Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Vers un modèle unitaire de la scientificité
- Détails
- Écrit par : Patrick Juignet
Dans une thèse soutenue en 2024, Jeremy Attard s'est intéressé à deux problèmes épistémologiques. D'une part, la démarcation scientifique, qui consiste à identifier ce qui distingue intrinsèquement un ensemble scientifique d'un autre non scientifique ou pseudo-scientifique. D'autre part, le problème de l'unité épistémologique des sciences, qui consiste à se demander si toutes les disciplines à vocation scientifique peuvent être vues sous un jour unifié.
Ces deux problèmes ont soulevé de nombreux débats ayant mis en évidence un ensemble important de difficultés. Le terme « scientifique » désigne des méthodes empiriques, des constructions théoriques et des pratiques de recherche si hétérogènes qu’il semble voué à l’échec d’en chercher une définition aisée à circonscrire. De plus, les objets des disciplines scientifiques sont eux-mêmes de nature très diverses, ce qui semble rendre pareillement caduque toute recherche d’un concept unique de science qui pourrait s’appliquer indépendamment de la discipline en question.
L'existence du social
- Détails
- Écrit par : Patrick Juignet
L’Homo sapiens a développé des sociétés de plus en plus vastes et complexes. À partir du XVIIe siècle et surtout au XIXe siècle avec la naissance de la sociologie, on s'est intéressé au social pour lui-même (autrement que par le législatif et le politique). Les diverses approches socio-anthropologiques de cette époque donnent peu d’indications sur ce qui constitue le social, ce qui le fait exister. La question fondamentale, à savoir sur quoi reposent les sociétés humaines, reste en suspens. À cette question difficile, plusieurs réponses ont été apportées au XXe siècle, mettant en avant des aspects différents.
Savoir s'il est légitime de supposer une forme d’existence réelle qui soit constitutive des sociétés humaines (ou pas) est le rôle de l'ontologie. On peut prendre cette question sous la forme suivante : peut-on supposer une existence réelle de ce qui constitue les sociétés humaines ? Y a-t-il une existence du social, au même titre que celle du physique, ou celle du biologique ? Une manière d'avancer sur cette question, consiste à interroger la possibilité d'un niveau d’organisation autonome, susceptible de générer les divers aspects sociaux empiriquement constatés.
La réflexion ontologique montre que le social est lié aux capacités intellectuelles humaines, ce qui le relie au culturel et au politique. S'il est possible de les distinguer, il est impossible de les dissocier.
Voir l'article : Ontologie du social
L’extrême droite et l'immigration
- Détails
- Écrit par : Patrick Juignet
Une montée en popularité de l’extrême droite de type populiste se produit partout en Europe. En arrière-plan, se profile la stagnation économique européenne, qui se traduit par une baisse du pouvoir d’achat d'une partie de la population. L’autre difficulté, l’immigration, est mise au premier plan par ces partis qui en ont fait leur cheval de bataille. C'est ce qui va nous occuper ici.
Parler de l'immigration en général est inadéquat. L’immigration n’est pas envisageable d’un bloc. La différenciation minimale à faire concerne l’arrivée de personnes d’autres pays désireuses de vivre en paix, d'avec l'arrivée en masse de populations voulant imposer leur culture et leur religion. Les difficultés surgissent lorsqu'un grand nombre de personnes s'opposent à la culture et aux mœurs du pays d'accueil. Quand les personnes immigrées s'accommodent avec la culture du pays dans lequel elles arrivent, il n'y a que peu de heurts.
Les problèmes posés par l'absence ou l'insuffisance d’intégration ont été niés par les partis politiques traditionnels. Face à ce déni, la partie de la population qui en souffre s'est tournée vers ceux qui en tiennent compte : les partis populistes d'extrême droite. L’absence de réponse, voire la stigmatisation des inquiétudes concernant l’identité culturelle, profite à ces partis qui affirment apporter une réponse.