Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Néolibéralisme : Bourdieu-Foucault
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- Écrit par : Patrick Juignet
Christian Laval, dans son ouvrage de 2018, Foucault, Bourdieu et la question néolibérale, nous offre une comparaison entre les approches faites par Michel Foucault et Pierre Bourdieu de ce fait social global. Pierre Bourdieu et Michel Foucault partagent l’idée que la transformation néolibérale de la société qui est en train de s’opérer correspond à un moment historique. Elle comporte deux versants : la transformation de l’homme en homo œconomicus (humain voué et dévoué à l’économie) et la levée des règles, lois, freinant le marché, ainsi que la construction de nouvelles normes, de nouvelles institutions. Ils abandonnent l’idée marxiste d'un mouvement premier et autonome de l’économie, considérant que cette transformation néolibérale procède d'un levier politique et d'une action institutionnelle, normative et symbolique.
Il y a cependant des différences importantes entre les deux auteurs. D’après Bourdieu, le néolibéralisme est un dogme, issu d'une fausse science économique (l’équilibre général de Walras). Cette théorie s’est transformée en un projet de gouvernement mondial des oligarchies économico-politiques. Pour Foucault, les théories néolibérales ne sont ni vraies, ni fausses, elles sont des discours normatifs et des techniques de gouvernement. Christian Laval s’accorde avec Foucault pour dire que le mode de gouvernement néolibéral passe par la modification des normes sociales. Les règles imposées transforment la réalité sociale des individus qui ont pour seule ressource de s’y adapter. Laval insiste sur le ressort utilitariste de ce type de gouvernement qui passe par l’intérêt des personnes pour les diriger.
Laval Christian, Foucault, Bourdieu et la question néolibérale, Paris, Éditions de la Découverte, 2018.
Pour une présentation neutre du néolibéralisme, voir l'article :
De l'idéologie néolibérale à la pratique de gouvernement
Réseaux sociaux espions
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- Écrit par : François Parisien
Suite aux récentes révélations sur l'utilisation des données de facebook, et autres réseaux dits "sociaux" du même type, Philosophie, science et société a décidé de supprimer les liens vers toutes ces plateformes. Comme on ne le sait pas forcément, les informations mises sur ces médias deviennent la propriété des opérateurs et servent de toile de fond aux publicités. Mais surtout, les informations sur les utilisateurs y sont collectées en continu sur toutes les interfaces de navigation utilisées (ordinateurs, tablettes, téléphones mobiles).
Enfin, les données provenant de sites web reliés par un bouton « se connecter avec » contribuent au pistage des internautes. S'inscrivant dans la démarche du libre accès, Philosophie, science et société ne peut admettre de contribuer à nourrir le Big Brother et a décidé de supprimer ses liens vers les réseaux sociaux. Il est difficile de prévoir les conséquences à long terme de ce suivi et de ce profilage de la grande majorité de la population sur la plan des la société civile et de son évolution mais, par contre, en cas de régime politique autoritaire le ciblage des opposants sera facile et immédiat. Il y donc un danger potentiel.
Lire l'article : Open access, libre accès, science ouverte
La francophonie à l'honneur
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- Écrit par : François Parisien
La francophonie est enfin remise à l'honneur en France ! La francophonie est un merveilleux vecteur pour la culture, la science et la philosophie. Oui, vive la francophonie ! À titre d'exemple, Philosophie, science et société est lu, par ordre de fréquence, dans les pays francophones suivants : France, Canada, Maroc, Haïti, Belgique, Sénégal, Côte d’Ivoire, Algérie, Cameroun, Suisse, États-Unis, Congo, Madagascar, Gabon, Tunisie, Guinée, Burkina Faso.
Mais, si l'on veut que la langue française soit largement employée, il faudrait en rendre l'orthographe moins arbitraire, moins discriminante et un peu plus rationnelle. Le français écrit a été truffé de pièges. Connaître l'orthographe donne accès à l’écrit qui est indispensable pour tous, alors que sa difficulté est en même temps un instrument de distinction sociale. Mais, cet aspect de distinction et d'exclusion, on ne veut pas le reconnaître. Des académiciens aux amuseurs publics, en passant par les politiques, tout le monde est d'accord pour ne - surtout pas ! - améliorer les règles (il vaudrait mieux dire les non-règles en forme de chausse-trapes) d'écriture du français.
Lire l'article : L'ortografe, ça sert à koi ?