit en langage mathématique », il n’assigne aux mathématiques qu’un rôle de langage. « Sa conception de la physique reste instrumentale, « archimédienne » au sens où elle déploie une méthode quantitative, déductive et abstraite »[3]. La mathématisation se confirmera plus tard Isaac Newton, mais ce dernier n’a pas prôné une généralisation de la mécanique. Par contre, l’idéologie des siècles suivants en a retenu l’idée d’une vaste mécanique naturelle.
Selon Descartes, l’Homme peut se déclarer « maître et possesseur de la nature » [4] ou avec Emmanuel Kant « seigneur de la nature »[5]. La nature devient l’univers mécanisé régit par des lois et que l’on peut manipuler. René Descartes, à la fin du Discours de la méthode, avec un certain enthousiasme, annonce l’arrivée des connaissances utiles à la vie des hommes, celle des forces naturelles. Il compare les possibilités ainsi offertes par rapport à la nature à celles des métiers de l’artisanat. Comme l’artisan maîtrise par les moyens techniques de son art, nous pourrions par des moyens techniques manipuler les forces naturelles. Descartes a prophétisé l’avènement d’une science appliquée, l’entrée dans l’ère des sciences de l’ingénieur.
Pierre-Simon de Laplace est connu pour son « démon »[6], lequel pourrait connaître, à un instant donné, tous les paramètres de tous les corps de l'Univers. Il pourrait ainsi prédire l’avenir avec exactitude. L'état présent de la nature serait l'effet de l’état antérieur et la cause du suivant. Pour « une intelligence qui, à un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée, la position respective des êtres qui la composent [....] rien ne serait incertain pour elle, et l'avenir comme le passé seraient présents à ses yeux »[7]. Laplace adopte une métaphysique mécaniste déterministe, qui est une extrapolation abusive, car nul ne peut se prononcer avec certitude sur la totalité. Nous avons là une vision idéologique d’une nature machine en phase avec le développement technique et-industriel.
Du côté des idéologies matérialistes et naturalistes, on trouve cette idée d’une humanité qui collectivement se devrait de maîtriser la Nature. C’est une tendance idéologique lourde, présente en Occident et qui s’est largement répandue. L’opposition Homme et Nature n’explique rien et fait partie du problème. Penser le problème en termes de deux environnements en interaction permet d’échapper à cette conception.
2. Un développement technique et industriel massif
Les économies contemporaines sont capitalistiques
On doit distinguer l'argent et le « capital ». La transformation en capital se fait lorsque l’argent en quantité importante (qui a été capitalisé) entre dans un cycle marchand qui génère une plus-value. Dans le cycle des échanges, on doit distinguer séquences caractéristiques et très différentes – l'une dans laquelle un agent économique vend une marchandise, touche de l'argent et le dépense pour racheter un autre bien – l'autre dans laquelle un possesseur de capital achète une marchandise pour la revendre[8]. Il se constitue un cycle caractéristique : Argent capitalisé → Marchandise → Argent capitalisé.
On voit comprend très facilement que la première séquence est limitée. Elle s’arrête après la satisfaction du besoin et la disparition du capital engagé. En opposition, le cycle : Argent capitalisé → Marchandise[9] → Argent capitalisé, est destiné à être répété (et même très rapidement dans le trading). Chaque cycle récupère tout ou partie du capital ou, plus généralement, génère une plus-value. On comprend l’accélération industrielle engendrée par ce cycle : plus il y aura de mouvements, plus ils seront rapides et meilleurs seront les profits (sauf en cas de crise). C’est ce qui engendre la dynamique du système.
Une autre manière de le dire vient de Jean-Baptiste Fressoz. Il a ajouté un chapitre à la dernière édition du livre sur l’anthropocène qu'il a publié avec Christophe Bonneuil[10], chapitre intitulé Capitalocène. Ce terme signifie qu'il y a une histoire conjointe du système Terre et des systèmes techno-capitalistes. Si, selon le mot de Frederic Jameson, il est plus facile « d’imaginer la fin du monde que celle du capitalisme », c’est que ce dernier est devenu coextensif à la Terre.
