Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Une interprétation systémique du pacte vert en Europe
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- Écrit par : Jacques de Gerlache
En novembre 2019, l'Union européenne (UE) a ouvert la voie à une initiative, le Pacte Vert (ou ‘Green Deal’), pour l'Europe. Dans sa formulation originale, ce Pacte Vert intègre le lancement d'une nouvelle stratégie de croissance pour l'UE et le soutien de sa transition vers une société plus juste, soutenable et prospère qui réponde aux défis posés par le changement climatique et la dégradation de l'environnement mais aussi aux autres défis, telles les crises sanitaires ou alimentaires. Ceci tout en préservant la qualité de vie des générations futures.
Cette proposition, qui a désormais atteint son public, affirme certes que « les défis sont complexes et interdépendants et que « La réponse politique doit être audacieuse et globale … » mais pour pouvoir réellement relever ces défis, il est impératif que la réponse politique globale intègre alors complètement cette dimension des interdépendances systémiques qui est fondamentale.
Cette dimension reste cependant méthodologiquement trop souvent absente de la gestion des systèmes complexes, ce qui en hypothèque la mise en œuvre cohérente et efficace. L’objectif des auteurs est donc de proposer cette amplification de la dimension systémique à la fois conceptuelle et opérationnelle qu’exige la mise en œuvre de ce Pacte Vert pour l’Europe : une interprétation plus harmonisée des interactions irréductibles entre ses différentes composantes, ses différents enjeux et ses différentes parties prenantes.
Il est philosophiquement intéressant de voir comment une forme de pensée particulière, ici systémique, débouche sur des propositions pratiques.
Patrick Corsi-Jacques de Gerlache. Une interprétation systémique du pacte vert en Europe. Club de Rome. 2020.
Le retour du mal en Europe
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- Écrit par : Patrick Juignet
Le mal, envisagé d'un point de vue pragmatique, correspond aux conduites intentionnelles qui causent la mort, la souffrance, la misère, l’indignité. Sont qualifiables de mal le meurtre, la torture, les agressions, les destructions, l’exploitation, l’asservissement, le vol, le viol, l’humiliation, etc. Faire le mal, c’est se conduire d’une façon qui dégrade la vie humaine. Le mal est intentionnel et imputable à une personne, à un groupe ou à un État, qui n’ignorent pas les conséquences de leurs actes.
La guerre fait le mal à grande échelle.
Elle s'accompagne toujours de justifications idéologiques. Pour ce qui est de l'actualité, l'horreur infligée à l'Ukraine l'est au nom de la mission du peuple Slave, de la restauration de l'empire russe, de la religion orthodoxe, de la décadence de l'Occident, etc. L'impérialisme de l'État russe vis-à-vis de l'Ukraine se pare d'un nationalisme érigé en vertu. L'idéologie est constamment au premier plan dans la justification de la guerre et l'instrumentalisation des populations.
Maelström idéologique
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- Écrit par : Patrick Juignet
L'Homme ne vit pas dans le concret, mais dans une vaste rumeur discursive qu’il fabrique individuellement et collectivement. Il produit et se nourrit intensément de récits de toutes sortes : mythes, légendes, religions, idéologies, propagandes, fictions, récits, faits-divers, etc. L’Homme vit avec, dans et au travers, cet univers fictionnel à partir duquel il bâtit une vie sociale qui elle-même s’en nourrit. Cet univers culturel forme et transforme la société. Il constitue la culture au sens large civilisationnel (normes, règles, lois) et les cultures particulières avec leurs imaginaires, leurs arts, sciences et techniques. L'ensemble l’interaction collective et, par voie de conséquence, la socialisation. Se constitue ainsi un environnement propre à l'humain.
Dans cette vaste rumeur, l'idéologie n’est pas un brouillard qui ne demanderait qu’à se dissoudre devant la vraie réalité. Elle existe par elle-même avec une grande force. L'idéologie s’intègre à la culture et façonne les sociétés. La propagande alimente ce tourbillon idéologique géant.
Aldous Huxley et surtout George Orwell en ont dénoncé les formes perverses. Ce dernier, dans ses livres La Ferme des animaux et 1984, a dénoncé l’utilisation du mensonge, des fausses nouvelles, de la falsification de l’histoire et des slogans contradictoires pour inhiber la pensée. Les propagandes totalitaires utilisent ces procédés pour manipuler efficacement les populations. Concernant les modes intellectuelles dans les pays démocratiques, c'est plus mystérieux. Il n’y a pas manipulation concertée, mais plutôt une tendance qui se répand à un moment historique donné, grâce à un fond culturel favorable, et sur laquelle certains surfent. De nos jours, les manipulations idéologiques s'accentuent considérablement via les réseaux sociaux.
Voir : De la postmodernité à la post-vérité