Philosophie et actualité
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- Écrit par : François Parisien
Brice Couturier a consacré trois chroniques sur France Culture à Leszek Kolakowski, remettant ainsi en lumière un philosophe polonais du XXe siècle mis de coté en France. Spécialiste du marxisme, Leszek Kołakowski est connu pour son Histoire du marxisme très documentée, en trois volumes, dont seuls les deux premiers ont été traduits en français.
Universitaire, ayant enseigné dans de nombreuses universités du monde, Kolakowski déploie sa pensée à partir d’observations concrètes, souvent tirées de l’expérience quotidienne, ce que note le sous-titre de son essai paru en 1999, Freedom, Fame, Lying and Betrayal (Liberté, célébrité, mensonge et trahison) : « essais sur la vie quotidienne ». Sa vie sera rythmée par les évolutions politiques en Pologne. Comme chez la plupart des intellectuels confrontés à l’histoire, sa pensée a évolué.
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- Écrit par : François Parisien
Samedi 29 avril, l’accès à l’encyclopédie en ligne Wikipédia a été coupé à 8 heures du matin, heure locale en Turquie. Selon l’Agence France-Presse, seule l’utilisation d’un accès VPN (réseau privé virtuel) permettait aux habitants d’Istanbul d’accéder au site samedi matin. L’Autorité des technologies de communication et d’information de l'administration Turque (BTK) a confirmé dans un communiqué la fermeture du site.
L’organisme a cité à l’appui de sa décision d’interdiction une loi permettant de bloquer l’accès à des sites internet en vertu du maintien de l’ordre, de la sécurité nationale et du bien-être de la population. Cette encyclopédie en ligne présente comme probable grand danger de lutter contre l'ignorance et de donner largement accès au savoir. L'éducation est bien un danger pour les régimes autoritaires qui veulent imposer une idéologie unique. La lutte pour la diffusion du savoir, face à l'idéologie politico-religieuse, n'est d'évidence pas terminée.
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- Écrit par : François Parisien
Ce samedi 22 avril, les scientifiques du monde entier relaieront la grande manifestation initiée par leurs confrères américains en réponse aux prises de position anti-science du président Trump. Sa négation concernant le changement climatique, faite évidemment pour un motif politique, porte sur les faits concernant le réchauffement, mais elle jette aussi un discrédit sur la communauté scientifique et sur la valeur des résultats obtenus par la méthode scientifique. Ces questions nous renvoient à ce qui été qualifié de "post-vérité" et à celle du relativisme épistémologique, qui met le savoir obtenu par les sciences au même niveau de vérité que les autres( obtenu par la croyance à une idéologieou à une religion). La charge menée contre l'abord scientifique du monde, pour mieux y substituer des croyances diverses, trouve malheureusement un appui avec le relativisme épistémologique que certains auteurs comme Paul Feyerabend, Richard Rorty, Bruno Latour, ont imprudemment propagé.
La post-vérité : une banale poussée idéologique ?
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- Écrit par : Patrick Juignet
Les débats à l'occasion des présidentielles françaises poussent à s'interroger sur l'économie politique.
La structure économique dans laquelle nous vivons, quoique bien présente et effective, est invisible. En effet, on ne peut percevoir spontanément les circuits de décision, les mécanismes financiers à l'œuvre, les masses monétaires mises en jeu, etc. Il faut les connaître et les comprendre, ce qui n'est pas très facile. L'ignorance du fonctionnement du système économique amène à des jugements très partiaux qui dépendent de l'idéologie ambiante et des avantages (ou inconvénients) que chacun y trouve au quotidien. On admettra que des raisonnements faits en méconnaissance de cause ne peuvent avoir de très bons résultats. De plus, c'est un domaine dans lequel des intérêts puissants sont en jeu, si bien qu'il est envahi par l'idéologie et que le savoir y est volontiers remplacé par des fictions arrangeantes.
En savoir plus : Capital et capitalisme : La réorientation du capitalisme contemporain
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- Écrit par : Patrick Juignet
Le capitalisme, grand absent des débats politiques
Pas un mot sur le capitalisme lors des débats politiques, sauf dans les discours de l'extrême gauche que plus personne n'écoute. C'est manifestement devenu un "gros mot". On parle de mondialisation, de libre-échange, de marché, d'Europe, sans préciser ce que cela recouvre. Or, tout ça concerne le capital productif servant à l'économie, c'est-à-dire à la production de marchandises, et le capital financiarisé servant à s'auto-produire.
Le capitalisme au sein duquel nous vivons a pris une forme particulière, celle que lui a donné le néolibéralisme. C'est une transformation, débutée dans le années 1970, dont nous ressentons pleinement les effets aujourd'hui. Il serait important d'expliciter ce qui se passe, afin que les citoyens puissent se prononcer.
Comment imaginer faire des réformes sans réfléchir à l'usage des capitaux dans notre société, usage duquel découle tant de conséquences économiques et sociales ? Ce sont des transformations dans la manière de gérer les capitaux qui auraient véritablement des effets sociétaux et dont il faudrait parler lors des débats politiques. On dirait bien que ce n'est pas à l'ordre du jour...
Voir l'article : Capital et capitalisme