Les trois derniers siècles se caractérisent par une accumulation extraordinaire du capital : en dépit de guerres destructrices, ce dernier s’est accru énormément. Cette dynamique d’accumulation du capital a sécrété une « seconde nature » structurant les flux de matière, d’énergie, de marchandises et de capitaux à l’échelle du globe. Un développement industriel sans précédent a eu lieu. En utilisant les méthodes de l’écologie sociale, l'auteur propose une histoire de ce qu’il nomme les « systèmes-mondes ». Ces systèmes organisent les flux de matière, d’énergie, de marchandises et de capitaux à l’échelle planétaire.
Le problème vient dans la force d’entrainement du cycle Capital → Marchandise → Capital, sur la production, car il se perpétue sans cesse. C’est là qu'intervient un facteur politique contingent concernant l’absence de régulation du cycle. Il est largement accepté que faire des bénéfices soit la finalité ultime du capital[11]. Cette finalité est évidemment défendue par les bénéficiaires (les actionnaires), mais également par les États acquis à la doctrine du libéralisme économique. Il s’ensuit que la production industrielle a tendance à croitre sans cesse.
Un autre aspect intervient dans la dynamique : l’endettement. La dette tend à pérenniser et à accélérer le cycle par ses exigences de remboursement. Le système financier impose sa perpétuation et sa croissance. Le capital se réinvestit sans cesse et le besoin en capital provoque des emprunts qui imposent de poursuivre sans cesse pour rembourser. C’est l’un des ressorts du problème que nous soulevons. Cet aspect au départ purement économico-financier, ce cycle qui s’autoperpétue et s’accélère sans cesse, a pour effets de faire évoluer les techniques et d’augmenter l’industrialisation. C’est l’un des principaux ressorts du dynamisme du système techno industriel.
Les rivalités étatiques et les guerres sont constantes
Les rivalités étatiques et la guerre jouent un rôle important dans la croissance de la mégamachine. Fabian Scheidler qui est historien montre bien le lien qui existe depuis longtemps entre le capital et la guerre qui se fait via l’entretien des armées et le besoin d’armement. De nos jours, la situation géopolitique contraint à une activité industrielle intense et à une innovation technologique continue. Les États qui sont en concurrence violente (voire guerrière) et ont besoin pour s’affronter de disposer d’une puissance industrielle et technologique. Dans une situation de rivalité interétatique constante, la puissance techno-industrielle est vitale. Son développement passe avant toute considération écologique. Une telle dynamique est difficilement réversible.
On a exactement le même cycle économique à ceci près qu’ici les marchandises sont des armes. En cas de guerre, ce matériel est consommé et détruit, ce qui accélère le rythme. Les armes servent uniquement à la puissance des états et à leur affrontement. De notre point de vue qui est de cerner les rouages de la mégamachine produisant une hyper industrialisation, on trouve ici même effet d’entrainement. La production se poursuit sans cesse. De plus, dans la compétition mondiale, il apparait que l’État qui perd la course à la puissance est immédiatement vassalisé par un État voisin. Le développement industriel de l’armement ne peuvent cesser.
Réciproquement : de nombreuses guerres servent à accaparer des richesses minières, pétrolières, gazières et autres qui servent à alimenter l’industrie et l’économie. En ce moment même (2025) la guerre du Rwanda contre le Congo vise les richesses minières du Congo qui sont immenses (cuivre, cobalt, coltan, or, diamants, étain, tungstène, uranium, lithium, germanium). La Russie convoite le gaz et les réserves minières en fer, graphite, manganèse, titane, lithium, cuivre, cobalt et terres rares, de l’Ukraine, ainsi que les USA. Toutes ces ressources sont utilisables dans le domaine énergétique, électronique et de la défense.
