Dans les années 1950, la prévalence de la division de la psychopathologie entre névrose et psychose ne laissait pas de place pour situer un certain nombre de cas pourtant repérés cliniquement. On les a conçus comme des formes cliniques ou des états transitoires attendant de basculer vers l'un des deux types de pathologies ou formes de personnalité (selon la manière de les considérer). D'où les termes d'états-limites, dit aussi borderline dans la littérature anglophone.
Pourtant, les personnes appelées états-limites ne sont pas dans des états transitoires, pouvant changer au fils des mois ou des années, mais ont bien une forme de personnalité stable et durable. Les aspects cliniques demeurent les mêmes au fil du temps et, sur le plan psychique, on a affaire à un déficit narcissique constant qui n'évolue pas spontanément.
Si on se place dans le cadre d'une théorie de la personnalité, il vient à l'idée de proposer le terme « intermédiaire » pour ce type de personnalité (intermédiaire entre névrose et psychose). On peut les définir par la prépondérance de la problématique narcissique et de l'insuffisance des grandes fonctions stabilisatrices du psychisme. L’anamnèse montre une histoire irrégulière avec des carences affectives importantes dans l’enfance (même si elles sont masquées). Les moments dépressifs revêtent un caractère particulier dominé par un sentiment de solitude, d’abandon, de vide, de creux. Il s'agit d'un type de personnalité présentant de nombreuses variantes.
La terminologie n'est ni fermement, ni définitivement, fixée. Le terme est ambigu et dépend du contexte théorique dans lequel il est employé. Toutefois, si on admet d'un point de vue psychopathologique qu'il existe plusieurs types de personnalité, les qualificatifs de névrotique, psychotique et intermédiaire permettent de les distinguer (voir : Les formes de la personnalité en psychopathologie).