Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Du patrimoine commun à la marchandisation de la connaissance
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- Écrit par : Patrick Juignet
Une partie du monde académique met à disposition ses productions en accès libre. Parallèlement, le financement des recherches académiques par des entreprises, l’implication de celles-ci dans les formations universitaires, le dépôt de brevets, l’économie de l’édition et de la formation tendent à placer l’enseignement et la recherche dans une économie marchande avec des contraintes spécifiques. Le mélange de gratuité et de monétarisation, de partage et de marchandisation, d’altruisme et d’individualisme, est-il nécessaire au fonctionnement de la science actuelle ou pénalisant ? Quel modèle d’économie de la connaissance est le plus profitable à tous ? La science « ouverte » est-elle un partage ou la mise à disposition à bas coûts des productions scientifiques ?
Du patrimoine commun à la marchandisation de la connaissance
Les vidéos du séminaire 2019-20121 sur les faits sont disponibles. La remise en cause de « faits » établis dans le monde académique pose la question des critères de validation et des méthodes d’établissement des faits. Y a-t-il une méthode universelle pour dire ce qui est vrai ou chaque discipline a-t-elle ses propres critères spécifiques pour décider des limites des énoncés acceptables ? Est-ce que la façon d’établir les faits ou la manière de les énoncer a changé ? Nous souhaitons faire le point sur ce qu’est un fait établi dans différentes disciplines. A travers l’organisation d’une série de séminaires dans différentes disciplines, le séminaire itinérant du Centre d’Alembert permettra d’interroger la légitimité et la fécondité du doute ainsi que ses limites à l’heure des « faits alternatifs » et des manipulations de l’information sur des sujets traités dans le monde académique.
Qu'est-ce qu'un fait établi ? Comment se trompe-t-on ?
Le cheminement de la pensée scientifique
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- Écrit par : Patrick Juignet
Pour illustrer une façon de saisir le cheminement de la pensée scientifique dans sa complexité, voici un propos d'Alexandre Koyré :
« L'histoire de la pensée scientifique, telle que je l'entends et m'efforce de la pratiquer, vise à saisir le cheminement de cette pensée dans le mouvement même de son activité créatrice. À cet effet, il est essentiel de replacer les œuvres étudiées dans leur milieu intellectuel et spirituel, de les interpréter en fonction des habitudes mentales, des préférences et des aversions des auteurs. Il faut résister à la tentation, à laquelle succombent trop d'histoires des sciences, de rendre plus accessible la pensée souvent obscure, malhabile et même confuse des Anciens, en la traduisant en un langage moderne qui la clarifie et en même temps la déforme ».
Alexandre Koyré
Koyré A., Études d'histoire de la pensée scientifique, Gallimard 1973, p. 14.
Après le désastre postmoderne, un retour de la raison ?
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- Écrit par : Patrick Juignet
Selon Claudine Tiercelin,
« la raison était supposée autrefois constituer ce qui unit les êtres humains. Elle n'a plus à présent de forme unitaire et dominante ; elle est au contraire fragmentée en une multitude de rationalités diverses, réelles ou supposées telles, qui coexistent de façon conflictuelle. Parmi les philosophes qui ont le plus compté au cours du XXe siècle, bien peu ont été des défenseurs de la raison et des Lumières ; et certains de ceux qui ont exercé (et continuent encore aujourd'hui à exercer) l'influence la plus considérable ont été ses adversaires déclarés ».
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