Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Économie et humanisme
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- Écrit par : Patrick Juignet
La compétition économique accroît la productivité ce qui est bénéficie aux hommes en donnant à la masse de la population plus de moyens pour vivre, mais, revers contradictoire, c'est un facteur défavorable à l’humain qui dégrade la sociabilité. La richesse globale augmente en Occident, mais sa répartition très inégale, si elle donne une vie meilleure à certains, en donne une très mauvaise à d’autres. Les inégalités créent des rivalités, un affrontement social permanent, peu favorables à l’humanisme. Le développement du marché, la permanence du vol (autorisé et interdit), imposent une relation de défiance généralisée dont on ne peut pas dire qu’elle soit très humaine. Tout ceci est à mettre en relation avec la "grande transformation" notée par Karl Polanyi qui correspond à un renversement de la prévalence entre économie et société : l’économie prend le dessus et elle est volontairement mise au dessus du lien social dans l'ordre des priorités, ce qui rend sa mise en œuvre indifférente à l’humain. C’est l’occasion de dédouaner l’économie d’une partie des responsabilités. Les effets de l'économie sur l’homme dépendent aussi de la politique économique qui est menée et il y en a potentiellement plusieurs possibles.
voir l'article : L'économie est-elle inhumaine par nature ?
Pluralisme dans les sciences
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- Écrit par : Patrick Juignet
Pour les auteurs Andrew Arana, Hasok Chang, Stéphanie Ruphy, et Léna Soler, la seconde moitié du XXe siècle a vu émerger différentes tentatives pour penser l'absence d'unité des sciences. C'est une réponse au monisme méthodologique issu du Cercle de Vienne, stipulant l’unité de la science et donc la validité du projet d’une philosophie de « la » science. Ainsi, dès la fin des années 1960, la philosophie de la biologie a voulu affirmer la spécificité des sciences du vivant et donc l’obligation de se départir des canons de la philosophie de la physique. Au cours de la décennie suivante, on constate l’institutionnalisation de plusieurs philosophies « des sciences spéciales » : de la biologie, de la géographie, de la médecine, etc. Bien que ces différentes philosophies soient aussi pensées comme des sous-disciplines d’une philosophie générale de la science ou des sciences, cette spécialisation vient mettre à mal la longue tradition d’affirmation de l’unité de la science fondée sur un réductionnisme physico-chimique.
Idéal et réalité en économie
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- Écrit par : Patrick Juignet
L'article Quel rôle pour l'entreprise au XXIe siècle ? a l'intérêt de rappeler les évolutions idéologiques concernant l'économie. Il passe sous silence le durcissement néolibéral qui a eu lieu à partir des années 1980. On peut se demander pourquoi.
Considérer que « le but de l’entreprise est de créer des richesses et de contribuer au bien commun en renforçant le tissu social de manière durable et respectueuse de la dignité humaine et de la nature » est un idéal certainement digne d'être poursuivi. Néanmoins, sa réalisation est souvent défaillante.
Il y a une naïveté, et peut-être même une escroquerie involontaire, à relier cet idéal à la nouvelle technique de méditation à la mode, le « Mindfullness ». Ce procédé, qui vient après de nombreuses autres « techniques de développement personnel », déporte l'attention vers l'attitude individuelle, au lieu de considérer en face la réalité socio-économique.
De plus, il existe, malheureusement, un conflit structurel entre employeur et employés causé par la répartition inéquitable des avantages selon la position occupée dans 'entreprise et plus généralement le système économique. Une idéologie de rentabilisation du « capital humain » est pour le moins discutable sur le plan éthique.
Voir l'article : Quel rôle pour l'entreprise au XXIe siècle ?