Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
La question de l’humanisme réapparaît enfin !
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- Écrit par : François Parisien
En pratique l'humanisme se traduit par un respect des personnes : respect de leur dignité mais aussi de leurs possibilités et leurs capacités. L’occasion d'évoquer l'humanisme dans la vie sociale a été donnée par le suicide d'un soignant au CHU de Grenoble. Le médiateur national missionné au lendemain du suicide d'un neurochirurgien a remis un rapport le 8 janvier 2018. Il pointe que :
« Le style de management qui maintient de manière permanente une certaine pression sur les équipes et qui priorise le résultat […] doit s'infléchir ».
Son enquête fait écho aux très nombreux témoignages sur la souffrance au travail. Le manque d’humanisme ce peut être pousser les personnes au delà de leur capacités ; outre le préjudice fait aux individus cela coûte cher aux services de santé ! Le montant, évalué entre 10 000 et 30 000 euros de coûts cachés par an et par personne salariée. Il correspond à au coût lié à l’absentéisme, aux accidents du travail, au turn-over du personnel, mais également à la sous-productivité et à la perte de qualité. Cela a naturellement des conséquences sur la prise en charge des patients. L'humanisme n'est pas un luxe de philosophe, c'est un important enjeu de société ! Il est de nos jours supplanté par l'obsession maladive d'emprise administrative sur le personnel et la rentabilité à court terme.
> Pour un management humaniste à l'hôpital et dans les services de santé
Humanisme et psychopathologie seraient-ils incompatibles ?
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- Écrit par : Patrick Juignet
Selon certains, il y aurait une incompatibilité entre humanisme et psychopathologie. Je cite cette opinion formulée par un lecteur de Philosophie, science et société :
« il y a incompatibilité dans la mesure où l’humanisme fait référence à un principe idéologique et la psychopathologie à une démarche scientifique. Un scientifique peut être humaniste mais une science, par définition, est a-idéologique et se contente de décrire et tenter d’expliquer selon la méthode expérimentale les phénomènes qu’elle observe, et de prévoir à l’aide des statistiques les phénomènes observés et non encore observés qui découlent logiquement de sa théorie explicative ».
On peut être d’accord avec cet interlocuteur concernant la nécessité de bien distinguer science et idéologie. Mais, le problème de la relation entre humanisme et psychopathologie ne se réduit pas à cet aspect, car la psychopathologie concerne des humains, pas des choses inertes. Et de plus c'est une connaissance appliquée, ce qui modifie le problème.
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Le relativisme épistémologique
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- Écrit par : Patrick Juignet
La traduction en français de Science et relativisme : Quelques controverses clefs en philosophie des sciences de Larry Laudan (Éditions Matériologiques, Traduction : Michel Dufour, Préface : Pascal Engel) donne l'occasion d'une réflexion sur la persistance du relativisme épistémologique.
Dans son introduction, Larry Laudan, note que, pour la plupart des non-spécialistes, « le positivisme fut détrôné au début des années 1960 et remplacé par ce qui a été unanimement appelé la philosophie des sciences post-positivistes », qui rendrait problématiques des notions telles que progrès, objectivité et rationalité et même validerait un relativisme radical en matière de connaissance (relativisme épistémologique).
Ce constat pose le problème des formes de pensées présentes à une époque donnée, de leur diffusion, de leur prévalence. Ainsi, le relativisme culturel et épistémologique a largement diffusé dans la « post-modernité » pour des causes diverses - qui ne sont certainement pas de bonnes raisons ! Face à cela, l'auteur propose une contre-argumentation.