L’histoire ne nous montre aucune période sans guerre. La guerre est l’un des ressorts de la machine industrielle qui se remonte constamment. Les intentions belliqueuses, mais également la prévoyance nécessaire (si vis pace para bellum). La position défensive a une légitimité, si on estime utile de ne pas être asservi. L’ensemble a un effet de pression constante sur l’industrie. L’appareil militaire participe au développement de l’industrie et à son accroissement incessant. C’est le second ressort de la machine industrielle.
L’expansion industrielle est mondiale
Le développement des sociétés se fait selon une loi d’extension constante[12]. C’est bien ce qui s’est passé pendant l’Holocène. Les sociétés humaines se sont étendues et ont augmenté sans cesse. Mais là, il s’agit d’autre chose. Le développement techno industriel qui a touché d’abord l’Europe puis l’Amérique du Nord n’a de cesse que de s’étendre. Les gouvernements et des populations des pays peu développés qui n’ont qu’une envie, celle de le devenir plus. Avoir un meilleur niveau de vie est une aspiration légitime. Pour cela, il faut que l’expansion techno industriel de ces pays atteigne le nôtre. Il s’ensuit que l’expansion technique et industrielle n’en est qu’à ses débuts. La question de posséder une puissance industrielle et technologique et par là guerrière vaut pour les pays en voie de développement. Certains pays, dont le niveau de vie reste très bas, font des dépenses colossales pour se doter de l’arme nucléaire.
Essayons de quantifier vaguement le problème. La population mondiale est évaluée à environ 8,2 milliards d'habitants pour 2025[13]. La population Amérique du Nord à niveau de vie élevé est de 610 millions d’habitants et le PIB de 20 600 milliards d'USD. La population d’Amérique du Sud est 437 millions d'habitants en 2025 et son PIB de 8500 milliards. Pour une égalité, il faudrait multiplier le PIB de cette zone environ par 20.
Prenons un autre exemple en comparant l’Inde et la France. Le produit intérieur brut (PIB) de l'Inde pour 2023 est estimé à environ 3 820 milliards et celui de la France 4 317 milliards de dollars. La population de l'Inde est estimée à environ 1,459 milliard de personnes en 2025 et celle de la France à environ 66,6 millions de personnes en 2025. Pour que l’Inde ait le même niveau de vie que la France, elle doit multiplier son PIB par environ 20.
En calculant autrement, on trouve à peu près la même chose. Selon la Banque Mondiale, pour l'année 2021, en Inde, la dépense est de 1 947 dollars US par habitant et en France de 39 257 dollars US par habitant. Cela signifie que, sur la base de ces données, le PIB par habitant de l’Inde représente environ 5 % de celui de la France. On tombe sur le même résultat Il faut une augmentation de production de 20 pour égaliser.
Comme tous les pays concernés aspirent à un meilleur niveau de vie et à plus de puissance, le développement technique et industriel va se poursuivre. Admettons que tous les pays en voie de développement multipliant par 20 leur production industrielle, on imagine l’énormité de l’expansion techno industrielle que cela représente. La Chine, qui a entamé cette mutation, a une augmentation de son PIB de deux chiffres par an. La croissance moyenne annuelle du PIB de la Chine de 1980 à 2020 est d'environ 10,02 %[14].
C’est le troisième ressort du développement industriel et probablement le plus puissant : son extension à l’ensemble des sociétés existant sur la planète. Tout ce dont nous avons parlé ouvre sur une complexité inouïe. Le seul problème dont nous parlerons ici est celui des effets techno-industriels sur l’environnement terrestre.
3. Les effets sur l’environnement terrestre
Notre environnement terrestre actuel
L’environnement terrestre a été favorable au développement de l’espèce humaine. L’holocène, qui a commencé il y a environ 11 700 ans, est arrivée après la dernière phase glaciaire. Elle a vu se succéder des changements climatiques et environnementaux significatifs. Il y a eu trois sous périodes pendant l’Holocène.
