

La revue Philosophie, Science et Société propose une réflexion philosophique dans un langage clair et accessible. Elle publie des articles conformes aux standards de la recherche universitaire, des articles didactiques et de courtes notes d'actualité. L'audience est internationale. La consultation du site a été en moyenne de 1 500 000 pages par mois en 2023. La philosophie proposée ici est rationnelle et réaliste. Elle concerne le Monde, l'Homme, la Société, les Sciences et l'Histoire des idées. En matière humaine, sociale et politique, elle reste neutre et distanciée, espérant ainsi gagner en crédibilité. Voir les mentions légales
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a publié en début d’année son rapport 2020 sur la situation des inégalités femmes-hommes dans le monde.
Le bilan est loin d’être encourageant. En effet, si ces inégalités ont nettement diminué entre le milieu des années quatre-vingt-dix et le début des années 2010, le rapport souligne que le rythme de cette amélioration a franchement ralenti depuis.
On peut se demander quels sont les facteurs socio-culturels favorables au dénigrement des femmes ?
Le résultat de l'étude de Laurent Cordonier, Florian Cafiero, Gérald Bronner est le suivant : indépendamment de la religion majoritaire des pays, c’est l’existence d’un fort sentiment religieux au sein de la population qui est le plus étroitement associé à un haut niveau de stéréotypes sexistes dirigés contre les femmes. Sans surprise, un faible niveau de développement – et, donc, d’éducation – est lui aussi lié à une forte prévalence de tels stéréotypes.
L’islam, de son côté, est un facteur supplémentaire qui vient s’ajouter à la religiosité et au niveau de développement, lorsque l’on prend comme indicateur la part de la population qui fait preuve d’un sexisme très marqué (c’est-à-dire, qui entretient au moins deux stéréotypes de genre sur les sept testés).
Laurent Cordonier, Florian Cafiero, Gérald Bronner, Is there a relation between religiosity and gender stereotypes in the world ?. 2020.
Aux États-Unis, l’espérance de vie de la population a cessé d’augmenter à partir de 2010. Depuis 2014, elle a régressé pour les hommes de 20 à 40 ans. Par opposition, en Europe, l’espérance de vie de la population a continué à augmenter.
La détérioration de la situation américaine en matière de mortalité est essentiellement due à l’augmentation de la mortalité chez les adultes d’âge actif et, tout particulièrement, chez les jeunes adultes (de 20 à 40 ans). Dans cette population, elle est lié pour moitié aux overdoses (drogues et médicaments) et pour moitié à d’autres causes telles que les accidents, les suicides et homicides. Pour les plus âgés, sont en cause les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l’hypertension, liés à l’obésité, maladies favorisées par la nourriture industrielle.
La vie et la santé des citoyens ne semblent pas être une priorité aux yeux des électeurs américains et de leurs dirigeants.
Attente pour les patients, soins reportés, suivi et dépistage insuffisants, épuisement du personnel, conditions de travail difficiles, rémunérations bloquées… La médecine en France va mal ! L’origine du mal est connue, le remède difficile à trouver.
Pour faire face à l’augmentation de l’activité avec son corollaire d’augmentation des dépenses, divers procédés ont été utilisés. Dans les établissements de santé (hôpitaux et cliniques), les tarifs des séjours ont régulièrement baissé depuis l’instauration de la Tarification à l’Activité dite T2A. Pour pouvoir maintenir leurs ressources, ces établissements sont contraints d’augmenter la productivité (faire plus avec moins ou autant). Les honoraires des libéraux ont été bloqués et le nombre de médecins limité à l'excès (numerus clausus pour les étudiants). Cela ne va pas sans conséquences fâcheuses et même inadmissibles.
Les remèdes possibles sont doubles : avoir une meilleure organisation, mais qui ne soit pas bureaucratique-managériale, fondée uniquement sur la productivité, et trouver plus d’argent sans mettre l’État et l’Assurance Maladie en déficit. Un début de solution a été trouvé en Juillet 2020, puisque 7,5 milliards d’euros supplémentaires seront prévus au budget annuel de l’hôpital à partir de 2022. Beaucoup reste à faire. C'est un état d'esprit à changer : l'hôpital est fait pour soigner pas pour être rentable.
Depuis 30 ans, pour réduire les dépenses, les gouvernements successifs ont lancé des dispositifs toujours plus contraignants comme le programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI), l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) ou la tarification à l’activité (T2A). Depuis une vingtaine d’années, l’ONDAM alloue aux hôpitaux publics des budgets systématiquement inférieurs aux besoins réels, afin « d’optimiser les dépenses ».
Les conséquences sont néfastes. Entre 2002 et 2018, 69000 lits d’hôpitaux ont été supprimés, le manque de liquidités a poussé les hôpitaux à se financer auprès des banques, faisant passer leur endettement de 9 à 30 milliards d’euros entre 2002 et 2013. Le salaire des personnels soignants sont parmi les plus bas de l’OCDE. Et bien que la durée maximale de travail soit fixée à 48 heures par semaine par l’Union européenne, souvent les soignants sont dans l’incapacité de respecter cette limite, faute de personnel. L’AP-HP doit par exemple 1,3 million de RTT à ses 72000 agents. Ce surmenage affecte à la fois la santé physique et la santé mentale des soignants.
La médecine, faite pour préserver les biens les plus précieux qui soient - la vie et la santé -, demanderait - d'évidence - à être financée correctement dans une société avancée qui en a les moyens.