Emmanuel Macron, la nouvelle bourgeoisie et le libéralisme
Emmanuel Macron a-t-il perçu, en 2017, la demande politique d'une classe sociale nouvelle et montante ? Son offre a manifestement rencontré une demande qui restait en attente. Cette offre est libérale sur le plan économique et politique, mais d’un libéralisme particulier, qui semblait préoccupé de justice. C'est autour d'elle que s'est agrégé un collectif cohérent. Avec le recul, on constate en 2019 que ce n'est pas ce qui a été mis en œuvre.
Pour citer cet article :
Juignet, Patrick. Emmanuel Macron, la nouvelle bourgeoisie et le libéralisme. Philosophie, science et société. 2019. Disponible à l'adresse : https://philosciences.com/emmanuel-macron-liberalisme-egalitaire.
Plan de l'article :
- Du succès électoral d’Emmanuel Macron à la naissance d’un collectif
- Identification d’une classe sociale ?
- Le positionnement politique d'Emmanuel Macron
- Les 100 premiers jours du gouvernement Macron
- Contestation, « gilets jaunes » et « grand débat »
- Conclusion très provisoire
Texte intégral :
1. Du succès électoral d’Emmanuel Macron à la naissance d’un collectif
La campagne électorale pour l’élection présidentielle de 2017 a pris un cours étrange et imprévisible. La surenchère de la droite conjuguée à l’impopularité de François Hollande et du Parti Socialiste ont fait une place à la position centriste-libérale d’Emmanuel Macron. Il a su mobiliser la partie de la classe moyenne, politiquement et culturellement libérale, adaptée à l’évolution rapide de la société.
Par son dynamisme et son volontarisme, il a donné l'espoir d'un redressement de l'économie stagnante et d'un changement de style par rapport à ses deux prédécesseurs. Il a aussi hérité du vote de citoyens inquiets face aux dérives autoritaires et à l'irréalisme économique des candidats populistes, ainsi qu'à leur volonté de quitter l'Europe.
Emmanuel Macron a incarné l'aspiration d’une partie de l’électorat voulant « dégager » une classe politique perçue comme pantouflarde, corrompue et inefficace. Il a dépassé l’opposition gauche-droite, précisément à un moment où elle a perdu son sens. Une politique de gauche qui accroît les inégalités et dérégule la finance fait perdre son sens au mot gauche.
Enfin, c'était le seul candidat à ne pas tomber dans la plainte et le misérabilisme d'une France en déclin, complainte désadaptée puisque que nous faisons partie des pays les plus riches du monde.
Au-delà de cette analyse électorale, peut-on analyser plus profondément ce qui s’est passé ?
Il s'est formé sous nos yeux, en très peu de temps, ce que nous nommerons un « collectif », un groupement humain cohérent et pouvant persister. On peut définir ce collectif comme un ensemble de personnes interdépendantes et interagissantes, ayant un sentiment d'appartenance au groupe, en rapport avec un enjeu politique et économique. Cette appartenance s’est décidée en quelques mois, au cours de la campagne électorale qui a permis de formuler explicitement un référent doctrinaire. Ce collectif avait pour fonctions de réaliser les tâches liées à l'organisation de l'élection.
Après la réussite de celle-ci, le collectif a fortement évolué. Son organisation actuelle est fortement hiérarchisée, puisqu'elle va du gouvernement de l’État français jusqu'au simple sympathisant indépendant en passant par un parti politique en voie de constitution. Il est intéressant de voir comment un collectif puissant peut se constituer en peu de temps.
Comment cela s'est-il passé ? Quelle relation s'est tissée entre une partie de la population, la personnalité du candidat et la philosophie politique proposée ?
2. Identification d’une classe sociale ?
Nous ferons l’hypothèse qu’une partie de la population s’est reconnue et s’est intégrée dans un collectif mouvant qui s'est structuré autour d'une offre politique.
