Philosophie Actualité
L'institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques
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- Écrit par : Super User
Les sciences étant cumulatives, la recherche scientifique peut être reprise au point actuel de son évolution sans avoir à refaire tout l'historique. L’intégration cumulative permet de repartir des acquis. On ne s'étonnera pas que la recherche sur l'histoire et la genèse des sciences soit plutôt dévolue aux historiens et aux philosophes.
L’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST) est une unité mixte de recherche en philosophie des sciences. Les programmes de recherche de l’IHPST relèvent principalement de l’histoire et de la philosophie de la médecine, de la biologie et de la physique ; de l’histoire et philosophie de la logique, des mathématiques et de l’informatique ; et de l’histoire et philosophie générale des sciences et des techniques.
Au cours du temps, les priorités intellectuelles ont évolué : histoire des sciences (de 1932 à 1970), logique (de 1970 à 2002) puis philosophie des sciences (depuis 2002). L’Institut a cependant toujours rassemblé des chercheurs de double compétence, scientifique et philosophique. Aujourd’hui, la philosophie des sciences pratiquée à l’IHPST intègre à la fois la tradition de l’épistémologie historique et la philosophie analytique des sciences. La recherche se fait le plus souvent en collaboration : avec d’autres chercheurs en philosophie des sciences ou des scientifiques, ou avec d’autres équipes, en France, en Europe et à l’international.
Histoire de IHPST
Activité actuelle de l'IHPST
Xavier Giannoli superstar
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- Écrit par : Patrick Juignet
Drôle de titre pour parler du continent sémiotico-langagier. C'est parce que Xavier Giannoli en donne une illustration étonnante et saisissante. Dans une série de films, Superstar (2012), L’ Apparition (2018) et Les illusions perdues (2021), Giannoli évoque l’exacerbation par le journalisme et les réseaux sociaux de la rumeur. Cet aspect est montré avec d’autant plus de force qu’il est, dans les cas présentés, sans contenu. Dans Superstar, une énorme rumeur se développe autour du héros à partir de rien, dans L’ Apparition, elle est motivée par une apparition miraculeuse douteuse et, dans Les illusions perdues, elle est créée de toute pièce à des fins publicitaires. Xavier Giannoli montre l'intense mobilisation sociale générée par ces rumeurs sans fondement.
Quand elle a un contenu, on désigne cette rumeur par celui-ci et l’on dit, c’est une idéologie, un mythe, de la propagande politique, des informations journalistiques, de la publicité. Mais ce faisant, on néglige que cette dimension discursive et imagée existe par elle-même avec une grande force. Elle s’intègre à la culture au sens large (normes, règles, langage, lois, idéologie, imaginaire, arts, sciences et techniques) qui, elle-même, permet l’interaction collective, l’échange et, par voie de conséquence, la socialisation. On peut aussi dire comme François Rastier que le sémiotique « est une part essentielle de l’environnement humain en quelque sorte un milieu » (Rastier François, Faire sens De la cognition à la culture, Paris, Classiques Garnier, 2018, p. 29.).
Le début des Temps Modernes
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- Écrit par : Hervé Pasqua
On présente communément Descartes comme le père de la philosophie moderne. Rien n’est moins sûr. En vérité, la philosophie moderne commence avant la Renaissance. On peut faire remonter son origine au-delà de la Renaissance, aux XIVe siècle et XVe siècle. Cette période se caractérise par un foisonnement à la fois confus et incohérent d’idées, de doctrines, de tendances.
~ Sur le plan scientifique, on assiste à un renouvellement de la conception du monde. L’astronomie se constitue avec Copernic (1473-1543), Kepler (1571-163) et Galilée (1564-1642). Elle a progressé grâce à la jonction de l’observation (avec la lunette astronomique) et des mathématiques. Le système de Ptolémée (100 ap. JC - ?) qui faisait de la Terre le centre immobile du monde est renversé. Jusque-là la philosophie avait intégré ce système qui illustrait sa vision du monde. La philosophie des Temps Modernes va se constituer à l’aune de ce nouveau statut de la science et des découvertes récentes.
~ Sur le plan théologique, l’événement capital est la Réforme. Luther (1483-1546) et Calvin (1509-1564) posent le principe du « libre examen » et refusent toute autorité en matière de foi et de morale. Chaque conscience est autonome, l’individualisme se trouve institué et conduit au subjectivisme.
~ Sur le plan philosophique, on assiste à une renaissance du Platonisme à Florence - la nouvelle Athènes - avec Marsile Ficin (1433-1499) et Pic ce la Mirandole (1463-1494) en Italie et avec Lefèvre d’Etaples (1455-1537) en France. On assiste à une renaissance du stoïcisme à Louvain avec Juste Lipse (1547-1606) ; à une renaissance du scepticisme en France avec Montaigne (1563-1592) et à une renaissance du panthéisme en Italie avec Giordano Bruno (1548-1600) et Campanella (1568-1639).
~ La philosophie politique est représentée par Machiavel (1467-1527), dite « réaliste » parce qu’elle attribue au Prince un pouvoir absolu ; en France, La Boétie (1530-1563) attribue le pouvoir absolu du Prince à la volonté d’asservissement du peuple dans son œuvre « La servitude volontaire ». La philosophie du droit est cultivée en Hollande par Hugo Grotius (1583-1645) où l’on trouve la première idée de la souveraineté du peuple et du contrat social. L’anglo-saxon Thomas Hobbes (1588-1679), l’auteur du Léviathan, réalisera une synthèse géniale de tous ces courants.
Conférence : Le début des Temps Modernes Le tournant anthropologique de la civilisation européenne, Jeudi 12 janvier 2023 à 16h, Nice, Centre Universitaire Méditerranéen