Philosophie et actualité
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- Écrit par : Patrick Juignet
Émile Durkheim, dans son livre De la division du travail social, interroge la solidarité. Il oppose deux types de solidarités : - une solidarité fondée sur l'empathie permise par la similitude des individus entre eux, ce qui existe principalement dans les sociétés anciennes (il la nomme solidarité mécanique) . - une solidarité fondée sur la complémentarité fonctionnelle au sein de la société qui existe surtout dans les sociétés modernes (il la nomme solidarité organique). Durkheim pense que c'est principalement par l'organisation sociale du travail que les sociétés modernes peuvent se structurer et maintenir une solidarité. Il estime qu'il y a deux moyens d'organiser le travail - la réglementation juridique du contrat de travail - le fonctionnement du groupe professionnel.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Entre 1915 et 1925, le Mouvement pour la nouvelle culture a posé les jalons de la modernité chinoise et a nourri la pensée des révolutionnaires communistes. Aujourd’hui, les autorités hésitent pourtant à revendiquer son héritage, conscientes de ses potentialités contestataires.
À l'époque, des manifestations étudiantes revendiquaient plus de « science » et de « démocratie », envisagées comme les piliers d’une modernité en construction dans un pays qui vivait une difficile transition politique, celle d’un empire autocentré vers un État-nation capable de s’intégrer dans le concert des nations modernes. Mais,
"les Lumières chinoises sont le grand projet inabouti de la nation" (Jin Guantao et Liu Qingfeng, 2009).
À l'occasion de ce rappel historique, David Bartel, dans son article" Qu'a-t-on fait des Lumières chinoises ? ", met en avant l'Universalisme des Lumières et son caractère profondément antidespotique. Cet Universalisme a une force critique importante par la promotion d'un idéal supérieur.
Lire la suite : Les Lumières chinoises du début du XXe siècle
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- Écrit par : François Parisien
Brice Couturier a consacré trois chroniques sur France Culture à Leszek Kolakowski, remettant ainsi en lumière un philosophe polonais du XXe siècle mis de coté en France. Spécialiste du marxisme, Leszek Kołakowski est connu pour son Histoire du marxisme très documentée, en trois volumes, dont seuls les deux premiers ont été traduits en français.
Universitaire, ayant enseigné dans de nombreuses universités du monde, Kolakowski déploie sa pensée à partir d’observations concrètes, souvent tirées de l’expérience quotidienne, ce que note le sous-titre de son essai paru en 1999, Freedom, Fame, Lying and Betrayal (Liberté, célébrité, mensonge et trahison) : « essais sur la vie quotidienne ». Sa vie sera rythmée par les évolutions politiques en Pologne. Comme chez la plupart des intellectuels confrontés à l’histoire, sa pensée a évolué.
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- Écrit par : François Parisien
Samedi 29 avril, l’accès à l’encyclopédie en ligne Wikipédia a été coupé à 8 heures du matin, heure locale en Turquie. Selon l’Agence France-Presse, seule l’utilisation d’un accès VPN (réseau privé virtuel) permettait aux habitants d’Istanbul d’accéder au site samedi matin. L’Autorité des technologies de communication et d’information de l'administration Turque (BTK) a confirmé dans un communiqué la fermeture du site.
L’organisme a cité à l’appui de sa décision d’interdiction une loi permettant de bloquer l’accès à des sites internet en vertu du maintien de l’ordre, de la sécurité nationale et du bien-être de la population. Cette encyclopédie en ligne présente comme probable grand danger de lutter contre l'ignorance et de donner largement accès au savoir. L'éducation est bien un danger pour les régimes autoritaires qui veulent imposer une idéologie unique. La lutte pour la diffusion du savoir, face à l'idéologie politico-religieuse, n'est d'évidence pas terminée.
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- Écrit par : François Parisien
Ce samedi 22 avril, les scientifiques du monde entier relaieront la grande manifestation initiée par leurs confrères américains en réponse aux prises de position anti-science du président Trump. Sa négation concernant le changement climatique, faite évidemment pour un motif politique, porte sur les faits concernant le réchauffement, mais elle jette aussi un discrédit sur la communauté scientifique et sur la valeur des résultats obtenus par la méthode scientifique. Ces questions nous renvoient à ce qui été qualifié de "post-vérité" et à celle du relativisme épistémologique, qui met le savoir obtenu par les sciences au même niveau de vérité que les autres( obtenu par la croyance à une idéologieou à une religion). La charge menée contre l'abord scientifique du monde, pour mieux y substituer des croyances diverses, trouve malheureusement un appui avec le relativisme épistémologique que certains auteurs comme Paul Feyerabend, Richard Rorty, Bruno Latour, ont imprudemment propagé.
La post-vérité : une banale poussée idéologique ?