Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Autonomie de la recherche scientifique
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- Écrit par : Patrick Juignet
La science est une activité de connaissance cherchant à s'adapter au réel du mieux possible et à en avoir une vision la plus large et la plus authentique possible. Ceci implique une autonomie des acteurs du champ scientifique, c'est-à-dire qu'ils aient la capacité de fixer eux-mêmes les méthodes et les objets propres à ce mode de connaissance. D'un autre côté, la pratique scientifique, en tant que pratique sociale, dépend du contexte politique et économique dont elle tire ses ressources. Or, ce contexte impose des objectifs qui tendent à mettre la communauté des chercheurs à son service. En ce qui concerne les sciences appliquées, les technosciences, la société veut avoir un contrôle sur les applications pour l'adapter à son idéologie et à son éthique. Contre cette attitude, une partie de la communauté scientifique défend l'autonomie scientifique comme une nécessité épistémique pour son développement.
Le contrôle et l'orientation de la recherche scientifique viennent de divers horizons : de son insertion grandissante dans l'économie de marché, de son utilisation comme facteur de puissance par les États et d'un besoin de contrôle social eu égard à l'éthique. Si bien qu'il se produit un relatif mouvement de recul de son autonomie. Se pose alors un problème épistémologique : comment faire pour que la science reste une authentique activité de connaissance du monde et ne devienne pas une activité technique visant seulement la modification de la réalité ? La question politique : "Quel type et quel degré d'autonomie faut-il accorder au champ scientifique d'une part, et aux chercheurs individuels d'autre part, pour optimiser la production des connaissances ?" (Bedessem B., Quelle autonomie pour la recherche ?, Thèse 2018) élude le problème qui est remplacé par celui d'une "optimisation de la production".
Les gilets jaunes de novembre
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- Écrit par : Michel Wieviorka
Nous reprenons ici quelques uns des thèmes de l'article Les « gilets jaunes », quand la France se cabre (25 novembre 2018) de Michel Wieviorka, Sociologue, Président de la FMSH, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH).
À l’heure où dans de nombreux pays les difficultés sociales, les inquiétudes, les problèmes du déclassement, de la précarité ou de la mobilité descendante aboutissent au populisme, au nationalisme et à l’extrémisme, la France donne une image singulière : celle d’une société où s’exprime un mouvement social différent, éloigné des tendances mondiales.
Ce mouvement s’inscrit dans une de société qui change rapidement depuis une trentaine d’années sous l’effet de la mondialisation, avec la déstructuration de l’État-providence et la sortie de l’ère industrielle. Le remaniement économique se fait au détriment d'une partie de la population.
S’il est défensif, et classique dans ses significations, il est moderne dans ses formes : mobile et par ailleurs capable d’ancrage local, il utilise les téléphones mobiles et les réseaux sociaux.
Le mouvement fait apparaître une France qui se cabre, qui s’indigne, qui demande à être respectée et entendue, qui voudrait une autre politique sociale, plus de démocratie aussi. Il s'agit cependant d'un mouvement de révolte sans vision politique dans lequel aspects complotistes ne manquent pas.
" Mais cela n’interdit pas de réfléchir au traitement politique de ses demandes" écrit Michel Wiervorka. Mais comment et sous quelles formes ?
Voir l'article complet dans The conversation : Les « gilets jaunes », quand la France se cabre
Rébellion climatique
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- Écrit par : Patrick Juignet
Le samedi 17 novembre 2018 a été déclaré « Jour de rébellion » par le mouvement « Extinction Rebellion ». Ce mouvement écologiste, né en Angleterre, regroupe un certain nombre des personnes opposées à ce qu’elles estiment être un gouvernement de « criminels du climat ». Ce groupe a décidé de réunir suffisamment de manifestants pour fermer certaines zones de la capitale britannique, en bloquant le trafic routier en divers points stratégiques.
L'objectif à long terme du mouvement est de créer un contexte dans lequel le gouvernement ne pourra plus ignorer la volonté d’un nombre croissant de personnes déterminées à détourner le monde de la catastrophe climatique. L’objectif d’Extinction Rebellion est de prévenir une dévastation de notre environnement qui est certaine et risque de survenir rapidement, à moins que nous réussissions à changer radicalement le cours du développement industriel.
Le changement de modèle industriel est contraire aux intérêts des élites, mais aussi des citoyens ordinaires, particulièrement dans les pays développés, car il faudrait diminuer la consommation. La tâche parait particulièrement ardue, et les chances de succès du mouvement très minces. De plus, le problème est mondial et il est impossible de le résoudre si seulement un ou deux États européens devenaient subitement vertueux en matière écologique, alors que d'autres, bien plus importants (USA, Chine, Inde), continuent à polluer.
L'article sur Diamond Jared et l'effondrement des sociétés peut éclairer la motivation de ce nouveau mouvement écologiste.