Au premier chef, la nature désigne ce qui entoure l’Homme et au sein de quoi il vit. Cet entour est, dans la plupart des civilisations, conçu comme extérieur et différent de la culture. Dans l’usage ordinaire contemporain, le terme de nature vise ce qui, sur Terre, échappe encore à l’artificialisation.

On retrouve cet usage dans le naturalisme en littérature et en peinture et  dans les études savantes « naturalistes », comme la botanique, la minéralogie, la zoologie, etc. On parle d'« histoire naturelle » au XIXe siècle avec Carl von Linné, Georges-Louis Leclerc de Buffon et Jean-Baptiste de Lamarck.

Une idée centrale constamment évoquée concernant la nature est celle d’un développement spontané des êtres vivants, d'un dynamisme,  ce qui se retrouve dans le grec ancien phusis traduit en latin par natura. La nature est, dans les cultures traditionnelles, perçue de façon magico-religieuse comme une entité vivante, surpuissante, dotée d’une volonté (bonne ou mauvaise), et associée à l'animisme. 

Actuellement, des courants de pensée bien différents coexistent.

1/ Le naturalisme rationaliste pour lequel la nature est tout et est régie par une détermination autonome. On l'a d'abord étudiée sous le vocable de philosophie naturelle. La révolution mécaniste du XVIIe siècle a sécularisé le Monde. En définissant la nature par opposition au surnaturel, ce naturalisme a étendu la nature à la totalité du Monde. Il défend un causalisme matérialiste réducteur.

2/ Le vitalisme et l'animisme doctrine pour lesquelles tous les êtres vivants, ainsi que les éléments de la nature, possèdent une âme ou une essence spirituelle. Dans cette perspective, la nature est habitée par des esprits ou des divinités, et elle est traitée avec respect et vénération. Dans la version panthéiste Dieu est présent dans la nature ou se confond avec elle. La nature considérée comme sacrée se retrouve parfois comme source affective du projet écologiste.

3/ Dans la littérature la Nature est considérée comme tantôt favorable, hostile. Sigmund Freud, dans Malaise dans la civilisation, considère que c'est à cause des dangers dont la nature nous menace s'est créé la civilisation. Arthur Schopenhauer voit la Nature comme un champ de bataille ou grouillent des êtres tourmentés qui ne subsistent qu'à se dévorer les uns les autres.

4/ La Nature, peut à l'inverse, être l'objet d'une valorisation. Ce fut le crédo romantique avec Friedrich Schelling et Goethe. Pour Jean- Jacques Rousseau la nature est un refuge contre les maux de la civilisation. Tolstoï oppose la nature à la société industrielle corrompue. Henry David Thoreau, voit la nature comme un moyen de s'échapper aux contraintes de la société. Société et nature sont mises en opposition.

Dans de nombreux cas le terme de nature, peut être utilement remplacé par d’autres, plus appropriés et plus précis. Par exemple pour désigner la totalité par celui de Monde, pour ce qui est connu par celui d’Univers, pour ce qui entoure Humanité par celui d’environnement. L'environnement terrestre tel qui s'explique scientifiquement par la formation des écosystèmes distribués dans la biosphère, la géosphère, et l’atmosphère.

Pour ce qui est des enjeux ontologiques et métaphysiques, voir l'opposition nature-culture.