Philosophie, science et société

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Les inégalités ne s’accroissent pas en France

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Écrit par : Guillaume Bazot
Publication : 6 juin 2020
Affichages : 719

« Aucun élément statistique ne permet de constater une détérioration du pouvoir d’achat des Français, ni une hausse des inégalités de revenu, depuis 30 ans. La hausse de la taxation des hauts revenus, des dépenses sociales et celle, plus légère, des revenus alloués au travail l’expliquent en partie.

Les données montrent qu’il n’y a pas de tendance négative en matière de pauvreté, d’inégalités de revenu, de mobilité sociale ou d’inégalité d’espérance de vie entre groupes sociaux. La situation s’avère assez stable depuis 30 ans, notamment grâce à la plus grande progressivité du système d’imposition.

Pour améliorer ce qui peut l’être, encore faut-il éviter de se tromper de constat général. L’histoire du vingtième siècle regorge de faux diagnostics produisant plus de désordres et de souffrances que le soi-disant mal qu’ils devaient combattre » (Guillaume Bazot). Tout en restant prudent sur le diagnostic de l'auteur, force est de contater que le catastrophisme fait recette en France.

De nombreux médias se livrent au dénigrement systématique. Je cite en vrac : l'inquiétude de la population, creusement de inégalités, casse-tête pour les fins de mois, défaillance de l'État, augmentation de la misère, coût de la vie exorbitant, chômage catastrophique. En France, on semble spécialisé en critiques négatives et décourageantes. Une idéologie de la négativité s'est emparé des médias et des réseaux sociaux.

 

Pessimisme 

 

BAZOT, Guillaume. Les inégalités s’accroissent-elles vraiment ? Niveau de vie, mobilité sociale et répartition en France. In : La vie des idées. 2 juin 2020. https://laviedesidees.fr/Les-inegalites-s-accroissent-elles-vraiment.html

 

L'urgence médicale justifie-t-elle l'improvisation ?

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Écrit par : Patrick Juignet
Publication : 4 juin 2020
Affichages : 472

Pour certains, une situation d’urgence comme celle de la pandémie permettrait de s’affranchir des règles habituelles en médecine. La pandémie serait comme une opération de secourisme ou de combat, dans laquelle il faudrait improviser et agir vite. Pourtant, un urgentiste confirmé sait que c'est l’inverse : dans l’urgence, il faut appliquer calmement les protocoles pour éviter d’empirer la situation. La règle du primum non nocere vaut encore plus que dans toute autre situation.

Une série d'arguments  permettent de rejeter l’idée qu’il faille s’affranchir des règles en situation d’urgence pandémique.

1 - la méthodologie permet d’obtenir des données fiables dégagées des intérêts privés (intérêts de médiatisation personnelle ou de commercialisation pharmaceutique).

2 - les essais cliniques sérieux permettent de s’assurer qu’un nouveau traitement n’empire pas l’état des patients et cela évite une surmortalité, ce qui est quand même primordial.

3 - la métholodogie permet de dépasser la conviction individuelle (d’une personne ou d'une équipe) concernant l’efficacité de son traitement, qui n’est pas un indicateur fiable, surtout dans l'empressement.

4 - ne pas respecter les règles et préférer des essais rapides peu probants retardera la formation d'un consensus justifié et les mesures efficaces.

L'épistémologie d'une science appliquée comme la médecine nous apprend qu'elle est particulière. Elle est en butte à des biais cognitifs dus à son caractère humain, biais qu'il faut sans cesse combattre pour éviter que le charlatanisme ne s'en empare.

 

Voir l'article complet : L’urgence de la pandémie ne justifie pas de s’affranchir des règles en médecine

Covid-19 : le passage de la médecine à la politique

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Écrit par : Patrick Juignet
Publication : 27 mai 2020
Affichages : 374

Une question de méthode ?

La méthode qui permet de déterminer l'efficacité d'un traitement en médecine est une construction sociale qui s'est mise au point progressivement dans le champ de cette science particulière : elle est appliquée (ni fondamentale, ni exacte) et, qui plus est, elle est appliquée à des humains et par des humains, ce qui introduit des biais.

La méthode mise au point impose des normes rationnelles, non spécifiques, comme des conditions similaires et comparables et un nombre suffisant de patients pour que les essais soient significatifs. Elle impose aussi des normes spéciales pour déjouer les biais subjectifs et sociaux qui interviennent très facilement dans le champ de l'humain (pour cela les essais sont faits en double aveugle).

En médecine, si la méthodologie est respectée, elle facilite l'accord entre les pairs.

Une remise en cause médiatique de la méthode

La méthode n'est pas toujours respectée à cause de falsifications plus ou moins volontaires. Elle peut aussi être refusée. Mais pourquoi ? Le refus de la méthode commune est une prétention à imposer arbitrairement son opinion. "Moi, je sais mieux que la communauté scientifique, au titre de mon intuition". Mais pas seulement, car dans le cas de l'utilisation des antipaludéens contre la Covid-19, le procédé est populiste. On fait valoir le bon sens populaire contre la méthode des "élites".

La mise en avant médiatisée de l'hydroxychloroquine, de la chloroquine et de l'Artemisia Annua, est un problème qui n'est pas scientifique, c'est un procédé de propagande populiste : on vante publiquement le bon médicament, qui est le vieux remède des familles, l'antipalu que tout le monde connaît, la bonne tisane naturelle, contre l'avis des "experts".

Les raisons de la médiatisation outrancière d'un remède incertain sont politico-médiatiques. Il s'agit de se mettre en avant comme sauveur, tout en se montrant anti-élite. On est passé d'un problème de méthode (le sérieux, la scientificité de la connaissance) pour entrer dans un problème médiatico-politique (la propagande et la manipulation des populations).

Le rétablissement réglementaire et sa suite

Le 24 mai 2020, le HCSP a publié de nouvelles recommandations relative à l'utilisation de l'hydroxychloroquine, selon lesquelles l'hydroxychloroquine (seule ou associée à un macrolide) ne doit plus être utilisée dans le traitement COVID-19 en raison du manque d'efficacité et des effets toxiques sur le cœur. Du coup, on voit qu'une autorité politico-administrative responsable doit intervenir pour faire respecter le savoir médical reconnu. Mécontentant au passage la partie de la population convaincue de ce que le remède miracle était le bon. Puis, de nouvelles études sont relancées. Il est quand même étonnant que l'on n'arrive pas à avoir un avis sérieux sur la question ! Mais la recherche n'est pas l'acquis c'est.. la recherche, avec ses incertitudes.

 

En savoir plus : Épidémie de Covid-19 : savoir et politique (3)

 

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