Lumières (définition)
« Lumières », « Enlightenment », « Aufklärung », « illustracion », « Illuminismo » : ces termes de différentes langues européennes désignent un vaste mouvement culturel présent en Europe durant le XVIIIe siècle. Ce mouvement intellectuel vise à diffuser l'esprit critique et à changer la façon commune de penser dans les domaines du politique, du religieux, de la morale, des sciences et de la philosophie. Nous nous limiterons ici à la dimension philosophique.
La philosophie commence s'individualiser comme discipline bien qu'elle reste peu distincte de l'idéologie. De telle sorte qu'au XVIIe siècle s'est créé un mouvement « antiphilosophique », considérant les philosophes comme des insoumis qui veulent ruiner l'Ancien Régime, caractérisés par la lourdeur de la pensée et l'esprit de sérieux.
La première génération ayant contribué à la philosophie des Lumières (Bayle, Thomasius, Fontenelle, etc.) s'est d'abord préoccupée de lutter contre les superstitions et l'obscurantisme. Il s'agissait de faire valoir le droit à penser librement et de lutter contre l'absolutisme politique et religieux. L'ambition de ces auteurs était aussi de contribuer à l'augmentation et à l'extension du savoir.
La seconde génération (Kant, Diderot, Montesquieu, etc.) a poursuivi dans cette voie. Cependant, elle a aussi porté les recherches philosophiques vers l'Homme envisagé d'un point de vue empirique.
Le Siècle des lumières a légué des idéaux tels que la valeur de la raison, de la science et la reprise actualisée de l’humanisme, ce qui a provoqué une rupture dans l’histoire philosophique de l’humanité. Il a voulu rendre le savoir accessible à tous, par exemple avec les Encyclopédies dont la plus célèbre est celle de Diderot et D'Alembert (L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers a été éditée en France de 1751 à 1772).
Emmanuel Kant noté en 1790 que les discours idéologiques et religieux produisaient des dogmes contribuant à la « minorité » intellectuelle des individus, produisant une « incapacité de se servir de son intelligence sans être dirigé par autrui ». Il a rétorqué : « Sapere aude ! » (pense par toi-même, aie le courage de te servir de ta propre intelligence) dans Qu’est-ce que les Lumières ? L'idée est évidemment de défendre le droit à l'autonomie intellectuelle pour chacun.