De qui s’agit-il ? Il s’agit d’une population jeune, diplômée et progressiste, urbanisée, d'un niveau culturel élevé et qui est aisée financièrement. Sur le plan professionnel, ce sont des ingénieurs, des enseignants, des cadres, des professions libérales, des chefs d’entreprise. C’est une population de travailleurs riches, jeunes, de niveau élevé, avec une forte proportion féminine.
Cela correspond aux 34 % de français qui, dans le repérage traditionnel droite-gauche, se déclarent « modérés » (selon l’enquête Cevipof Ipsos-Sopra Steria, Fondation Jean-Jaurès, Le monde, 2017) et à 20 % de la population active.
Les débats de la présidentielle ont conduit ce groupe à se reconnaître. Alors qu’il existait sur le plan social et économique, il restait jusqu’alors mal identifié et ne se définissait pas bien sur le plan idéologique.
La campagne présidentielle a produit une formulation idéologique et elle a permis à ce groupe de se poser comme classe sociale, c’est-à-dire comme un très large collectif qui se reconnaît comme tel, partage des intérêts et une idéologie commune.
On pourrait définir ce groupe comme une bourgeoisie non traditionnelle, jeune, ouverte et optimiste. Elle est réaliste sur le plan économique tout en voulant un progressisme social et culturel. Elle valorise la réussite par le travail, l’intégration sociale, l’égalité entre les sexes. Elle s’oppose à la droite traditionnelle possédante et porteuse des traditions catholiques et culturellement réactionnaire. On peut y voir la diffusion des idées néolibérales au sein de la bourgeoisie montante, jeune et diplomée, qui a commencée dans les années 1970-80 et n'a cessé de gagner en influence.
Luc Rouban, enquête électorale française, Cevipof, 2017.
3. Le positionnement politique d'Emmanuel Macron
Le positionnement politique s’est nettement formulé au cours de la campagne présidentielle. Il a pu se définir par opposition aux deux projets populistes de droite et de gauche, tout comme à celui de la droite traditionnelle. Cette opposition a amené une délimitation politique visible et assumée vis-à-vis des classes populaires comme avec la bourgeoisie réactionnaire.
Sur le plan politique, ce groupe s’est opposé aux projets populistes, c'est-à-dire :
- à l’autoritarisme et au dirigisme
- à la fermeture et au repli nationaliste
- au passéisme et au pessimisme
et ce, à la fois sur les plans politique, culturel, social et économique.
On a assisté à un choc entre le libéralisme élitiste égalitaire, les souverainismes populaires et la droite réactionnaire dont est sorti vainqueur le mouvement qui s'est nommé « En marche ». La campagne présidentielle a permis une décantation philosophique et idéologique nette.
Définissons maintenant, autant que faire se peut, le projet de philosophie politique qui a été présenté.
Le programme d’Emmanuel Macron et de son parti « En marche » conjugue trois libéralismes : le libéralisme économique, le libéralisme culturel et le libéralisme politique, à quoi s’ajoute une volonté d’ouverture et de rayonnement international de la France. Il y a là une philosophie politique cohérente qui peut servir de ciment à un collectif humain stable.
Le libéralisme proposé est un libéralisme égalitaire qui veut combiner la liberté et l’égalité dans une théorie de la justice sociale. Son représentant le plus connu, John Rawls, considère qu’une société juste doit réaliser les deux principes suivants : donner des libertés de base égales pour tous et limiter les inégalités économiques de façon à permettre le premier principe.
Dans le discours de Lyon prononcé le 4 février 2017, Emmanuel Macron a précisé son programme. On y trouve :
- La défense des libertés de base : de conscience, de travailler, d’entreprendre, d’innover et d’association.
- La défense de l’égalité des chances par l’éducation des enfants, la formation continue des adultes par la parité et par des mesures antidiscriminatoires dans les entreprises.
- La correction de la situation des plus désavantagés avec l’augmentation des minima sociaux (l'allocation vieillesse et adulte handicapé) et les mesures pour les sans-abri.