La première est (11 700 – 8 200 ans avant le présent), est marqué par le réchauffement rapide après la période précédente glaciaire. Elle a permis l’apparition des premières grandes civilisations agricoles (Mésopotamie, vallée du Nil). La seconde (8 200 – 4 200 ans AP) a eu un climat relativement stable, mais son début a été marqué par un refroidissement soudain dû à un afflux d’eau douce dans l’Atlantique Nord après la vidange du lac glaciaire. La troisième (4 200 ans AP) voit son début marqué par une sécheresse mondiale majeure, qui a entraîné l’effondrement de plusieurs civilisations (Empire Akkadien, dynasties chinoises, culture de l’Indus).
Au sein de la troisième période, on a évoqué une nouvelle subdivision qui serait l’Anthropocène[15]. L’idée a été émise par Paul J. Crutzen (prix Nobel de chimie) et Eugene F. Stoermer qui l’ont présentée au début des années 2000. Elle suppose que les activités humaines actuelles sont suffisamment puissantes pour marquer l’évolution de la Terre d’un point de vue géologique. Il situe son début à la fin du XVIIIe siècle, avec l’invention de la machine à vapeur, passage du « cheval animal » au « cheval-vapeur ».
Depuis la révolution industrielle, les sociétés techno-industrielles ont marqué l’environnement terrestre, y compris dans les sédiments, dans la hauteur des océans, et par la fonte des glaces. On n’est pas loin d’une modification géologique d’une ampleur suffisante pour être notée comme telle. Mais pas sur le plan subdivision géologique. Quelle que soit la légitimité de l’appellation sur le plan géologique, ce qui est relativement indifférent, il est certain qu’il y a un impact des sociétés industrialisées sur lithosphère. Nous arrivons là au cœur de notre problème. L’augmentation du développement techno industriel produit des effets importants sur l’environnement terrestre. Nous allons en voir quelques-uns.
Les modifications de l’environnement terrestre
Le réchauffement climatique
Il y a un impact démontré du développement technique et industriel sur le climat : un réchauffement. Les données réelles sur les températures moyennes mondiales depuis 1850 sont bien documentées par plusieurs organismes scientifiques. Depuis la fin du XIXe siècle, la température moyenne mondiale a augmenté de presque 1 °C. Le réchauffement s'est accentué nettement depuis les années 1980.
Si au XXIe siècle le réchauffement climatique global est certain, il est très difficile d’évaluer son évolution ultérieure. On estime que la température terrestre va augmenter en moyenne de 5 degrés Celsius sur un siècle. Le système techno-industriel agit sur le climat par la consommation des énergies fossiles, responsable des deux tiers de l’effet de réchauffement, et par le changement d’affectation des sols (particulièrement la déforestation). Si les pays en voie de développement multiplient par 20 leur industrie en utilisant principalement le charbon, le gaz et le pétrole, l’augmentation de la température va être très importante.
L’espèce humaine s’est développée pendant l’Holocène, car elle a bénéficié d’un climat qui a permis son expansion sur toute la planète et le développent des vastes sociétés. Si le climat se réchauffe, la répartition changera. De vastes zones deviendront inhabitables, car trop chaudes.
Le problème hydrologique
Le réchauffement va entrainer un problème hydrologique, car comme n le sait, il entraine la fonte des glaces des pôles et des glaciers d’altitude. Les glaciers d’altitudes qui se forment en hiver fondent en été, formant les rivières et fleuves à la saison chaude, au moment où l’agriculture en a besoin pour l’irrigation des terres fertiles. S’ils disparaissent, l’irrigation estivale n’aura plus lieu et les cultures deviendront impossibles. Dans un premier temps, on compensera par des réserves et en pompant dans les aquifères souterrains et les nappes phréatiques, mais les limites seront vite atteintes. De vastes zones deviendront incultivables.
