Une théorisation systémique tient compte de l'ensemble des interactions entre les facteurs intervenant dans un objet d'étude. Elle les hiérarchise et les articule entre eux en tenant compte de la finalité de l'ensemble. Si c'est possible, elle en propose un modèle formalisé sous forme d'un système d'équations.
Les systèmes sont des constructions théoriques, des modèles. Appliqués à un champ de la réalité, ils constituent ainsi un objet de la connaissance, qui est alors qualifiée de systémique (comme la biologie systémique). Cet abord tente de considérer l'ensemble des interactions existantes et non des chaînes causales isolées. Cette manière de penser s'oppose à la méthodologie analytique et réductionniste habituellement appliquée dans les sciences.
Ludvig von Bertalanffy a soutenu l'idée que l'on pourrait trouver des lois communes à tous les systèmes, indépendamment du domaine scientifique concerné. Dans la période 1950-1980, la « systémologie générale » devint un projet collectif avec une société savante internationale qui lui est attachée.
La question ontologique posée par les systèmes (parfois nommés structures) est celle de savoir s'il y correspond une organisation présente objectivement dans le monde. Dans cette perspective, on peut, soit considérer que le réel possède une puissance organisatrice, soit supposer que la réalité se structure dans des ensembles interactifs formant des totalités indissociables.
Si le monde présente une organisation (en général ou en particulier dans certains champs de la réalité), alors la façon la plus intéressante et prometteuse de l'étudier, c'est d'utiliser des modèles systémiques.