- La création d’un système universel des retraites et d’une assurance chômage universelle qui opère une égalisation des statuts.
Enfin, Emmanuel Macron a mis en évidence l’impossibilité de se soustraire à la mondialisation et de réformer localement une nation par sa fermeture. Sur le plan international, il est fermement pro-européen et décidé à ce que la France joue un rôle sur la scène mondiale.
Il s'est ainsi mis en place une offre politique nouvelle et originale qui a rencontré l'intérêt de la classe de la population que nous avons tenté de définir plus haut. Pour le résumer en peu de mots, nous dirons un libéralisme dynamique égalitaire et progressiste en rupture avec le libéralisme égoïste et réactionnaire traditionnel.
4. Les cent premiers jours du gouvernement Macron
Les contradictions internes à ce programme politique se sont faites sentir immédiatement, dès les premières décisions prises dans les mois qui ont suivi l'élection. On ne peut à la fois (le fameux « en même temps ») diminuer les recettes fiscales de l’État et maintenir les dépenses, ce qui s’est traduit par la crise vis-à-vis de l’armée, la diminution de l’allocation logement, les restrictions vis-à-vis des collectivités, etc. Les mesures fiscales en faveur du capital productif, certes favorisent l’investissement, mais favorisent aussi les 1 % les plus riches qui précisément investissent. Si on favorise les plus riches, on accroît les inégalités et le sentiment d'injustice, même si ce n'est pas le but.
Pour reprendre les termes d’Edvy Plenel : « réduire la dépense publique et en même temps relancer l’économie ; réformer le marché du travail et en même temps donner de la sécurité aux salariés et aux chômeurs ; mener une politique de réformes dérégulatrices et en même temps réduire le déficit budgétaire ; atteindre les 3 % du PIB de déficit public et en même temps baisser massivement les impôts ; favoriser la justice sociale et en même temps défiscaliser les plus riches ; sauvegarder l’environnement et en même temps protéger la finance dérégulée. La liste n’est pas exhaustive et les contradictions se chevauchent aisément les unes les autres » (Edvy Plenel, Trois mois de Macron sous l’œil de Médiapart).
Sur le fond, il y a une contradiction entre le libéralisme économique (liberté d'entreprendre et propriété privée du capital productif) et le libéralisme politique (liberté et égalité pour tous les citoyens), car le libéralisme économique accroît inégalitairement les richesses et provoque des injustices ; pas seulement sur le plan matériel, mais aussi sur le plan du pouvoir et de la capacité d’action de chacun.
Si on rentre dans le détail, là où le diable se niche généralement, on remarquera qu'il y a eu une inversion du calendrier. Le projet était de renforcer l’attractivité et le potentiel productif du pays, ce qui permettrait de réduire le déficit, pour ensuite faire une baisse des dépenses. Or, ce n'est pas ce qui se passe. C'est d'abord la consolidation budgétaire qui a été mise en place. Ce détail de calendrier fait que de la double inflexion dynamique et égalitaire, il ne reste rien. On est typiquement dans une politique d’inspiration néolibérale qui diminue les dépenses publiques et choisit un ajustement par l’austérité.
Une autre politique est-elle possible en restant dans le système économique productiviste actuel et la concurrence régnant entre les États ? Ce n'est pas sûr. Prenons l'exemple de la suppression de l'Impôt de solidarité sur la fortune, l'ISF. Je me réfère ici à Éric Pichet, et son article La taxation sur la fortune disparaît en Europe, mais revient dans le débat aux États-Unis. Il écrit :
Dans un espace économique de libre circulation des hommes et des capitaux, le faible rendement de l’impôt sur la fortune et surtout le coût de l’expatriation des capitaux qu’il génère a eu raison d’un impôt parfois plus que centenaire (1892 pour les Pays-Bas et 1893 pour l’Allemagne). Si le coût de la collecte de l’ISF était modeste (autour de 2 % des recettes, selon le Conseil des prélèvements obligatoires), j’ai montré dans une étude parue en 2007 et actualisée en 2016 que le manque à gagner de l’expatriation des patrimoines, indéniable mais très difficile à estimer, était de deux ordres : budgétaire (pour les finances publiques), et économique (pour l’économie française).
