Le terme savant « nomologico-déductif » signifie simplement que des faits sont déduits à partir de lois générales.

Carl Gustav Hempel a tenté de formaliser le procédé épistémologique qui caractérise les sciences, au sens actuel du terme. Selon ce modèle, dans une connaissance scientifique les conditions initiales de l'expérience sont raccordées à des lois générales (aspect nomologique). À partir de là, se déduisent (aspect déductif) certains faits particuliers produits par l'expérience scientifique (observation, expérimentation).

« The event under discussion is explained by subsuming it under general laws, i.e., by showing that it occurred in accordance with those laws, by virtue of the realization of certain specified antecedent conditions » (1948. Studies in the Logic of Explanation).

Il s'agit de clarifier le paradigme scientifique contemporain au sens restreint de la méthodologie adoptée. Selon cette méthode réputée valide, les faits produits par les expériences scientifiques doivent être replacés dans l'enchaînement nécessaire donné par les lois qui les concernent, ce qui permet de prévoir de manière assurée les effets qui s'ensuivent, si les conditions initiales particulières sont connues.

Les énoncés fournissant l'explication incluent au moins une loi générale ainsi que les conditions initiales particulières sont dits Explanans. Les énoncés qui décrivent les phénomènes à expliquer sont dits Explanandum. Les énoncés explicatifs (Explanans) permettent de déduire logiquement l'énoncé du fait à expliquer (Explanandum). Les lois et les conditions initiales doivent être empiriquement vérifiables. Les lois utilisées doivent être universelles et non simplement des régularités spécifiques à des cas particuliers.

Nous avons là une définition simple et intéressante, car elle spécifie et différencie de manière nette l'activité scientifique d'autres qui ne le seraient pas. Une fois établies les lois générales, il est possible, à partir d'un certain nombre de données empiriques, d'en conclure à un énoncé prédictif à partir des conditions initiales. Le modèle nomologico-déductif étant valable, selon Carl Gustav Hempel, pour toutes les sciences, cette généralité paradigmatique tendrait à montrer l'unité de la science.

Le débat concernant le réductionnisme et l'unité des sciences a pris sa forme actuelle avec Paul Oppenheim et Hilary Putnam à la fin des années 1950. Selon eux, la position la plus cohérente en philosophie des sciences consiste à postuler l'unité de la science comme hypothèse de travail, ce qui suppose que les différentes sciences entretiennent d'étroites relations entre elles.

Le problème de la scientificité des savoirs ne pouvant répondre à des lois a été soulevé dès la fin du XIXe siècle en ce qui concerne l'histoire, l'économie, puis les sciences de l'Homme et de la société, lors de la Querelle des méthodes (Methodenstreit).

Voir : Methodenstreit