Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Histoire mondiale de la philosophie
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- Écrit par : Patrick Juignet
Citot Vincent, Histoire mondiale de la philosophie Une histoire comparée des cycles de la vie intellectuelle dans huit civilisations, Paris, PUF, 2022.
Après avoir exposé en introduction les principes épistémologiques qui président à son élaboration, l'ouvrage déroule huit chapitres, chacun résumant la vie intellectuelle et sociale, avec un gros plan sur la philosophie. Huit aires culturelles sont étudiées : la Grèce, Rome, l'Islam, l'Europe occidentale, la Russie, l'Inde, la Chine et le Japon. Du point de vue de l’évolution intellectuelle, l’auteur découpe trois périodes qu’il nomme préclassique, classique et période postclassique. Cette succession se retrouve invariablement dans chaque aire culturelle considérée. L'histoire intellectuelle serait donc cyclique (la Chine et l'Inde connaissent même plusieurs cycles). Ces cycles correspondraient à des inflexions majeures dans la vie sociale et intellectuelle, changements que la philosophie suit ou accompagne. La conclusion fait le bilan comparatif et propose quelques explications concernant les récurrences observées.
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Une ontologie réaliste et pluraliste
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- Écrit par : Super User
Juignet Patrick - Un Univers organisé (Essai pour une ontologie réaliste et pluraliste)
L’ontologie a pour prétention de penser le réel. Afin de limiter les risques de cette entreprise osée, une bonne ontologie se doit d’être minimale. Celle qui est présentée dans l'ouvrage Un Univers organisé part du postulat réaliste de l'existence effective et non illusoire du Monde. Le Monde comme totalité étant inaccessible, une ontologie rationnelle se restreindra à la partie qui en est connue par les sciences : l’Univers. Le problème ontologique devient alors : comment concevoir ce qui constitue l’Univers ? Depuis l'Antiquité, les réponses mythologiques ont été nombreuses. Il ne s'agit pas de mythologie dans ce livre, mais d'une conception rationnelle appuyée sur les savoirs contemporains. Pour les rassembler, l'auteur a fait appel aux idées d’organisation et d’émergence. Il aboutit ainsi à l'idée d'une pluralité de niveaux dans la constitution de l'Univers.
On s’étonnera peut-être de l’emploi du terme d'ontologie, de préférence à celui de métaphysique, alors que cette dernière revient sur le devant de la scène philosophique. La raison en est simple. Les critiques qui en ont été faites par Emmanuel Kant et les positivistes restent valables. Cependant, elles sont limitatives. Ces considérations conduisent à suggérer une évolution de la métaphysique vers une ontologie réduite au minimum (limitée à des suggestions sur l’Univers faites à partir des sciences fondamentales). C'est un travail qui traite d'un sujet typiquement métaphysique, l'être, mais repris ici sous une autre forme : il s'agit de conceptualiser ce qui existe en tenant compte des connaissances contemporaines.
Ces dernières montrent que l’Univers n’est pas isotrope et homogène, mais plutôt divers et architecturé. Il n’est pas Un, mais pluriel et diversifié. De plus, on peut théoriser cette pluralité grâce aux concepts d’organisation et d’émergence. Il s’agit d’éviter la substance, en faisant de la relation et de l'interaction les modes privilégiés de l’existence. Cela permet de saisir le réel au travers d'une grille relationnelle et dynamique qui s’oppose à la grille substantialiste. Au vu des sciences fondamentales, on peut considérer que l’Univers est formé de régions comprises comme des niveaux d’organisation. C’est la thèse de l’évolutionnisme émergeant mise en avant au début des années 1920 par Samuel Alexander et Lloyd Morgan.
Disponible en livre broché au prix de 26,38 €
Mots-clés
Ontologie, épistémologie, organisation, émergence, Monde, Univers.
Philosophie et culture scientifique
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- Écrit par : Vincent Citot
Après avoir montré l’affinité originaire de la philosophie et des diverses sciences (qui, pour beaucoup, en sont une dérivation selon un processus séculaire d’autonomisation disciplinaire), nous défendons la thèse selon laquelle il est indispensable aux philosophes, pour être à la hauteur de leur vocation, de garder un lien étroit avec la culture scientifique (en particulier celle des sciences humaines).
Nous avançons l’hypothèse que cette relation est asymétrique, puisque pour des raisons liées à la nature et la spécificité du problème philosophique, les savants ne bénéficient qu’indirectement de l’éclairage des philosophes, tandis que ceux-ci doivent être très directement informés des avancées scientifiques.
> Voir l'article : Pensée philosophique et pensée scientifique