Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Questionner le pouvoir économique
- Détails
- Écrit par : Patrick Juignet
Les chiffres qui viennent d'être donnés, en ce début d'année 2018 par l'Oxfam, montrent une accélération du processus de concentration du capital. En 2017, la fortune des milliardaires s’est accrue de 721 milliards de dollars. 82 % de la croissance mondiale créée l’an dernier a profité au 1 % des plus riches et le nombre de milliardaires a connu sa plus forte hausse de l’histoire. Ce qui pose un grave problème, n'est pas tant la richesse de quelques uns, que le pouvoir qu'ils détiennent. À partir d'une certaine somme, quelques millions d'Euros ou de Dollars, il ne s'agit plus d'une fortune personnelle, mais d'un capital qui est investi dans l'économie. Les enjeux ne sont pas du tout les mêmes. Le capital personnel sert à vivre, le capital productif se déplace dans les structures économiques à des fins de contrôle et de profit. Ces différences d'usages supposeraient des législations différentes et, pour le capital productif, une régulation politique, afin d'éviter que le pouvoir économique mondial ne se concentre dans les mains de quelques personnes, échappant ainsi aux États et à toute influence démocratique.
Voir l'article : Capital et capitalisme
Limitations de l’apprentissage machine
- Détails
- Écrit par : Patrick Juignet
Depuis quelques années, il est fait grand bruit autour de l'intelligence artificielle. Même nos gouvernants s'intéressent au problème. L’écho grandissant que reçoivent les masses de données (Big Data en anglais) et l’apprentissage qualifié bizarrement de "profond" (Deep Learning en anglais), masque leurs limitations. On les pare de vertus imaginaires, au point de laisser entendre qu’elles transformeront l’humanité pour la rendre plus juste et surtout plus parfaite, au point, peut-être, de l’aider à conquérir si ce n’est l’immortalité, tout au moins une plus grande longévité.
Ces techniques reposent sur l’induction, c’est-à-dire sur le raisonnement qui va du particulier au général. En conséquence, elles sont soumises aux limitations logiques de toute induction. Elles permettent de détecter des corrélations qui ne correspondent pas toutes à des relations de causalité, et qui s’avèrent parfois trompeuses. Elles ont donc des limites assez précises annonce Jean-Gabriel Ganascia.
La question de l’humanisme réapparaît enfin !
- Détails
- Écrit par : François Parisien
En pratique l'humanisme se traduit par un respect des personnes : respect de leur dignité mais aussi de leurs possibilités et leurs capacités. L’occasion d'évoquer l'humanisme dans la vie sociale a été donnée par le suicide d'un soignant au CHU de Grenoble. Le médiateur national missionné au lendemain du suicide d'un neurochirurgien a remis un rapport le 8 janvier 2018. Il pointe que :
« Le style de management qui maintient de manière permanente une certaine pression sur les équipes et qui priorise le résultat […] doit s'infléchir ».
Son enquête fait écho aux très nombreux témoignages sur la souffrance au travail. Le manque d’humanisme ce peut être pousser les personnes au delà de leur capacités ; outre le préjudice fait aux individus cela coûte cher aux services de santé ! Le montant, évalué entre 10 000 et 30 000 euros de coûts cachés par an et par personne salariée. Il correspond à au coût lié à l’absentéisme, aux accidents du travail, au turn-over du personnel, mais également à la sous-productivité et à la perte de qualité. Cela a naturellement des conséquences sur la prise en charge des patients. L'humanisme n'est pas un luxe de philosophe, c'est un important enjeu de société ! Il est de nos jours supplanté par l'obsession maladive d'emprise administrative sur le personnel et la rentabilité à court terme.
> Pour un management humaniste à l'hôpital et dans les services de santé