Une théorie physique, même satisfaisante, n’est pas définitive, car elle n'explique pas tout. Par exemple, la loi de Newton, qui reste valide de nos jours, n'explique pas à elle seule la trajectoire de Mercure (observée expérimentalement). Le problème a été résolu avec l’ajout d’une nouvelle théorie, plus générale, celle de la relativité proposée par Albert Einstein.
La physique des particules cherche à comprendre l'organisation (structures et relations) des composants élémentaires de l'Univers. Développée dans la seconde moitié du XXe siècle, le « modèle standard » est considéré comme valide. Il décrit l’électromagnétisme et les interactions nucléaires faible et forte qui relient toutes les particules subatomiques connues. Le modèle standard divise les particules élémentaires en familles : bosons de jauge, boson de Higgs, quarks et leptons ; et donne les relations entre leurs masses et la force des interactions entre elles (dites « couplages »). Le modèle standard repose sur une vingtaine de paramètres libres, en particulier les masses des constituants (dont celle du boson W), ainsi que les « couplages » entre ces constituants, c’est-à-dire leurs propensions à interagir entre eux. Ce modèle est une construction théorique qui ne donne pas les valeurs de ces paramètres (c’est le travail des expérimentateurs de les mesurer), mais il impose des relations entre elles. De multiples tests ont validé les prédictions.
Depuis la découverte annoncée en 2012 du boson de Higgs au grand collisionneur du CERN, on jugeait le modèle standard arrivé au statut de théorie fiable. Mais un nouveau résultat expérimental concernant la masse du boson W vient d’être annoncé par le laboratoire Fermilab situé près de Chicago. La nouvelle valeur diffère significativement des mesures précédentes ainsi que des prévisions du modèle standard des particules. La particule élémentaire concernée ici, le boson W, fait partie de la famille des « bosons de jauge », les particules qui « transmettent » trois des quatre interactions fondamentales de l'Univers (forces électromagnétiques, forces d'interaction forte et faible). La nouvelle mesure de la masse du boson W, si elle se confirme, devrait faire évoluer la théorie standard.
Cette incessante évolution donne à penser que la science est une connaissance qui cherche à être la plus adéquate possible au réel mais qui, du fait de la complexité de ce dernier, y réussit difficilement et doit sans cesse évoluer.