Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Pluralisme dans les sciences
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- Écrit par : Patrick Juignet
Pour les auteurs Andrew Arana, Hasok Chang, Stéphanie Ruphy, et Léna Soler, la seconde moitié du XXe siècle a vu émerger différentes tentatives pour penser l'absence d'unité des sciences. C'est une réponse au monisme méthodologique issu du Cercle de Vienne, stipulant l’unité de la science et donc la validité du projet d’une philosophie de « la » science. Ainsi, dès la fin des années 1960, la philosophie de la biologie a voulu affirmer la spécificité des sciences du vivant et donc l’obligation de se départir des canons de la philosophie de la physique. Au cours de la décennie suivante, on constate l’institutionnalisation de plusieurs philosophies « des sciences spéciales » : de la biologie, de la géographie, de la médecine, etc. Bien que ces différentes philosophies soient aussi pensées comme des sous-disciplines d’une philosophie générale de la science ou des sciences, cette spécialisation vient mettre à mal la longue tradition d’affirmation de l’unité de la science fondée sur un réductionnisme physico-chimique.
Idéal et réalité en économie
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- Écrit par : Patrick Juignet
L'article Quel rôle pour l'entreprise au XXIe siècle ? a l'intérêt de rappeler les évolutions idéologiques concernant l'économie. Il passe sous silence le durcissement néolibéral qui a eu lieu à partir des années 1980. On peut se demander pourquoi.
Considérer que « le but de l’entreprise est de créer des richesses et de contribuer au bien commun en renforçant le tissu social de manière durable et respectueuse de la dignité humaine et de la nature » est un idéal certainement digne d'être poursuivi. Néanmoins, sa réalisation est souvent défaillante.
Il y a une naïveté, et peut-être même une escroquerie involontaire, à relier cet idéal à la nouvelle technique de méditation à la mode, le « Mindfullness ». Ce procédé, qui vient après de nombreuses autres « techniques de développement personnel », déporte l'attention vers l'attitude individuelle, au lieu de considérer en face la réalité socio-économique.
De plus, il existe, malheureusement, un conflit structurel entre employeur et employés causé par la répartition inéquitable des avantages selon la position occupée dans 'entreprise et plus généralement le système économique. Une idéologie de rentabilisation du « capital humain » est pour le moins discutable sur le plan éthique.
Voir l'article : Quel rôle pour l'entreprise au XXIe siècle ?
Questionner le pouvoir économique
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- Écrit par : Patrick Juignet
Les chiffres qui viennent d'être donnés, en ce début d'année 2018 par l'Oxfam, montrent une accélération du processus de concentration du capital. En 2017, la fortune des milliardaires s’est accrue de 721 milliards de dollars. 82 % de la croissance mondiale créée l’an dernier a profité au 1 % des plus riches et le nombre de milliardaires a connu sa plus forte hausse de l’histoire. Ce qui pose un grave problème, n'est pas tant la richesse de quelques uns, que le pouvoir qu'ils détiennent. À partir d'une certaine somme, quelques millions d'Euros ou de Dollars, il ne s'agit plus d'une fortune personnelle, mais d'un capital qui est investi dans l'économie. Les enjeux ne sont pas du tout les mêmes. Le capital personnel sert à vivre, le capital productif se déplace dans les structures économiques à des fins de contrôle et de profit. Ces différences d'usages supposeraient des législations différentes et, pour le capital productif, une régulation politique, afin d'éviter que le pouvoir économique mondial ne se concentre dans les mains de quelques personnes, échappant ainsi aux États et à toute influence démocratique.
Voir l'article : Capital et capitalisme