La fonte des glaces polaires va entrainer une montée du niveau des mers et océans monte ce qui le même effet rendre des zones côtières habitées inhabitables. Le changement produit aussi des phénomènes météorologiques plus violents (orages, tornades)., ce qui cause des dégâts le néo-environnement humain en détruisant infrastructures et habitations.
Globalement, le 6ᵉ rapport du GIEC (AR6, 2021-2023) prévoit, que si les émissions de Gaz à effet de serre continuent au rythme actuel, un réchauffement d'ici à 2100 situés de 3,3°C à 5,7°C par rapport à l’ère préindustrielle. Les impacts seront des canicules extrêmes tous les ans dans de nombreuses régions, rendant certaines zones inhabitables. Une diminution de la banquise arctique chaque été, avec une montée du niveau de la mer (potentiellement plus de 1 mètre d'ici à 2100). L’effondrement d’écosystèmes (forêts amazoniennes, récifs coralliens, etc.). Des événements climatiques extrêmes accrus (ouragans, sécheresses, incendies). En conséquence, une perturbation des systèmes agricoles et insécurité alimentaire pour des centaines de millions de personnes.
La diminution de la biosphère
Il se produit une disparition d’un grand nombre d’espèces animales. Outre le changement climatique vu au-dessus, jouent aussi un rôle la destruction des habitats (déforestation, l’urbanisation et l’agriculture intensive), la surexploitation (chasse, pêche industrielle, commerce d’animaux sauvages) et enfin l’action des espèces invasives[16]. L’accroissement mondial de la population et étend les surfaces minéralisées pour l’habitat et l’industrialisation des cultures et réduit les espaces dits « sauvages ».
Les scientifiques estiment que le taux d'extinction actuel est très supérieur au taux naturel[17]. On évoque une extinction de masse avec un effondrement rapide de la biodiversité mondiale. Le rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques estimait, en 2019, que nous vivions pour lors la sixième extinction de masse des espèces. Environ 1 million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction. Dans les écosystèmes, tout est interdépendant, si bien que les effets à terme de ces disparitions d’espèces sont imprévisibles.
Vue d’ensemble des effets sur l’écosystème
Globalement, l'exacerbation du développement techno-industriel modifie la « zone critique » du vivant[18], cette bande assez étroite ou la vie est possible sur Terre. Plus précisément, c’est l'interface dynamique entre la lithosphère, l'hydrosphère, l'atmosphère et la biosphère, où les processus géologiques, biologiques et chimiques interagissent pour permettre la vie.
Le concept de zone critique ou zone du vivant est très intéressant, car il permet de situer les sociétés humaines. Elles sont nécessairement à l’intérieur de cette zone puisque les humains sont des vivants et en interaction avec les autres systèmes. Les sociétés humaines présentent une particularité depuis qu’elles se sont industrialisées : elles pèsent d’un poids important au sein de l’ensemble.
Le seul élément, éventuellement comparable, fait partie de la lithosphère : ce serait que tous les volcans terrestres entrent en éruption de façon violente et continue. Les volcans émettent environ 260 à 440 millions de tonnes de CO₂ par an[19], alors que les activités humaines en libèrent environ 35 à 40 milliards de tonnes par an[20]. Il faudrait que les éruptions volcaniques augmentent de 100 % pour que cela soit comparable.
L’emballement de l’industrie, de l’urbanisation, de l’agriculture intensive, la déforestation, réduisent les possibilités de vie végétale, animal, et finalement humaine sur Terre jusqu’à un point qui mal prévisible à ce jour. Le système socio-techno-économique d’hyper-industrialisation modifie l’écosystème terrestre actuel, ce qui va avoir un impact sur l’habitabilité de la Terre.
