Écrit par : Patrick Juignet
Catégorie : Vocabulaire philosophique

Le terme français connaissance vient du vieux français conoistre qui date du XIe siècle. Ce dernier dérive du latin cognescere et noscere, qui veulent dire indistinctement apprendre, connaître et savoir. Savoir dérive du latin sapere et sapio qui signifient avoir du goût, de l'intelligence, de la prudence. Dans le langage courant, connaissance et savoir sont plus ou moins synonymes.

Il est cependant intéressant de distinguer le processus actif de production, que nous nommerons la « connaissance », de son résultat statique, que nous appellerons le « savoir » ou « savoir acquis ». Il s'agit de faire jouer la différence entre l'action et son résultat, ce qui revient à dire que la mise en œuvre d'une connaissance produit du savoir. Une fois acquis le savoir peut être transmis.

La connaissance est un rapport actif au monde environnant qui vise à s’en faire une représentation et à l’expliquer. Cette activité associe généralement l’action et la réflexion, et un certain degré de décentration. Il existe divers types de connaissance de qualité variable : une connaissance est plus ou moins efficace, plus ou moins fiable, plus ou moins valide, selon la façon dont elle est mise en œuvre.

Le savoir acquis est le corpus des notions admises et transmises, l'ensemble organisé d'informations dans un domaine donné. Une partie du savoir acquis représente l'environnement d’une certaine manière et peut être utilisé à des fins pratiques. Il demande seulement à être appris et il se cumule au fil des générations constituant ainsi la culture.

La qualité des savoirs dépend du processus de connaissance utilisé pour les produire. On peut distinguer les savoir-faire pratiques, les opinions et l'idéologie, le savoir philosophique, le savoir scientifique, le savoir mythologique et religieux, etc. La qualité des savoirs est variable et dépend du type de procédé (du type de connaissance) qui a été utilisé pour le constituer. La valeur du savoir dépend de la qualité épistémique du processus qui l'a engendré.

Deux savoirs concurrents ne sont pas nécessairement départageables de prime abord. Par exemple, deux savoirs, l'un affirmant que la Terre est au centre de l'Univers, et l'autre qu'elle tourne autour du Soleil ne peuvent être jugés que si l'on connaît le processus cognitif qui les a produits. Le géocentrisme est un savoir issu de l'observation ordinaire et de la tradition religieuse ; l'héliocentrisme demande des calculs mathématiques à partir d'observations astronomiques.

Le contenu du savoir comme sa qualité dépendent tous deux du mode de connaissance qui a servi à le produire. Les procédés théorico-empiriques valides produisent des savoirs vrais, adéquats à l'Univers, et les connaissances immédiates subjectives et non démonstratives, des savoirs faux, incertains, fictifs.