Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Karl Bühler : une théorie du langage
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- Écrit par : Patrick Juignet
Karl Bühler (1879-1963) est un psychologue et théoricien du langage allemand qui fut membre actif de l'« École de Wurzbourg », puis directeur de l'Institut de psychologie de Vienne.
Depuis sa parution en 1934, le livre de Karl Bühler, Théorie du langage La fonction représentationnelle, a été l’objet de nombreuses rééditions en allemand, ainsi que de traductions dans plusieurs langues. Il est considéré comme un classique de l’histoire de la linguistique au 20ᵉ siècle.
Karl Bühler considérait la pensée et le langage comme étroitement interconnectées. Pour Bühler, le langage sert pour la communication, mais aussi pour organiser la pensée. Il le voyait comme le médium à travers lequel les concepts et les idées prennent forme. Il a développé le concept de « fonction symbolique » du langage, soulignant que les mots servent de symboles pour les choses et les concepts.
Anomie et idéologie
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- Écrit par : Patrick Juignet
La notion d'anomie, utilisée par le sociologue Émile Durkheim, désigne la situation qui survient lorsque les règles sociales sont incompatibles entre elles ou qu'elles sont minées par les changements économiques et idéologiques en cours.
Dans son ouvrage De la division du travail social et le Suicide, Émile Durkheim considère l'anomie comme une pathologie sociale. Cette idée de pathologie sociale est intéressante ; elle contraste avec le relativisme que l'on a vu se développer ensuite en sociologie. Le terme de pathologie note quelque chose de défavorable, qui produit une souffrance individuelle et un dysfonctionnement collectif. Autrement dit fonctionnement et dysfonctionnement social ne sont pas considérés comme équivalents, même si Durkheim revendique une neutralité axiologique pour la sociologie.
Le réductionnisme en psychiatrie
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- Écrit par : Patrick Juignet
Le motif principal du réductionnisme en psychiatrie vient de l’impossibilité de penser de manière rationnelle l’esprit, ou le psychisme, ou le mental, etc, quelle que soit l’appellation. En conséquence, on ne s’occupera que des dysfonctionnements neurobiologiques et le reste sera considéré comme secondaire. Cette approche se concentre sur le cerveau et ses processus biochimiques pour comprendre et traiter les conduites pathologiques et maladies mentales.
Pour le matérialisme tous les phénomènes, y compris la conscience et les troubles mentaux, peuvent être expliqués par des processus physiques et chimiques. Selon cette vue, comprendre le cerveau au niveau moléculaire et génétique serait suffisant pour expliquer tous les aspects de la santé mentale. Accessoirement, le modèle réductionniste semble cadrer avec l'approche médicale traditionnelle des maladies, où la cause biologique est identifiée puis traitée spécifiquement. Mais ceci est une illusion, car dans la médecine organique la chaine causale entre la lésion et le symptôme est démontrée, ce qui n'est pas le cas en psychopathologie dans de nombreuses circonstances. A contrario, on peut montrer l’existence d’un niveau cognitif et représentationnel, et de manière plus large du psychisme, de façon rationnelle et argumentée. Cela sans faire appel ni à l’esprit, ni à une quelconque substance immatérielle !
Voir l'article : Ontologie du cognitif