Écrit par : Patrick Juignet
Catégorie : Vocabulaire philosophique

Nous prendrons ici le terme environnement au sens large désignant ce qui entoure l'Homme à titre individuel et/ou collectif (l'espèce humaine). Il n’y a pas d’individu isolé, clivé, solipsiste, c’est là une fiction sans fondement. Les Hommes sont traversés par leur environnement qu’ils façonnent en retour. Ils sont en constante interaction avec ce qui les environne.

L’homme vit d'abord et surtout dans un environnement humain et social. Autrement dit, les effets de pensée et de langage dont il est capable à titre individuel sont aussi ceux des autres. Il rencontre la pensée et le langage des autres qui vont contribuer à la sienne. Plus largement, c’est la culture et le savoir existant qu’il accueille et auxquels il contribue. Cet environnement social est fait d'interactions, de dépendances, des hiérarchies, qui préexistent à l'individu qui lui-même y contribue par ses actes. Une série de boucles interactives se constitue entre individus et société.

Le plus simple des actes finalisés dont le but est d’obtenir un résultat doit s'intégrer et interagir avec l'environnement social. Toute action humaine est en interaction avec l'environnement socioculturel.

L'environnement dit « naturel » est constitué par l'écosystème terrestre (ou plus précisément par les divers écosystèmes en interaction sur Terre). Cet écosystème terrestre, tel qu'il est au terme d'une longue évolution, permet aux humains de vivre. Au plus simple, les humains ont besoin d’air dans leur environnement naturel, car une interaction évidente a lieu : la respiration. Elle aboutit à une absorption de l’oxygène et un rejet de gaz carbonique. Pour vivre, les humains dépendent des équilibres écologiques permettant la formation continue d'oxygène sur Terre, ainsi que le maintient d'une température supportable, la permanence du cycle de l'eau, etc.

L'espèce humaine est incluse et participe ontologiquement à son environnement terrestre, mais ce n'est pas une espèce animale spontanément adaptée à l'écosystème existant. C'est même exactement l'inverse : elle adapte l'écosystème à ses besoins. L'Homme seul ou en petit groupe survit difficilement dans l'écosystème naturel. Il a donc, à partir du Néolithique, entrepris de le transformer. Cette transformation incessante pose de nos jours des problèmes.

Les transformations se sont intensifiées avec l'industrie dont le développement massif s'est produit sans tenir compte des conséquences produites sur l'écosystème terrestre. C'est évidemment une affaire collective. Les modifications viennent de l'espèce entière et elles sont d'une telle ampleur qu'on a pu parler d'anthropocène.

Les déséquilibres provoqués dans l'écosystème planétaire contemporain ne peuvent être négligés, car l'espèce humaine étant incluse dans cet environnement terrestre immédiat, elle en dépend.  Les déséquilibres, comme le réchauffement climatique, sont issus d'un développement industriel massif insoucieux de ses conséquences, ce qui est une affaire idéologique liée à des intérêts économiques et de puissance étatique.