Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Le retour du mal en Europe
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- Écrit par : Patrick Juignet
Le mal, envisagé d'un point de vue pragmatique, correspond aux conduites intentionnelles qui causent la mort, la souffrance, la misère, l’indignité. Sont qualifiables de mal le meurtre, la torture, les agressions, les destructions, l’exploitation, l’asservissement, le vol, le viol, l’humiliation, etc. Faire le mal, c’est se conduire d’une façon qui dégrade la vie humaine. Le mal est intentionnel et imputable à une personne, à un groupe ou à un État, qui n’ignorent pas les conséquences de leurs actes.
La guerre fait le mal à grande échelle.
Elle s'accompagne toujours de justifications idéologiques. Pour ce qui est de l'actualité, l'horreur infligée à l'Ukraine l'est au nom de la mission du peuple Slave, de la restauration de l'empire russe, de la religion orthodoxe, de la décadence de l'Occident, etc. L'impérialisme de l'État russe vis-à-vis de l'Ukraine se pare d'un nationalisme érigé en vertu. L'idéologie est constamment au premier plan dans la justification de la guerre et l'instrumentalisation des populations.
Maelström idéologique
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- Écrit par : Patrick Juignet
L'Homme ne vit pas dans le concret, mais dans une vaste rumeur discursive qu’il fabrique individuellement et collectivement. Il produit et se nourrit intensément de récits de toutes sortes : mythes, légendes, religions, idéologies, propagandes, fictions, récits, faits-divers, etc. L’Homme vit avec, dans et au travers, cet univers fictionnel à partir duquel il bâtit une vie sociale qui elle-même s’en nourrit. Cet univers culturel forme et transforme la société. Il constitue la culture au sens large civilisationnel (normes, règles, lois) et les cultures particulières avec leurs imaginaires, leurs arts, sciences et techniques. L'ensemble l’interaction collective et, par voie de conséquence, la socialisation. Se constitue ainsi un environnement propre à l'humain.
Dans cette vaste rumeur, l'idéologie n’est pas un brouillard qui ne demanderait qu’à se dissoudre devant la vraie réalité. Elle existe par elle-même avec une grande force. L'idéologie s’intègre à la culture et façonne les sociétés. La propagande alimente ce tourbillon idéologique géant.
Aldous Huxley et surtout George Orwell en ont dénoncé les formes perverses. Ce dernier, dans ses livres La Ferme des animaux et 1984, a dénoncé l’utilisation du mensonge, des fausses nouvelles, de la falsification de l’histoire et des slogans contradictoires pour inhiber la pensée. Les propagandes totalitaires utilisent ces procédés pour manipuler efficacement les populations. Concernant les modes intellectuelles dans les pays démocratiques, c'est plus mystérieux. Il n’y a pas manipulation concertée, mais plutôt une tendance qui se répand à un moment historique donné, grâce à un fond culturel favorable, et sur laquelle certains surfent. De nos jours, les manipulations idéologiques s'accentuent considérablement via les réseaux sociaux.
Voir : De la postmodernité à la post-vérité
Santé mentale de l'enfant
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- Écrit par : Patrick Juignet
Le Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) a publié un rapport sur la souffrance psychique des enfants. On observe une aggravation des problèmes de santé mentale des jeunes, qui entraîne une augmentation des suicides. Le rapport du HCFEA met en évidence la mauvaise prise en charge. Faute de soins adaptés, la consommation de médicaments psychotropes augmente au-delà des consensus scientifiques internationaux.
En France comme dans la plupart des pays européens, les soins de première intention recommandés par les autorités de santé (Haute Autorité de Santé (HAS), Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) pour les troubles mentaux chez l’enfant ne sont pas pharmacologiques. Sont, en effet, prioritairement recommandées :
- Les pratiques psychothérapeutiques : psychanalyse, pratiques psychodynamiques et cliniques, thérapies cognitives et comportementales, thérapies familiales et groupales…
- Les pratiques éducatives,
- Les pratiques de prévention et d’intervention sociale.
Ces recommandations sont insuffisamment appliquées, remplacées par des prescriptions de médicaments. Cette attitude est probablement influencée par l'idéologie biologisante qui dénie le psychisme et la relation humaine au profit du neurobiologique. Elle vient aussi, tout simplement, de l'insuffisance de l’offre de soin psychiatrique. Associer les pratiques psychothérapeutiques, éducatives et sociales demande du temps et du personnel qualifié en nombre.
Télécharger le Rapport du HCFEA sur la souffrance psychique des enfants.