Écrit par : Patrick Juignet

L’étymologie latine immanere, qui signifie « demeurer en », fait bien comprendre le sens. Est immanent ce qui appartient à l’objet considéré. Une cause, un facteur, une caractéristique, s’ils sont immanents, ne sont ni extérieurs ni indépendants de ce que l’on considère. Ils en font partie intrinsèquement.

En philosophie, l'immanence s'oppose à la transcendance. Pour l’immanentisme, le Monde procède de lui-même, il est autonome, ce qui est l’inverse des doctrines transcendantes pour lesquelles le Monde serait réglé par quelque chose d’autre que lui ou aurait été créé par une entité qui n'en ferait pas partie.

Par exemple, la philosophie de Baruch de Spinoza est fondée sur une ontologie de l’immanence dans laquelle « Dieu » est intégré dans le monde ; il est la rationalité et le vouloir vivre qui animent les choses. Pour Arthur Schopenhauer, la « Volonté » est immanente au monde.

Pour Emmanuel Kant, est immanent ce qui est situé dans les limites de l’expérience possible et transcendant ce qui est au-delà de toute expérience possible et, par là, demande des hypothèses métaphysiques.

En termes contemporains, l'ontologie de l’immanence considère que le Monde existe de lui-même, sans supposer d'intervention, force, cause, etc., extérieure à lui. L’immanence est rationnellement conséquente avec l’idée du Monde comme totalité.