Selon ses estimations, depuis sa création en 1988, l’ISF a généré une expatriation légale de capitaux supérieure à 200 milliards d’euros représentant en 2017 (dernière année de perception) une perte de recettes fiscales de l’ordre de 7,5 milliards d’euros par an, soit supérieure à des recettes de 5 milliards d’euros. Le départ de ces capitaux a privé l’économie française de dizaines de milliers d’emplois et réduit la croissance d’environ 0,2 % de PIB chaque année. En supprimant l’ISF et écartant la possibilité de le rétablir dans l'immédiat malgré certaines revendications, le président Emmanuel Macron n’a donc fait qu’appliquer une logique budgétaire et économique déjà suivie par nos voisins. Il a toutefois annoncé, lors de sa conférence de presse sur les conclusions du grand débat national, que l'efficacité de cette réforme sera évaluée en 2020.
Dans l'espace de libre circulation et de concurrence fiscale, les capitaux vont là où la taxation est moindre. Pour que cela ne se produise pas, il faudrait une harmonisation fiscale et une éradication des paradis fiscaux, ce qui n'est pas pour demain.
5. Contestation, « gilets jaunes » et « grand débat »
La réponse à la politique économique menée par le gouvernement d'Emmanuel Macron se fait en ce moment (novembre 2018 à avril 2019) avec la révolte des « gilets jaunes ». Ce mouvement agrège une diversité politique qui, sur le graphique de Luc Rouban ci-dessus, constitue une bande horizontale qui va de Mélenchon à Le Pen, avec, au milieu, une masse d'abstentionnistes devenus méfiants envers toute représentation politique ou syndicale. Méfiance aussi envers les médias traditionnels auxquels ils reprochent -à juste titre- de les rendre invisibles.
Les « gilets jaunes » (mis à part les extrêmes) rassemblent une partie des Français moyens qui ont effectivement disparu des médias et des préoccupations politiques au profit des minorités, qu'elles soient aisées ou marginales. Le « en même temps » macronien n'ayant pas eu lieu et le manque de représentation de la France moyenne devenant criant, la révolte gronde.
Le français moyen selon l’Insee en 2017 :
- En France, 11,6 millions de personnes font partie de la classe « médiane » en termes de niveau de vie.
- Les personnes appartenant à cette catégorie sont proches des ménages « modestes » en termes de diplôme ou de vision de l’avenir.
Pour une version plus ludique et en chanson, on peut écouter Sheila en 1968, « Petite fille de français moyen » (https://www.youtube.com/watch?v=alTJcNO1p4s). Ce français moyen, présent même en chanson à ce moment-là, a pour ainsi dire disparu des radars politiques, alors qu'il subit les effets du néolibéralisme concurrentiel. Il s'ensuit nécessairement un déclassement et mécontentement.
Dans la population française, 48 % des travailleurs sont employés ou ouvriers. Ils ont moins voté que les autres et ne sentent pas représentés par le gouvernement actuel. Ils ont été touchés par la précarisation et l’intensification du travail, ainsi que par la baisse des dépenses publiques et la hausse de certaines taxes.
La brièveté du mouvement, l'absence d'une reprise politique sérieuse, montrent que le problème social, d'une répartition équitable des richesses, n'est plus à l'ordre du jour. Le clivage droite/gauche autour de la question de plus ou moins de justice sociale a disparu. Ce qui agite la majorité des citoyens en France et se traduit sur le plan politique par des partis nettement identifiables, c'est le clivage entre le néolibéralisme (défendu par la République en Marche) et le nationalisme (prôné par le Rassemblement National). Du coup le problème de la pauvreté, des difficultés au quotidien renforcées par un service publique insuffisant, du chômage chronique, s'exprime dans la rue.
