Les termes culture et civilisation ont eu des significations fluctuantes, plus ou moins confondues. Il convient de référencer l'usage des termes qui varie selon les époques, selon les langues et selon les auteurs.
Dans une acception restreinte, on désigne par culture la vie religieuse, intellectuelle, artistique, et le style d’un groupe social. La culture associe les arts (la musique, la peinture, la littérature, la danse, le cinéma, le théâtre), les savoirs (la philosophie et les sciences dans les sociétés avancées), les pratiques du quotidien (manière de s’habiller, de parler, les parures, l’art culinaire, les sports), les techniques. La culture inclut les normes sociales et les attentes qui régissent le comportement acceptable au sein d'un groupe, les mœurs. Le domaine est immense.
L’idée de culture renvoie à un ensemble stable de mœurs, de croyances, de savoirs, et à l'usage d'une langue. C'est une configuration singulière, cohérente et reconnaissable qui la différencie des autres. L'anthropologie culturaliste insiste sur la diversité des cultures. Dans une même société, il existe des sous-cultures, des contre-cultures, des particularismes culturels. Les cultures sont historiques, elles évoluent dans le temps et se diversifient dans l'espace géographique. Avec la modernité, une culture de masse mondialisée se répand sur toute la planète.
La culture dans une acception large, universaliste, correspond au processus d'humanisation, elle spécifie l'Homme comme le note Emmanuel Kant au début de l’Anthropologie du point de vue pragmatique. Cette façon de voir a été reprise par Ernst Cassirer et par l’anthropologie culturelle récente. L'anthropologie a été définie comme « science sociale et culturelle de l’homme » par Claude Lévi-Strauss. Dans ce cadre la culture donne à l’Homme sa spécificité. Dans ce cas, il s'agit d'un processus civilisationnel humanisant. Au sens large et dynamique, la culture se confond avec le processus civilisationnel. C'est ce qui permet l'acquisition d'un statut d'humain par l'intégration de loi et règles pour régir les relations, l'entrée dans un espace social organisé qu'elle contribue à former.
Dans ce dernier cas, on a affaire à un processus très général d'anthropisation. L'humanité (l'humanisation) viendrait d'un éloignement des automatismes et du pulsionnel pour entrer dans une vie régulée qui confère l'appartenance à un groupe social. L’entrée de l’Homme dans le processus de civilisation/culture se ferait par le langage et grâce à une pensée ordonnée qui produit des distinctions fondatrices et des règles de base. Une Loi commune, un ordre symbolique, érigeant des interdits (inceste, violence) et des prescriptions (règles de mariage, respect des autres). Des rituels marquent la transition.
Un courant de pensée né au milieu du XIXe siècle tente de faire reconnaître la spécificité de la culture. Cette approche met l'accent sur le rôle central de la culture dans la formation des attitudes, des valeurs, des conduites propres aux humains et sur la spécificité des institutions par rapport à l'environnement dit naturel (non modifié par l'action humaine).
Voir : Nature