Écrit par : Patrick Juignet
Catégorie : Vocabulaire philosophique

De manière relativement arbitraire, nous avons choisi le terme de mental pour désigner les représentations de tous types (images, sons, langage), le vécu (sentiments, états d’âme), des activités (croire, vouloir, espérer), en tant qu’ils sont conscients et perçus. Le mental a un caractère factuel, il est perçu empiriquement par chacun, sous forme du pensé ou de l’éprouvé.

Ces aspects qui sont assez souvent qualifiés de subjectifs, constitueraient le monde intérieur, l’âme, ou bien l’esprit ou encore le psychisme. Lorsque le mental est assimilé à l’esprit, ce dernier a le statut ambigu de support-sujet du mental. La philosophie de l’esprit y place des qualia ou ressentis associés à des expériences perceptives, sensations corporelles (douleur, faim, plaisir, etc.) ainsi que des émotions, connaissables par intuition directe.

Pour notre part, nous n’utilisons aucun de ces termes préférant celui de mental, tel que défini plus haut. Quant à celui de psychisme, nous lui réservons un autre emploi : désigner l’entité supposée produire tout cela (et aussi bien d’autres choses : voir la définition du psychisme). La distinction qui joue ici est celle entre empirique descriptible (le mental) et non empirique et seulement théorisable (le psychisme).

Les aspects mentaux évoqués ont pour caractère principal d’être produits. Ils ont une existence transitoire et ne sont assignables à aucun lieu. Ce sont les résultats de l’activité psychique, activité avec laquelle ils ne doivent pas du tout être confondus. Le mental est généré pour sa plus grande part par l'activité psychique et, pour ce qui est de la pensée, par l'activité cognitive et représentationnelle.

Les faits mentaux sont des faits d’un type particulier qui n’ont aucun privilège par rapport à d’autres faits. Ils donnent des indications limitées et assez peu fiables sur le fonctionnement psychique, ce qui, sans la réduire à néant, limite considérablement les possibilités de l’introspection. Lorsqu'ils manifestent une pensée rationnelle, ils prennent une tournure langagière et formalisée.