Les partis sont mortels, mais les familles politiques demeurent sur la longue durée. Nous sommes passés dans un nouveau type de clivage fondamental entre libéraux et nationalistes (Gilles Richard Interview 13/08/2019).
Effectivement, le nouveau grand clivage politique, celui qui mobilise l'opinion et, donc, se joue dans les élections, se fait entre le néolibéralisme (affairiste, international, dérégulateur) et le national populisme (préservation de l'identité, maîtrise des frontières et des migrations). Les problèmes, pourtant cruciaux, d'une économie capitaliste dérégulée avec ses effets de pauvreté et celui des dégâts écologiques, passent au second rang et sont l'apanage de partis minoritaires. Il y a là une menace pour la démocratie, car le refoulé du politique ressurgit dans la rue.
Conclusion très provisoire
Selon nous, le philosophe ne doit pas participer à la politique, mais en être l'observateur critique, ce qui lui permet d'éclairer le paysage masqué par le brouillard idéologique et d'indiquer les choix possibles pour les citoyens.
Le problème de fond de la régulation du libéralisme économique est passé au second plan. Dès les premières actions menées, la politique d'Emmanuel Macron s'est située dans un néolibéralisme qui diminue les régulations pour stimuler l'économie, mais sans apporter de correctif social fort. Dans ce début de quinquennat, le gouvernement ne tient pas la promesse d'un libéralisme égalitaire, qui a séduit l'électorat en donnant l’espoir d’une société plus dynamique et « en même temps » plus juste.
L'adhésion et le sentiment d'appartenance au collectif constitué par le mouvement « En Marche » ont été motivés par une nouveauté dans la philosophie politique libérale : un dynamisme novateur associé à une égalité des chances. Le collectif qui s’est nouvellement créé va-t-il tenir, si cette spécificité disparaît ?
Le mouvement de fronde des « gilets jaunes » est apparu fin 2018. Il a été motivé par la baisse du pouvoir d'achat des classes populaires et moyennes et par un déficit de représentation politique. Il s'en est suivi un mouvement de contestation massif auquel le président a tenté de répondre, quoique sans modifier sa politique sur le capital et sur la compétitivité. Ce qui se justifie par le fait que la France est dans un environnement capitaliste mondialisé en concurrence permanente.
Aujourd'hui (2017-2019), les questions de l'identité culturelle, de la juste répartition des richesses, de la préservation de l'environnement, ne trouvent qu'un écho politique bien trop limité par rapport à l'importance qu'elles revêtent.
Bibliographie :
PICHET Éric. La taxation sur la fortune disparaît en Europe mais revient dans le débat aux États-Unis. The Conversation. 2019. https://theconversation.com/la-taxation-sur-la-fortune-disparait-en-europe-mais-revient-dans-le-debat-aux-etats-unis-115775
Rawls J., Théorie de la justice, Paris, Éditions Points, 1997.
Rawls J., Libéralisme politique, Paris, PUF, 1995.
RICHARD Gilles. Y a-t-il encore un grand parti de droite ? France Culture. 2019. https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-dete/y-a-t-il-encore-un-grand-parti-de-droite
SAINTE-MARIE Jérôme. Emmanuel Macron incarne la réunification de la bourgeoisie. L'humanité. 2017.
MARTIN Virginie. La marche confirmée de la gauche vers sa gentrification. The conversation. 2017. http://theconversation.com/la-marche-confirmee-de-la-gauche-vers-sa-gentrification-78103
PLENEL Edwy et La rédaction de Médiapart. Trois mois de Macron sous l’œil de Mediapart. Médiapart . 2017. https://www.mediapart.fr/journal/france/090817/trois-mois-de-macron-sous-l-oeil-de-mediapart.