Philosophie et actualité
La revue Philosophie, Science et Société propose une réflexion philosophique dans un langage clair et accessible. Elle publie des articles conformes aux standards de la recherche universitaire, des articles didactiques et de courtes notes d'actualité. L'audience est internationale. La consultation du site a été en moyenne de 1 500 000 pages par mois en 2023 (statistiques CloudFlare). Toute philosophie n'est pas bonne à prendre ! Celle qui est proposée ici est rationnelle et réaliste. Elle concerne le Monde, l'Homme, la Société, les Sciences et l'Histoire des idées. En matière humaine, sociale et politique, elle reste neutre et distanciée, espérant ainsi gagner en crédibilité. Voir les mentions légales
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- Écrit par : Patrick Juignet
Des récepteurs post-synaptiques, dits NMDA , sont impliqués dans les processus d’apprentissage et de mémoire. Leur déficience a été associée à certains symptômes de schizophrénie. Ces récepteurs sont affectés par le déficit en D-Sérine, ce qui se traduit par un défaut d’activité des neurones et par leur atrophie progressive. Les troubles qui en résultent disparaissent lorsqu’on administre aux animaux un traitement contenant de la D-Sérine.
Une autre protéine, dite Asc-1, a pour rôle d’assurer le transport de certains composés chimiques, dont la D-Sérine, et indispensables au bon fonctionnement des récepteurs NMDA. C'est une piste de recherche actuelle menée en France.
Le défaut de Sérine (qui est un acide aminé) a été corrélé à la présence des symptômes négatifs et aux troubles cognitifs de la schizophrénie. Des essais cliniques ont montré que les traitements à base de D-Sérine permettaient d’améliorer la mémoire et de réduire les symptômes de la maladie.
Actuellement, des essais cliniques sont menés sur une protéine transporteuse, la Glycine. Ces essais visent à confirmer que l’Iclepertin, un médicament prescrit initialement pour le traitement de la maladie d’Alzheimer, peut avoir des effets bénéfiques sur les capacités cognitives et fonctionnelles des patients atteints de schizophrénie.
Les recherches se poursuivent activement, mais rencontrent des difficultés.
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- Écrit par : Patrick Juignet
L’intelligence artificielle prend une très grande ampleur dans la décennie en cours (2020). On peut acheter des services d’IA et les utiliser. Cette utilisation ne fera qu’augmenter, car l’IA concerne tous les domaines du savoir. En conséquence, il est important pour la communauté savante de savoir comment marchent les systèmes utilisés et de pouvoir en disposer. Ce n’est pas le cas actuellement puisque les systèmes appartiennent aux GAFAM.
Ce 17 novembre a été annoncé le lancement officiel du laboratoire de recherche nommé « Kyutai » qui doit travailler sur l'intelligence artificielle en France. Ce sera le « premier laboratoire de recherche européen indépendant dédié à l’open science en IA ». L’entreprise est juridiquement « non-profit » (à but non lucratif).
Ce laboratoire de recherche aura pour « principale mission de contribuer à la construction et la démocratisation d’une intelligence artificielle générale ». Il s’agira notamment de faire profiter tout l’écosystème IA (organismes publics et privés, entreprises et institutions non-lucratives) d’avancées dans le développement et l’optimisation de modèles d’IA. Il formera des chercheurs, au travers l’accueil d’étudiants en thèse grâce au dispositif des Conventions industrielles de formation par la recherche. Ce laboratoire doit également apporter plus de la transparence quant à la compréhension des technologies d’IA par les institutions, les entreprises et le grand public.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Venu des universités américaines, le wokisme prend pied en Europe : universités, écoles et lycées, entreprises, médias et culture sont touchées. Cette idéologie a plusieurs grands thèmes.
La « théorie du genre » professe que sexe et corps n’existent pas et que seule compte la conscience. La « théorie critique de la race » affirme que tous les Blancs sont racistes, mais qu’aucun « racisé » ne l’est. L’« épistémologie du point de vue » soutient que tout savoir est « situé » et qu’il n’y a pas de science objective, même pas les sciences dures. Le but des wokes et de déconstruire l’héritage culturel et scientifique d’un Occident accusé d’être fondamentalement sexiste, raciste et colonialiste. Ces croyances sont redoutables pour nos sociétés.
Jean-François Braunstein insiste sur le fait que l'idéologie woke n'a pas de relation avec la French Theory et ressemble plutôt au développement d'une nouvelle religion. L’enthousiasme qui anime les wokesévoque plus les « réveils » religieux protestants américains que la philosophie française des années 1970, de même que la culpabilité et la repentance collective qu'elle prêche. C’est la première fois dans l’histoire qu’une religion prend naissance dans les universités. Bon nombre d’universitaires, séduits par ces croyances, récusent raison et tolérance qui étaient au cœur de leur métier et des idéaux des Lumières.
Braustein J.F., La religion woke, Grasset et Fasquelle, 2022.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Postmoderne désigne une doctrine à contour flou qui se veut déconstructive, relativiste et antihumaniste. Le terme postmoderne apparaît en 1917, sous la plume du philosophe allemand Rudolf Panwitz dans La Crise de la culture européenne, pour désigner la fin supposée de la modernité et de la raison, fin annoncée par Nietzsche et causée par le refus de proposer autre chose.
L'idée d'une période post-démocratique fait son chemin. Une partie des décisions politiques sont mal comprises, rejetée ou ignorée par les populations. Le sentiment d'être dominé par la technocratie et les lobbies économiques et financiers mine le climat social. Le personnel politique, pourtant élu a perdu en crédibilité et l'abstention électorale atteint des sommets. Sommes-nous entrés dans l'ère de la « post-démocratie », fonctionnement politique démocratique, mais vidé de sa substance ?,
Le terme « post » est flou et laisse une incertitude sur ce qu'il qualifie. Le relativisme, la perte des repères, l'abandon des idéaux, le contournement des institutions, les rapides évolutions, rendent la société contemporaine difficile à qualifier. Une idéologie « post », défiante et désabusée, des années 1980 à 2020. Actuellement, d'autres viennent s'y superposer.
Voir : De la postmodernité à la post-vérité