4. Réflexions pragmatiques sur l’écologie
La force du système du techno
Les sociétés technicisées humaines ont fabriqué un néo-environnement spécifique à l’homme. L’industrie n’est pas un phénomène isolable, elle est coextensive des sociétés humaines développées qui sont majoritaires (elles ont repoussé ou détruit les autres). Une techno-socio-culture en harmonie avec l’écosystème terrestre, pourtant souhaitable, ne s’est pas édifiée pour les raisons que nous avons indiquées au-dessus.
Les systèmes imbriqués, à la fois financiers, techniques et industriels, sont mus par une dynamique. Les passions humaines associées à un engrenage technique et financier qui fonctionne automatiquement, soutenu politiquement produisent, pour reprendre le terme de Lewis Mumford, une mégamachine très robuste. Les bénéficiaires du système ont une puissance politique et médiatique qui laisse peu de place à sa contestation. Si celle-ci s’exprime tout de même, elle peut être réprimée par la violence.
Les affrontements géopolitiques sont au premier plan, car ils imposent une course à l'hyperpuissance technique, industrielle et guerrière. Les États dont la puissance faiblit sont menacés par l’impérialisme des voisins. Cette course empêche tout arrêt du développement techno-industriel. Ne pas être asservi et colonisé par un État impérialiste et belliciste, passe avant les efforts pour diminuer l’impact écologique. L’IA dont il est beaucoup question actuellement, intensifie la puissance industrielle et guerrière et ceux qui n’en disposent pas seront très affaiblis. Elle est très énergivore.
La machinisation est inscrite dans une idéologie qui vient de loin. Du livre de la Genèse jusqu’à Descartes et Kant, l’idée de maitriser la nature est présente. Il y a depuis le XVIIIe siècle une fascination pour la technique qui est largement partagée. À la question : est-il souhaitable que l’espèce humaine poursuive son expansion techno industrielle à tout prix, certains pensent que oui. La maitrise de la nature, le prestige de la technique donnent une légitimité idéologique la mégamachine (alors que l’on pourrait développer la technique de manière plus douce et moins envahissante).
Les populations ne souhaitent pas que le système productif ralentisse. Il a produit une élévation du niveau de vie spectaculaire en Europe et Amérique du Nord et commence à le produire en Chine. Cela correspond à une aspiration des populations. André Gorz soutenait que l’avidité apparente des consommateurs modernes était produite par le système capitaliste. Les désirs sont stimulés par la publicité, mais l'avidité est un caractère présent chez la plupart des humains.
Les bienfaits du système qui sont aussi des motivations pour le garder. La science et la technique ont eu des effets positifs tels que l’allongement de la durée de la vie, des conditions qui bien meilleurs que celle de nos ancêtres. On est venu à bout les épidémies que semaient la mort dans la population. On peut soigner de manière efficace d’innombrables maladies qui auparavant produisaient des souffrances terribles conduisant à la mort.
L’autre raison pour laquelle la machine industrielle est tolérée vient du déni de son impact sur l’environnement. On voit bien que malgré les alertes, comme celle de la pandémie de covid 19, celle des catastrophes climatiques récurrentes, les populations continuent de consommer encore et toujours plus. En particulier pour des activités de loisir très polluantes qui n’ont rien d’obligatoire, ou pour des modes vestimentaires éphémères. S’ajoute le climato-scepticisme encouragé par des hommes politiques de premier plan et par les industries polluantes[21]. Sans parler du lobbying et de la corruption entretenus par ces industries.
Notre bilan est que ni l’opinion publique, ni la plupart des dirigeants politiques de par le monde, ne sont pas prêts à modifier sérieusement ce système économique, financier, politique, technique et industriel, en expansion constante, ni à prendre suffisamment en compte ses effets sur l’environnement[22].
Un possible effondrement écologique ?
