Philosophie et actualité
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- Écrit par : Patrick Juignet
Le travail de Lucie Laplane, chercheuse en biologie porte sur les cellules souches. Les cellules souches jouent un rôle central pour le développement, le renouvellement des tissus et leur réparation/régénération. Des dysfonctionnements des cellules souches peuvent être impliquées dans différentes maladies, en particulier les cancers. Les cellules souches sont de plus en plus utilisées à la fois en recherche et à des fins thérapeutiques. Pourtant, beaucoup reste à découvrir de ces cellules et la vision traditionnelle des cellules souches et de leur différenciation est de plus en plus débattue. Comprendre ce qu’est une cellule souche est une question à la fois biologique et philosophique. Lucie Laplane s'intéresse aux problèmes suivants : (1) Quel type de propriété est la propriété souche ? Une analyse philosophique monte qu’il peut s’agir de 4 types de propriétés de nature très différentes (catégorique, dispositionnelle, relationnelle ou systémique). (2) Cette analyse philosophique est-elle biologiquement pertinente ? (3) La nature de la propriété souche dépend-elle du contexte ou des types cellulaires/tissus ?
Lire la suite : Catégorisation des cellules souches et philosophie appliquée
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- Écrit par : Patrick Juignet
L'étude du mouvement brownien dans les gaz a été, avec la mécanique statistique développée par James Clerc Maxwell et Ludwig Boltzmann, l'un des triomphes du réductionnisme. Vincent Ardourel reprend le problème à partir de la question : peut-on retrouver le comportement aléatoire d’une particule dans un fluide à partir d’équations déterministes ? Le mouvement erratique d’une particule dans un fluide — ou mouvement brownien — est dû aux collisions des molécules entre elles. Jean Perrin en a mesuré les trajectoires erratiques et donné un schéma en 1909.
Ce mouvement est généralement étudié à l’aide d’une équation contenant une force aléatoire qui représente les effets de ces collisions. Dans quelle mesure peut-on retrouver ce comportement aléatoire en décrivant le fluide comme un système déterministe (sans introduire de force indéterministe) ? Vincent Ardourel montre qu’une telle dérivation est mathématiquement possible et en analyse les conséquences épistémologiques pour la réduction inter-théorique en physique.
Vincent Ardourel soutient que cette dérivation ne permet pas de défendre directement une position réductionniste, car le problème exige d’analyser le type de limite mathématique utilisée dans cette dérivation.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Pour Werner Heisenberg la physique du XIXe siècle a conservée le réalisme spontané de la pensée commune, l'univers physique étant considérée comme une entité matérielle concrète qui existe indépendamment de l’activité scientifique. Selon ce paradigme il s'agit de décrire mathématiquement l’évolution des constituants de la matière qui constituent la partie physique de l'Univers. La mécanique quantique et la physique de la relativité montrent l'insuffisance de cette image intuitive pour comprendre ce qu'est un objet scientifique : dorénavant, il ne s’agit plus de décrire des choses naturelles présentes d'évidence dans la réalité, mais de construire des objets de recherche grâce à l'interaction entre la théorisation et expérimentation, cette dernière permettant de produire des faits grâce à une technique qui peut être très sophistiquée.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Sur cette gravure de 1566, on voit des hommes cherchant, au milieu d'une foule d'objets hétéroclites, la lanterne qui les éclairera. L'un d'eux l'ayant trouvée enjambe sans s'y intéresser le globe terrestre et un autre la garde précieusement tout en restant caché dans un tonneau. D'autres personnages se disputent sottement une couverture.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Dans La Théorie physique, son objet, sa structure (1906), L'auteur écrit :
« En regardant la théorie physique comme une explication hypothétique de la réalité matérielle, on la place sous la dépendance de la Métaphysique. [...] Ne pourrait-on assigner à la physique un objet tel qu'elle devint autonome ? (p. 25).
Pierre Duhem propose alors la définition suivante :
« Une théorie physique n'est pas une explication. C'est un système de propositions mathématiques, déduites d'un petit nombre de principes, qui ont pour but de représenter aussi simplement, aussi complètement et aussi exactement que possible, un ensemble de lois expérimentales (p. 26). L'accord avec l'expérience est, pour une théorie physique l'unique criterium de vérité (p. 28).
Cependant il y a un problème :
« Une théorie physique ne peut se souder aux faits observables que par une traduction...qui remplace le langage de l'observation par le langage des nombres (p. 215).
Il faut donc considérer la transformation des faits en des abstractions pouvant être théorisées :
« Une expérience de Physique est l'observation précise d'un groupe de phénomènes, accompagnée de l'interprétation de ces phénomènes ; cette interprétation substitue aux données concrètes réellement recueillies par l'observation des représentations abstraites et symboliques qui leur correspondent en vertu des théories que l'observateur admet » (p. 238).
Duhem P., La Théorie physique, son objet, sa structure, Paris, Chevalier et Rivière, 1906.