Philosophie et actualité
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- Écrit par : François Parisien
La maison est notre coin du monde. Elle est (…) notre premier univers. Elle est vraiment un cosmos. Un cosmos dans toute l'acception du terme. Vue intimement, la plus humble demeure n'est-elle pas belle ? Les écrivains de l'humble logis évoquent souvent cet élément de la poétique de l'espace. Mais cette évocation est bien trop succincte. Ayant peu à décrire dans l'humble logis, ils n'y séjournent guère. Ils caractérisent l'humble logis en son actualité, sans en vivre vraiment la primitivité, une primitivité qui appartient à tous, riches ou pauvres, s'ils acceptent de rêver. (…) Par les songes, les diverses demeures de notre vie se compénètrent et gardent les trésors des jours anciens. Quand, dans la nouvelle maison, reviennent les souvenirs des anciennes demeures, nous allons au pays de l'Enfance Immobile, immobile comme l'Immémorial. Nous vivons des fixations, des fixations de bonheur. Nous nous réconfortons en revivant des souvenirs de protection. Quelque chose de fermé doit garder les souvenirs en leur laissant leurs valeurs d'images. Les souvenirs du monde extérieur n'auront jamais la même tonalité que les souvenirs de la maison. En évoquant les souvenirs de la maison, nous additionnons des valeurs de songe ; nous ne sommes jamais de vrais historiens, nous sommes toujours un peu poètes et notre émotion ne traduit peut-être que de la poésie perdue. (Gaston Bachelard)
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- Écrit par : Patrick Juignet
Historiquement, on peut se rendre compte que l’interprétation causale de la mécanique quantique a été motivée par le matérialisme de certains physiciens. En effet, aux alentours des années 1950, le groupe de physiciens impliqués dans le programme causal (autour de Jean-Pierre Vigier et Louis de Broglie à l’Institut Henri Poincaré) était majoritairement constitué de sympathisants communistes.
Leurs travaux sont influencés par les critiques soviétiques contre l’interprétation dominante de la mécanique quantique dite de « Copenhague ». Jean-Pierre Vigier, en particulier, déplore l’abandon du réalisme scientifique en faveur d’une attitude positiviste. Cela montre qu'il y a des interactions entre les recherches scientifiques et les présupposés philosophico-idéologiques que l'on peut situer comme un arrière-plan sur fond duquel se déroule les recherches.
Cet arrière-plan est formé de grands principes qui sont d'une part, les idées qui conditionnent la démarche de connaissance (réalisme ou positivisme) et d'autre part, l'ontologie utilisée (les présupposés concernant le réel, ici le matérialisme). Ces principes sont "premiers", au sens où ils influent sur l'ensemble de la recherche (ils l'orientent). Ils font partie de ce qui constitue le socle épistémique d'une science.
Ces principes sont souvent implicites et nécessitent alors d'être mis à jour. Par contre, dans le cas de la mécanique quantique des années 1950, ils ont été clairement exposés et débattus.
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- Écrit par : Patrick Juignet
Christian Laval, dans son ouvrage de 2018, Foucault, Bourdieu et la question néolibérale (Paris, Éditions de la Découverte, 2018), nous offre une comparaison entre les approches faites par Michel Foucault et Pierre Bourdieu de ce fait social global. Pierre Bourdieu et Michel Foucault partagent l’idée que la transformation néolibérale de la société qui est en train de s’opérer correspond à un moment historique. Elle comporte deux versants : la transformation de l’homme en homo œconomicus (humain voué et dévoué à l’économie) et la levée des règles, lois, freinant le marché, ainsi que la construction de nouvelles normes, de nouvelles institutions. Ils abandonnent l’idée marxiste d'un mouvement premier et autonome de l’économie, considérant que cette transformation néolibérale procède d'un levier politique et d'une action institutionnelle, normative et symbolique.
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- Écrit par : François Parisien
Suite aux récentes révélations sur l'utilisation des données de facebook, et autres réseaux dits "sociaux" du même type, Philosophie, science et société a décidé de supprimer les liens vers toutes ces plateformes. Comme on ne le sait pas forcément, les informations mises sur ces médias deviennent la propriété des opérateurs et servent de toile de fond aux publicités. Mais surtout, les informations sur les utilisateurs y sont collectées en continu sur toutes les interfaces de navigation utilisées (ordinateurs, tablettes, téléphones mobiles).
Enfin, les données provenant de sites web reliés par un bouton « se connecter avec » contribuent au pistage des internautes. S'inscrivant dans la démarche du libre accès, Philosophie, science et société ne peut admettre de contribuer à nourrir le Big Brother et a décidé de supprimer ses liens vers les réseaux sociaux. Il est difficile de prévoir les conséquences à long terme de ce suivi et de ce profilage de la grande majorité de la population sur la plan des la société civile et de son évolution mais, par contre, en cas de régime politique autoritaire le ciblage des opposants sera facile et immédiat. Il y donc un danger potentiel.
Lire l'article : Open access, libre accès, science ouverte
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- Écrit par : François Parisien
La francophonie est enfin remise à l'honneur en France ! La francophonie est un merveilleux vecteur pour la culture, la science et la philosophie. Oui, vive la francophonie ! À titre d'exemple, Philosophie, science et société est lu, par ordre de fréquence, dans les pays francophones suivants : France, Canada, Maroc, Haïti, Belgique, Sénégal, Côte d’Ivoire, Algérie, Cameroun, Suisse, États-Unis, Congo, Madagascar, Gabon, Tunisie, Guinée, Burkina Faso.
Mais, si l'on veut que la langue française soit largement employée, il faudrait en rendre l'orthographe moins arbitraire, moins discriminante et un peu plus rationnelle. Le français écrit a été truffé de pièges. Connaître l'orthographe donne accès à l’écrit qui est indispensable pour tous, alors que sa difficulté est en même temps un instrument de distinction sociale. Mais, cet aspect de distinction et d'exclusion, on ne veut pas le reconnaître. Des académiciens aux amuseurs publics, en passant par les politiques, tout le monde est d'accord pour ne - surtout pas ! - améliorer les règles (il vaudrait mieux dire les non-règles en forme de chausse-trapes) d'écriture du français.
Lire l'article : L'ortografe, ça sert à koi ?