Dans son livre de 2005, Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie ?, Jared Diamond a recensé huit processus d'endommagement de l'environnement par les sociétés du passé :
« la déforestation et restructuration de l'habitat ; les problèmes liés au sol (érosion, salinisation, perte de fertilité) ; la gestion de l'eau ; la chasse excessive ; la pêche excessive ; les conséquences de l'introduction d'espèces allogènes parmi les espèces autochtones ; la croissance démographique et l'augmentation de l'impact de l'humain par habitant »[23].
Quatre processus supplémentaires se sont ajoutés depuis :
« […] les changements climatiques causés par l'homme ; l'émission de produits chimiques toxiques dans l'environnement ; les pénuries d'énergie ; l'utilisation humaine maximale de la capacité photosynthétique de la terre »[24].
Ces douze problèmes sont imbriqués, ce qui complexifie la recherche de solutions efficaces. Ils sont tous d'importance, tous doivent être considérés et traités, sans quoi le danger ne saurait être écarté. D’autant que règne une incertitude inhérente à la complexité.
On peut évoquer à ce sujet l’un des apports conceptuels de Benoît Mandelbrot qui est la notion « d’états du hasard »[25]. Les divers états du hasard prédisent des évolutions des situations très différentes les unes des autres. Le hasard intervient sous des formes qui peuvent être particulièrement violentes, « sauvages » dit Mandelbrot. Cette notion développée dans le cadre des systèmes complexes financiers vaut pour les systèmes écologiques. Certaines évolutions peu probables sont néanmoins possibles.
Le scénario le plus probable est celui d’une exacerbation des effets négatifs, qui encourageront certaines tentatives (insuffisantes) pour y palier. La modification climatique entrainera un rétrécissement de l’espace habitable sur Terre dont les conséquences sont mal prévisibles, mais à coup sûr fâcheuses. Quant à la suite, elle est imprévisible.
Conclusion : société et environnement : une autre écologie
L’appareil industriel, l’urbanisation, la déforestation, se développent sans cesse et s’étendent dans le monde. Cette situation n’est pas accidentelle, elle est âprement voulue par tous les États pour des raisons de prospérité et de puissance. Si nous avons commencé par définir ce qu'est la société humaine en général, ce qui peut paraitre éloigné du propos, c’est pour montrer qu’elle existe comme telle. Cette existence est à différencier de la forme historique particulière qu'elle a prise (et qui n’est donc pas une fatalité). Cependant, les déterminations conduisant à cette forme sont puissantes et constantes.
L’expansion techno-industrielle du système social fait partie de l’expansion des sociétés et elle fabrique un néo-environnement dans lequel vivent les humains. Cette forme historique particulière, celle d’une imbrication politico-techno-industrielle, conduit au développement immodéré, inégalitaire et désorganisé. Nous pensons, au terme de l’analyse, que ce développement se poursuivra inexorablement. Un but envisageable serait, par conséquent, de le rendre moins agressif vis-à-vis de l’environnement terrestre, de la zone critique dans laquelle nous vivons.
Dans cette perspective, le Sommet de la Terre, qui s’est tenu à Rio de Janeiro en 1992 a proposé la modification des modes de vie et un changement des « modes de production et de consommation ». Les populations n’y sont pas disposées. Pour que cela se produise, il faudrait des campagnes d’information et des mesures coercitives de très grande ampleur, qu’aucun pouvoir politique ne voudra assumer.
Des tentatives pour concilier industrie et environnement sont en cours. On a proposé une « croissance verte » c’est-à-dire une poursuite du développement débarrassé de ses nuisances. La mesure la plus urgente serait l’arrêt de l’utilisation des énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) et leur remplacement par d’autres (renouvelables et nucléaire). À cette fin, des normes et des mesures incitatives ont été imposées en Europe, mais pas dans le reste du monde. Quant à la consommation de pétrole, elle ne ralentit pas. Les USA et les Émirats arabes unis ont annoncé relancer et multiplier les opérations de forage d’hydrocarbures. Diverses agences évaluent un pic de la consommation de pétrole vers 2030 et une demande continue jusqu'en 2040.
