Philosophie et actualité
La revue Philosophie, Science et Société propose une réflexion philosophique dans un langage clair et accessible. Elle publie des articles conformes aux standards de la recherche universitaire, des articles didactiques et de courtes notes d'actualité. L'audience est internationale. La consultation du site a été en moyenne de 1 500 000 pages par mois en 2023. La philosophie proposée ici est rationnelle et réaliste. Elle concerne le Monde, l'Homme, la Société, les Sciences et l'Histoire des idées. En matière humaine, sociale et politique, elle reste neutre et distanciée, espérant ainsi gagner en crédibilité. Voir les mentions légales
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- Écrit par : Patrick Juignet
L’importance de la théorie des ensembles dépasse la seule mathématique pour embrasser également la logique - et donc, le raisonnement philosophique. Dans cette théorie, l’axiome de compréhension restreinte implique un présupposé qui a un effet sur les raisonnements philosophiques s’appuyant sur la théorie des ensembles. La théorie de Cantor constitue le socle de l'édifice mathématique tel qu'il a été rebâti par Russell et Whitehead. Cependant, un écueil l'a un moment mise en échec : le paradoxe de Russell. Il découle de la question suivante : l'ensemble des ensembles n'appartenant pas à eux-mêmes appartient-il à lui-même ?
Pour dépasser le paradoxe de Russell, il faut être plus restrictif que Cantor dans la façon de construire un ensemble et en restreindre la compréhension. Une nouvelle axiomatique va émerger : ce sera l’axiomatisation ZF, pour Zermelo-Fraenkel, que la postérité retiendra sous le terme de théorie ZFC, car on y associe l'axiome du choix.
Lire la suite : La théorie des ensembles et son utilisation philosophique
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- Écrit par : Patrick Juignet
Notre Univers mathématique, sous-titré Enquête de la nature ultime du Réel, qui date de 2014, commence par la question : qu’est-ce que la Réalité ? Entre réel et réalité, il n’y aurait pas de différence pour Max Tegmark, il n’existerait que la réalité empirique. La distinction d'un Monde en soi, tel qu’il est hors de toute connaissance, ou bien n’est pas faite par l'auteur, ou bien est récusée implicitement (l’idée d’une chose en soi avancée par Emmanuel Kant serait dépourvue de sens).
Pour donner une idée de la conception avancée, nous allons retranscrire ci-dessous un tableau récapitulatif de l’auteur.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Le terme d'algorithme, presque inconnu il y a quelques années, est passé dans le langage courant. Il désigne une suite de règles qui commandent des opérations logico-mathématiques visant à obtenir un résultat interprétable.
Cette définition simple et assez juste cache bien des pièges. La liste de règles ne s'applique pas à rien, mais à une base de donnée et de plus elle est (pour utiliser un terme philosophique) téléologique, c'est-à-dire orientée vers un but : elle vise à obtenir un certain type de résultat lorsqu'on l'applique. Enfin, le résultat est interprétable par celui qui connaît ces deux aspects de la constitution de l'algorithme. Si on tient compte de ces considérations tout se complique singulièrement en ce qui concerne l'intérêt et l'utilisation d'algorithmes dans le champ humain et social.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Selon John Locke, les idées correspondent à « tout ce qui est l’objet de notre entendement lorsque nous pensons ». Les idées s’interposent-elles entre l’esprit et l'environnement concret (notre perception des choses étant biaisée par les idées), ou correspondent-elles à la manière dont les objets extérieurs apparaissent à notre esprit ? Dans le premier cas, notre entendement est faussé par les idées, car nous ne pouvons pas vérifier leur ressemblance avec l'environnement concret. Inversement, si les idées correspondent à la manière dont les choses se présentent à notre esprit, elles sont une source fiable d'information. Dans le premier cas, un doute sceptique s'installe et dans le second cas c'est l'option empiriste qui prévaut : il existe un environnement concret extérieur à notre esprit et la perception nous permet de le connaître.
Philippe Hamou distingue divers emplois du mot idée, terme dont l'acception est réputée très floue chez Locke. Il distingue une définition empiriste (l’idée comme l’effet de l’impression d’un objet sur nos organes sensoriels), une définition sémiotique (l’idée comme signe d’un état du monde), et une définition purement phénoménale (l’idée comme état de conscience, manière d’être affecté).
Les sept articles d'auteurs différents réunis dans l'ouvrage proposent un débat sur Locke et son Essai sur l'entendement humain autour du thème idées, perception et réalité. Ils articulent l'approche historique et contextuelle, qui vise à restituer l’intention philosophique de Locke avec une approche qui pose le problème en général. L'histoire n’exclut pas la prise en compte de la logique interne des problèmes et les auteurs montrent que l'on peut articuler reconstruction historique et reconstruction rationnelle.
Philippe Hamou, Idées, perception et réalité. Essais sur Locke, Ithaque, Paris, 2021.