Revue philosophique

Le terme phénomène, qui vient du latin phaenomenon, a été emprunté au grec φαινόμενον (apparence) et il désigne ce qui nous apparaît du monde environnant. Cette définition sous-entend implicitement une différence entre ce qui est perçu par l'expérience sensible (les phénomènes) et l'être véritable. Au moment de l'apparition de la philosophie moderne (au XVIIe siècle avec Descartes et Leibniz), le terme de phénomène en est venu à désigner les faits empiriques.

Emmanuel Kant a signalé dans la Critique de la raison pure que nous connaissons la réalité par l’expérience qui est « un composé de ce que nous recevons des impressions sensibles et de ce que notre propre pouvoir de connaître produit de lui-même ». Dans une acception moderne, on définira donc le phénomène comme un donné empirique dont l’existence est attestée par l’expérience.

Les faits sont toujours construits grâce à la mise en œuvre de l’expérience. Le terme « fait » est équivalent à phénomène, mais, de nos jours,  on le réserve aux phénomènes vérifiables, contrôlés et précis, grâce à une enquête empirique sérieuse, ou par l'expérimentation pour les faits scientifiquement établis. De tels faits sont dits objectivables.

Les faits scientifiques sont des faits objectivables présentant des caractères particuliers : ils doivent être décrits sans équivoque, si possible reproductibles, survenir dans des conditions précises et, mieux encore, mesurables. Les diverses sciences construisent divers types de faits (physiques, chimiques, biologiques, etc.). Ces faits sont générés par divers processus, dont la théorie donne les lois ou propose des modèles selon les cas.

L’ensemble des faits constitue la réalité.