L'idée centrale concernant la nature est le développement spontané des êtres vivants, ce que note le terme latin natura (naitre, engendrer). Aristote opposait les choses qui naissent d'elles-mêmes et les chose techniques qui sont fabriquées par les humains.
Dans les cultures traditionnelles, la nature est vécue dans un registre métaphysico-religieux comme une entité vivante, puissante, dotée d’une volonté (bonne ou mauvaise). C'est un être matriciel conçu à partir d'une image maternelle (la Mère Nature, ou Dame Nature). Associée à l'animisme, elle est peuplée d'esprits, de divinités liées aux lieux.
De nos jours, le terme de nature désigne plutôt ce qui entoure l’espace habité (urbanisé, socialisé). Cet entour est conçu, soit comme extérieur et différent de la culture, soit simplement en limite de l'habitat humain (forêts, champs). Dans l’usage ordinaire contemporain, le terme de nature vise ce qui, sur Terre, échappe encore relativement à l’artificialisation (forêts, montagnes, océans, etc).
On retrouve cet usage dans le naturalisme en art (littérature et peinture) et dans les études savantes dites « naturalistes », comme la botanique, la minéralogie, la zoologie, etc. Pour ces disciplines, on parlait d'« histoire naturelle » au XVIIIe siècle avec Carl von Linné, Georges-Louis Leclerc de Buffon et Jean-Baptiste de Lamarck.
Actuellement, des courants de pensée bien différents coexistent concernant la nature. Selon Emmanuel Kant, c'est l'ensemble des phénomènes dont les rapports sont régis par des lois. Pour les rationalistes, la nature est régie par un déterminisme strict expliqué par la causalité et des lois. Dans une optique empiriste et rationaliste, la nature est considérée comme la totalité de l'expérience possible (par distinction et opposition avec le surnaturel).
Pour les animistes, tous les composants de la nature, possèdent une âme ou une essence spirituelle. Elle est habitée par des esprits ou des divinités, et elle est traitée avec respect et vénération. Dans la version panthéiste Dieu est présent dans la nature ou se confond avec elle. La nature considérée comme sacrée se retrouve parfois comme source affective du projet écologiste.
Dans la culture occidentale la Nature est très diversement considérée. Sigmund Freud, dans Malaise dans la civilisation, considère que la civilisation s'est créée pour lutter contre les dangers dont la nature nous menace. Arthur Schopenhauer voit la Nature comme un champ de bataille où grouillent des êtres tourmentés qui ne subsistent qu'au prix de se dévorer les uns les autres.
La Nature personnifiée peut à l'inverse, être l'objet d'une valorisation. Ce fut le crédo romantique avec Friedrich Schelling et Goethe. Pour Jean- Jacques Rousseau la nature est un refuge contre les maux de la civilisation. Tolstoï oppose la nature à la société industrielle corrompue. Henry David Thoreau, voit la nature comme un moyen de s'échapper aux contraintes de la société. Société et nature sont mises en opposition.
On remarquera qu'il est plus précis d'utiliser le terme d'Univers pour désigner tout ce qui est connu, et celui d’environnement terrestre pour ce qui entoure les humains. L'environnement terrestre s'explique scientifiquement par la formation des écosystèmes interdépendants distribués dans la biosphère, la géosphère, l'hydrosphère et l’atmosphère.
Voir aussi les définitions du naturalisme et de l'opposition nature-culture.