Une montée en popularité de l’extrême droite de type populiste se produit partout en Europe. En arrière-plan, se profile la stagnation économique européenne, qui se traduit par une baisse du pouvoir d’achat d'une partie de la population. L’autre difficulté, l’immigration, est mise au premier plan par ces partis qui en ont fait leur cheval de bataille.

Parler de l'immigration en général est inadéquat. L’immigration n’est pas envisageable d’un bloc. La différenciation minimale à faire concerne l’arrivée de personnes d’autres pays désireuses de s'intégrer et l'arrivée en masse de populations voulant imposer leur culture et leur religion. Les difficultés surgissent lorsqu'un grand nombre de personnes s'opposent à la culture et aux mœurs du pays d'accueil. Quand les personnes immigrées s'accommodent avec la culture du pays dans lequel elles arrivent, il n'y a que peu de heurts. 

Les problèmes posés par l'absence ou l'insuffisance d’intégration ont été niés par les partis politiques traditionnels. Face à ce déni, la partie de la population qui en souffre s'est tournée vers ceux qui en tiennent compte : les partis populistes d'extrême droite. L’absence de réponse, voire la stigmatisation des inquiétudes concernant l’identité culturelle, profite à ces partis qui affirment apporter une réponse.

L’arrivée de personnes d’autres pays, et l'arrivée de populations d'une culture différente animées d'une volonté communautariste, posent des problèmes différents. C'est seulement ce dernier cas qui a pour conséquence de déstabiliser les populations locales et de provoquer des réactions de rejet. Il ne s'agit pas de difficultés économiques, puisqu'il y a en Europe une insuffisance de main d'œuvre. Globaliser dans un grand fourre-tout l'immigration est une erreur sociologique et politique. Il y a des immigrations diverses. Les difficultés sont liées à l'islamisme instrumentalisé à des fins politiques.

La Suède est restée longtemps un pays homogène sur le plan ethnique et culturel, ouvert aux étrangers. La social-démocratie suédoise a réussi à créer une société la plus égalitaire possible en encadrant l’économie libérale du pays. Cela a permis un bon développement économique et de faibles différences  de classe. La porte ouverte à tous les migrants a duré une longue période. Ce faisant, la politique suédoise a nié les effets sociétaux négatifs causés par cette immigration massive mal intégrée. En septembre 2022, une coalition avec l'extrême droite a remporté les élections avec le soutien d’un parti d’extrême droite. En Finlande et au Danemark le même phénomène de montée de l'extrême droite s'est produit pour la même raison. 

En Suède, Finlande et Danemark, des mesures ont été prises pour limiter les conséquences indésirables : réduction de certains flux migratoires, politique d'intégration des populations migrantes au sein des populations locales.

Globaliser l'immigration est une erreur. Le véritable problème est celui de l'intégration et de l'assimilation par les nouveaux venus des valeurs qui permettent de faire société. Depuis des décennies, la solution simple et évidente de régulation des flux ainsi que d'amélioration des conditions d'accueil et d'éducation est ignorée en France. Savez-vous pourquoi ?

Concernant la Suède, voir : Ruiz, Ugo. Le virage nationaliste en Suède. La vie des idées. 2024. https://laviedesidees.fr/Le-virage-nationaliste-en-Suede/.