En agriculture, de nombreuses alternatives ont été proposées pour sortir du complexe agro-industriel. Elles restent limitées. Il y a une inertie face à la complexité des réarrangements nécessaires et à la concurrence. Compte tenu de l’augmentation de la demande alimentaire, l’agriculture industrielle n’est pas près de cesser. La concernant des normes antipollutions ont été imposées en Europe, mais pas dans le reste du monde. Les sociétés humaines sont en rivalité et n’avancent pas d’un même pas.
On aura remarqué que nous nous sommes exemptés des débats sur la nature, thème central, mais trompeur de l'écologie. La technologie a créé un néo-environnent dont l'homme a besoin pour vivre. Les individus humains vivent dans deux environnements différents, dans deux milieux : celui que les sociétés ont créé pour eux et celui que l’évolution terrestre a mis en place. Notre réflexion aboutit au constat que les sociétés contemporaines ont été transformées par la machine techno-industrielle. Ainsi remodelées, elles se sont coupées de l’environnement terrestre et provoquent une modification rapide de ce dernier. Le vrai problème est celui de l’interaction entre les sociétés industrialisées concurrentes, et l’écosystème terrestre. L'épicentre du problème écologique est l'évolution concurrentielle mortifère des sociétés humaines.
Notes :
[2] Genèse 1, 28.
[3] Castel, Jean-Pierre. Révolution scientifique et découverte de nouveaux principes physiques. Philosophie, science et société. 2018. https://philosciences.com/mathematisation-physique-temps.
[4] Descartes René, (1637) Discours de la méthode, in Œuvres et Lettres, Paris, Gallimard, 1953. p. 168.
[5] Kant Emmanuel, Critique de la faculté de juger, Paris, Vrin, 1968. p. 241.
[6] Laplace Pierre-Simon, Essai philosophique sur les probabilités, Paris, Courcier, 1814. p. 273.
[7] Ibid, p. VI-VII de l'Introduction.
[8] Une interprétation de Karl Marx, voir : Le capital, Paris, Garnier Flammarion, 1969, p. 115 et 126.
[10] Fressoz Jean-Baptiste, L'événement Anthropocène. La Terre, l'histoire et nous, Seuil, 2018.
[11] L’alternative étant qu’il soit régulé et orienté pour produire des marchandises utiles.
[12] Lahire Bernard, Les structures fondamentales des sociétés humaines, Paris, La découverte, 2024.
[13] En ligne : https://wordometers info
[14] https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.KD.ZG .
[15] Walker, M. et al. « Formal subdivision of the Holocene Series/Epoch". Journal of Quaternary Science, 33(2). 2018.
[16] Ripple et al., World scientists' warning of a climate emergency. Nature Ecology & Evolution. 2019.
[17] Ceballos, G., et all. Accelerated modern human–induced species losses: Entering the sixth mass extinction. Science Advances, 2015.
[18] Définie par le National Research Council en 2001.
[19] Burton, et all. Deep carbon emissions from volcanoes. Reviews in Mineralogy and Geochemistry. 75(1). 2013.
[20] Global Carbon Project, 2023.
[21] Parmi lesquels Donald Trump et son administration, arrivés au pouvoir en 2025. Pour lutter contre la désinformation écologique une proposition de loi a été présentée le 13 novembre 2024 à l’Assemblée nationale. Il s’agit d’un texte « visant à garantir le droit d’accès du public aux informations relatives aux enjeux environnementaux et de durabilité ».
[22] Encore moins maintenant puisque les accords de la COP 21 sont dénoncés par certains des pays signataires.
[23] Diamond Jared, Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie ?, Paris, Gallimard, 2006, p. 10.
[24] Ibid., p. 11.
[25] Mandelbrot Benoit, (1997) Une approche fractale des marchés : Risque, ruine et récompense, Paris, Odile Jacob, 2009.
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