Actualités philosophiques, scientifiques et sociétales
Descartes notre contemporain ?
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- Écrit par : Patrick Juignet
Ce billet fait suite à la parution du livre Le corps et l'esprit - Problèmes cartésiens, problèmes contemporains.
Certes, c'est un livre qui intéressera surtout les spécialistes de Descartes, mais le problème du rapport entre corps et esprit reste d'actualité pour l'ensemble de la philosophie. Se pose alors l'intéressante question de savoir si c'est le même problème qui préoccupa Descartes. Pensons-nous la même chose lorsque nous entendons avec la même expression ?
Dans son article introductif "Cartésianisme et philosophie de l’esprit", Sandrine Roux s'intéresse à la relation de la philosophie avec son histoire et s'interroge sur la (bonne) manière de se référer aux auteurs du passé.
A ce sujet, on peut évoquer quatre possibilités. Voyons-les successivement :
Le sommeil de la raison engendre des monstres
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- Écrit par : Patrick Juignet
Cette formule « le sommeil de la raison engendre des monstres » est impressionnante de concision et de vérité.
Francisco de Goya a dessiné une série de gravures dans lesquelles il a traité des questions morales qui préoccupaient les intellectuels espagnols de la fin du XVIIIe siècle.
« Le sommeil de la raison engendre des monstres » est le titre de l'une des gravures parmi les plus célèbres du siècle des Lumières. On y voit l’artiste, endormi, envahi par d’inquiétantes créatures.
Le sens est double : sur un plan individuel l’imagination laissée à elle-même engendre des pensées morbides et sur un plan politique la déraison et la passion du pouvoir engendrent des formes sociales monstrueuses.
Humanisme sans complaisance
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- Écrit par : Patrick Juignet
À quoi bon reparler d'humanisme ? Au vu des doutes et incertitudes actuelles, il serait probablement utile de réinventer un récit philosophique partageable qui redonne une cohésion et une confiance collective. L'humanisme pourrait être un antidote à la vision utilitariste de l'homme, au vide idéologique contemporain, tout comme aux extrémismes religieux. L'humanisme est une doctrine suffisamment large pour qu'elle soit reprise par beaucoup de personnes de bonne volonté. Mais, il nous faut redéfinir l'humanisme, car si l'on veut qu'il soit efficace, il faut un humanisme sans complaisance.
Mettre l’homme en avant ne suffit pas, car la barbarie est – hélas – très humaine. Chaque homme peut aussi bien devenir un monstre stupide, ignorant, avide, sadique, haineux, qu’un sage empathique, savant, créatif et altruiste. Il peut surtout devenir une victime de l’idéologie. Les pires barbaries ont presque toujours été commises au nom de principes idéologiques et religieux : guerres de religion en Europe, massacres des juifs sous le nazisme, assassinats de masse sous le communisme. C’est toujours au nom de croyances idéologiques et religieuses – ce qui est le propre de l’homme – que le plus inhumain est perpétré.